Orthopédie
Fracture, entorse, opération… les questions que tous les sportifs se posentPar Fanny Bernardon le 25/10/2024
Le genu valgum est une désaxation du genou qui se traduit par une déviation de la jambe vers l’extérieur, par rapport à la cuisse. Quand l’enfant est en position debout, lorsqu’on observe ses jambes, les cuisses se rapprochent et les genoux se touchent alors que les chevilles sont bien écartées. L’ensemble forme une sorte de X. En position couchée, on peut également observer que l’alignement des genoux et des chevilles n’est pas identique.
Néanmoins, avant de parler de pathologie, il faut considérer l’âge de l’enfant. En effet, vers 3-4 ans, le genu valgum est tout à fait normal. Il correspond à une étape de son développement naturel et par conséquent ne nécessite aucun traitement. Au cours du développement de l’enfant, le genu valgum s’installe vers l’âge de deux ans, progresse pendant encore deux ans, puis régresse naturellement. Les jambes prennent alors spontanément une allure normo-axée (elles deviennent droites).
Le genu valgum est considéré comme anormal lorsqu’il est unilatéral ou asymétrique. Ou encore lorsqu’un écart important (plus de 7 à 8 cm) subsiste après l’âge de 6 ans. L’écart entre les chevilles ne dépasse les 8 cm que dans 2,5% des cas. Il est de plus de 10 cm dans seulement 0,5% des cas.
La déformation est parfois idiopathique (sans raison connue). Mais certains facteurs peuvent également expliquer son apparition. Par exemple, le genu valgum s’observe fréquemment chez des enfants en surpoids, ou qui souffrent de rachitisme. Il peut aussi survenir à la suite d’une fracture de l’extrémité supérieure du tibia, dont il serait l’une des séquelles. L’instabilité rotulienne de l’enfant peut, elle aussi, être à l’origine de la déformation. Enfin, certaines pathologies comme l’insuffisance rénale, ou d’autres maladies osseuses (congénitales ou acquises) comme la maladie de Bessel-Hagen, peuvent avoir un impact sur la croissance des membres inférieurs. Le genu valgum est l’une des conséquences possibles de ce type de maladie. Pour établir son diagnostic, le médecin prend des mesures de la déviation, dont la plus précise est radiographique. Le genu valgum est évalué au cours d’un examen de gonométrie. Il s’agit de radiographies du genou réalisées dans différentes positions et qui permettent de mesurer l'alignement du fémur et du tibia. Cet examen a pour but de quantifier la déviation des genoux.
Un deuxième avis est tout à fait pertinent dans le cadre d’un genu valgum, car après l’adolescence, il n’y plus d’espoir que la déformation se corrige naturellement. Or, si bien souvent la déformation se résorbe spontanément, elle est parfois la manifestation d’une pathologie plus rare. Un bon dépistage de ce type de pathologie permet d’éviter que le genu valgum de l’enfant aboutisse à l’âge adulte à des complications, comme une arthrose qui serait causée par des pressions mal réparties au niveau du genou.
De plus, dans les rares cas où la chirurgie s’impose, il est important de déterminer le meilleur moment pour intervenir. Réalisé trop tôt, le traitement pourrait provoquer un genu varum (lorsque les jambes sont arquées, ce qui reviendrait à une hyper-correction). Réalisé trop tard, le genu valgum pourrait ne pas être parfaitement corrigé. Pour ces raisons, un deuxième avis est recommandé. Il permet d’anticiper les différentes options de traitement et d’intervenir au meilleur moment, avant la fin de la croissance. Il permet également aux parents du jeune patient de participer de façon éclairée à l’élaboration d’une stratégie thérapeutique adaptée à sa situation.
Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.
Le choix du traitement dépend :
Il n’existe pas de traitement particulier pour le genu valgum de l’enfant sauf pour de rares cas de genu valgum congénital.
Lorsque la déformation fait suite à une carence, le médecin peut prescrire de vitamine D pour lutter contre le rachitisme et optimiser la formation de l’os. A l’inverse, lorsqu’elle survient chez un enfant en surpoids, il propose un traitement pour endiguer sa surcharge pondérale. Les enfants qui souffrent de certaines maladies osseuses peuvent se voir proposer des traitements pour augmenter la densité de l’os et diminuer le risque de fracture. En revanche, les mesures comme le port de chaussures orthopédiques ou la pose d’attèles de nuit ne sont pas formellement reconnues pour avoir un impact sur la morphologie du squelette.
La chirurgie est réservée aux formes graves et persistantes de genu valgum. La technique utilisée est alors l’épiphysiodèse contrôlée. Cette intervention est proposée pour des déformations de plus 8 cm (12 cm en moyenne). Elle est pratiquée après 11 ans d’âge osseux chez les filles (c’est-à-dire lorsqu’il ne leur reste que 0,9 cm à grandir) et après 13 ans d’âge osseux chez les garçons (lorsqu’il leur reste 1,4 cm à grandir). Il s’agit de freiner le fonctionnement du cartilage de croissance pour contrer la désaxation. Le principe de l’opération est de bloquer temporairement l’évolution de l’os vers l’intérieur du fémur. Pour y parvenir plusieurs techniques existent. La technique de Blount consiste à poser une agrafe ou une petite plaque vissée dite plaque en 8, afin que l’os, côté extérieur, continue de grandir, pour corriger la malformation. Une autre technique consiste à mettre en place des vis à travers la zone de croissance, mais il faudra ensuite les enlever en fin de croissance. Enfin, la technique d’épiphysiodèse per-cutanée à la curette consiste à détruire, par grattage, une partie du cartilage de croissance. L’avantage de cette technique est qu’il n’y pas de matériel à retirer en fin de croissance (il est donc inutile de ré-intervenir). De plus, elle ne nécessite que de petites incisions.
Ajoutée le 12/12/2023
Chirurgien orthopédiste
Clinique Geoffroy Saint-Hilaire (Ramsay)
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Fred
Très bon accueil, très bonne écoute, les conseils donnés ont ouvert des possibilités de prise en charge intéressantes, merci beaucoup.
Denis
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