Orthopédie
Fracture, entorse, opération… les questions que tous les sportifs se posentPar Fanny Bernardon le 25/10/2024
La cruralgie est une douleur définie par sa localisation : elle siège en effet dans le territoire innervé par le nerf crural, c’est-à-dire à la face antérieure de la cuisse qui peut parfois irradier vers la face antérieure de la jambe. Cette douleur est souvent la conséquence d’une compression des 3ème et 4ème racines nerveuses (L3 et L4), donnant naissance au nerf crural (également appelé nerf fémoral). C’est pourquoi la cruralgie est aussi connue sous le nom de « névralgie crurale » ou de « sciatique du devant ». Cruralgie et sciatique ont le plus souvent des origines similaires. La différence entre les deux provient de la localisation des racines atteintes et du site douloureux.
La première racine (L3) sort de la colonne entre la 3ème et la 4ème vertèbre lombaire et la seconde (L4) entre la 4ème et la 5ème vertèbre lombaire.
Les causes de la cruralgie sont multiples. Souvent, la compression de la racine du nerf crural fait suite à une hernie discale. Celle-ci est à l’origine d’une compression d’une racine nerveuse du fait du débord discal dans le canal lombaire (L2L3, L3L4 et parfois L4L5). La cruralgie peut également trouver son origine dans un canal lombaire rétréci (lorsque le canal - par lequel passent les racines des nerfs pour rejoindre les membres inférieurs - se rétrécit et commence à comprimer les racines nerveuses). En effet, les « becs de perroquet » (excroissances osseuses qui apparaissent lors de l’arthrose vertébrale) peuvent entrainer les mêmes phénomènes que les hernies. Cette compression des racines nerveuses peut aussi être causée par une déformation d’origine dégénérative ou non de la colonne vertébrale (comme un spondylolisthésis, scoliose, tumeur). Mais la cruralgie peut aussi être liée à une souffrance du nerf du fait d'une cause médicale, non mécanique, comme tout particulièrement le diabète (elle affecte alors généralement les personnes de plus de 50 ans, surtout de sexe féminin) ou par une compression du nerf dans la cuisse et non dans la colonne vertébrale.
Un deuxième avis est tout à fait conseillé dans le cadre d’une cruralgie simple ou complexe, dans la mesure où ce symptôme peut, on l’a vu avoir de multiples origines et s’avérer particulièrement invalidante et impacter profondément la vie sociale et professionnelle du patient, mais aussi son moral. La douleur chronique est éprouvante à vivre et parfois mal comprise par l’entourage. De plus, le temps que met la douleur à disparaître est difficile à prévoir. Cette incertitude est également dure à supporter. Dans ce contexte, un deuxième avis permet souvent d’apporter un éclairage très utile au patient, tant sur les causes de la cruralgie que sur les traitements envisageables et les comportements à adopter pour éviter les récidives. Mieux informé, le patient pourra participer au mieux à l’élaboration d’une stratégie thérapeutique adaptée à sa situation.
Mais aussi toutes les autres questions spécifiques que vous vous posez.
Les médecins référents de la cruralgie sont :
La cruralgie se définit par une douleur de la face antérieure de la cuisse irradiant parfois à la face antérieure et / ou interne de la jambe. Certaines de ses caractéristiques peuvent orienter vers une étiologie. Par exemple, lorsque la cruralgie est liée à une hernie discale, la douleur augmente en cas de toux, d'éternuements, de défécation et d'efforts physiques. Les douleurs comportent parfois des décharges électriques. Le patient peut également ressentir des fourmillements dans le même territoire et il peut parfois se sentir comme anesthésié dans le territoire du nerf crural.
Il existe des signes d’alarme à identifier car ils imposent un traitement chirurgical en urgence. Parmi ceux-là, on peut citer principalement : un déficit moteur du membre inférieur concerné se traduisant par une faiblesse du genou qui peut par exemple se dérober lors de la station debout ou de la marche pouvant occasionner une chute ; ou un syndrome de compression de la queue de cheval (la partie terminale de la moelle épinière constituée des dernières racines lombaires) se manifestant par des troubles sphinctériens avec incontinence sphinctérienne et anesthésie du périnée).
Le diagnostic d'une cruralgie repose essentiellement sur l'interrogatoire et l'examen clinique. Le médecin pourra proposer des examens complémentaires afin de déterminer l'origine de la cruralgie. Ces examens reposent sur des tests d’imagerie médicale (radiographie, scanner ou IRM du rachis lombaire) mais aussi sur le dépistage d'un diabète jusque là inconnu. Il est par ailleurs essentiel devant cette douleur de cuisse d'éliminer une pathologie de la hanche qui peut mimer la cruralgie. C’est le diagnostic différentiel essentiel à cette pathologie.
Le choix du traitement d’une cruralgie dépend :
Dans un premier temps, en l’absence de complication, le traitement est classiquement médicamenteux à base de paracétamol, puis d’anti-inflammatoires non stéroïdiens et parfois de décontractants musculaires. Dans certains cas sévères et rebelles, les antalgiques à base de morphine sont proposés. Quand la douleur persiste, ces traitements peuvent être complétés par l'utilisation de corticoïdes ou d'autres molécules appelées neurotropes.
Des séances de kinésithérapie sont souvent prescrites en cas de cause mécanique. Ces séances permettent au patient d'assouplir le rachis, puis de remuscler son dos et parfois le muscle de la cuisse (quadriceps), mais aussi d’adopter les bonnes postures et de soulager ainsi les contraintes imposées à la colonne.
La chirurgie n'est utile qu’en cas d’échec des traitements mentionnés ci-dessus, et si la douleur persiste.
Elle est également proposée lorsque la cruralgie s’accompagne de troubles moteurs (paralysie) ou des exceptionnels troubles du contrôle des sphincters (signes d’alarme). L’objectif de l’intervention est de libérer la racine nerveuse comprimée. Selon les causes de la cruralgie, plusieurs types d'interventions chirurgicales peuvent être proposées : ablation d’une hernie discale, élargissement d'un canal lombaire rétrécis, correction d'une déformation vertébrale imposant une fusion des vertèbres atteintes par le biais d’une arthrodèse (procédé qui associe la fixation des vertèbres par différents matériaux et la pose d'une greffe osseuse).
Mise à jour le 06/12/2023 Revue par le Professeur Jérôme Allain
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