Anti douleurs, corset, attelle, rééducation… les traitements non chirurgicaux en orthopédie

Face à un problème lié au système musculo-squelettique (os, muscles, articulations, tendons…), la chirurgie n’est généralement envisagée qu’en dernier recours - sauf urgence. En effet, en orthopédie et dans les autres spécialités médicales, on essaie toujours d’éviter au patient une intervention qui peut nécessiter une anesthésie générale et est susceptible d'entraîner des complications, voire parfois des séquelles sur le long terme. D'autres stratégies sont donc mises en place dans un premier temps, avant d'envisager, en cas d'échec et si l'indication le permet, un traitement chirurgical. On fait le point sur les approches thérapeutiques non chirurgicales que l’on retrouve en orthopédie.

Les anti douleurs et autres médicaments

Face à un problème orthopédique, la stratégie médicale consiste très souvent à prescrire des traitements médicamenteux. Les objectifs sont multiples et variés selon la pathologie : réduire une douleur avec des antalgiques, limiter une inflammation avec des anti inflammatoires, des corticoïdes... On peut également ralentir la progression d'une maladie avec la molécule adaptée. 

Les traitements médicamenteux peuvent être pris de différentes manières : par voie orale, en patch, en injection intraveineuse, par infiltration. Par exemple, pour limiter la progression de l'arthrose, on injecte des facteurs de croissance plaquettaire (également appelés PRP, plasma riche en plaquettes) dans l’articulation ou de l’acide hyaluronique. Les corticoïdes, comme la cortisone, sont aussi couramment prescrits par voie orale ou par injection dans l’articulation. 

Semelles, attelle... : le matériel orthopédique

Pour les luxations, entorses, fractures mais aussi en cas de déformation (scoliose, hallux valgus, métatarsalgies), du matériel orthopédique peut être porté pendant un temps, soit avant une opération chirurgicale (dans le but de l’éviter), soit après. Le matériel orthopédique se réfère à une large gamme de dispositifs, qui ont chacun une fonction précise et qui impactent plus ou moins le quotidien de la personne.

Ainsi, la ceinture lombaire est parfois prescrite en cas de douleurs au dos ; on la porte en général lors d'une activité spécifique (port de charges, sport...) afin de limiter l'impact des mouvements sur le dos. Les semelles orthopédiques, quant à elles, ont de nombreuses fonctions : pallier une inégalité de longueur des jambes, réduire des douleurs au dos, traiter un problème au niveau de la cheville, du pied... Le collier cervical permet d'accompagner les personnes souffrant de cervicalgie ; le corset est utilisé pour maintenir la colonne vertébrale.

Enfin, certains appareils comme un fauteuil roulant, une canne ou des béquilles facilitent le déplacement de patients dont la mobilité est réduite temporairement ou sur le long terme.

Fracture, luxation... les traitements orthopédiques par manipulation

Lors d'une fracture, il n'est pas toujours nécessaire d'opérer. Ainsi, de nombreuses fractures non déplacées, fermées, peuvent être soignées grâce à la pose d'un plâtre suivie d'une période d'immobilisation puis de séances de rééducation. Cela est particulièrement vrai pour les enfants, dont les os se réparent plus vite que ceux des adultes, et pour lesquels on essaie d'éviter au maximum l'opération chirurgicale. 

Il est également possible de réduire certaines luxations grâce à des manipulations spécifiques. Ces manœuvres consistent à tirer ou à effectuer une rotation sur un membre selon un axe précis afin de réduire la luxation d'une articulation. Elles sont réalisées aux urgences et sont parfois suivies d'une opération chirurgicale, mais pas toujours. 

La rééducation

La rééducation s’effectue avec un professionnel de santé paramédical : le kinésithérapeute, sur prescription du médecin. L’objectif peut être de diminuer la douleur ou de récupérer la fonction et l’amplitude de l’articulation. Après la pose d’une prothèse, la rééducation permet de s’habituer à vivre avec la prothèse et connaître les mouvements à ne pas faire.

L'hygiène de vie 

Face à un problème orthopédique, les médecins recommandent souvent d'adopter une bonne hygiène de vie. L'activité physique, par exemple, permet de mobiliser les membres, les articulations, les muscles, et ainsi de lutter contre les douleurs ou contre les phénomènes inflammatoires. Il est possible de s'inscrire à des séances d'activité physique adaptée (APA), et de bénéficier de programmes individualisés, selon la pathologie et les objectifs de chaque patient. Dans certains cas, l'APA peut faire l'objet d'une prescription médicale.

Il est aussi recommandé, dans certains cas, de perdre du poids afin de limiter la pression exercée sur un membre ou une articulation. Le recours à un diététicien peut ainsi être utile dans cette optique. Tout cela doit faire l'objet d'une discussion approfondie entre le médecin et le patient. 

Sources :

• Association de Lutte Antirhumatismale
  https://www.aflar.org/
• Société Française de Radiologie
  http://www.sfrnet.org/sfr/
• Société Française de Chirurgie Orthopédique et Traumatologie
  http://www.sofcot.fr/
• Hôpitaux Universitaires de Genève
  https://www.hug-ge.ch/