Orthopédie
Fracture, entorse, opération… les questions que tous les sportifs se posentPar Fanny Bernardon le 25/10/2024
L'articulation du genou relie le fémur, le tibia et la rotule. La gonarthrose désigne l’arthrose qui affecte l’articulation du genou. Elle survient quand le cartilage qui protège l’articulation du genou se détruit ou s’use progressivement. Au fur et à mesure que le cartilage s’abîme, les os entrent peu à peu en contact direct les uns avec les autres. Cela provoque une gêne lors des mouvements de la jambe et une douleur souvent intense s’installe.
Dans 35 % des cas, l’arthrose du genou se localise sur les cartilages situés entre le fémur et la rotule (c’est ce qu'on appelle l’arthrose femoro-patellaire). Dans 65 % des cas, elle affecte les cartilages situés entre le fémur et le tibia (c’est l’arthrose fémoro-tibiale).Elle peut alors être localisée dans la partie interne ou dans la partie externe du genou.On définit ainsi trois compartiments fémoro-tibiale interne fémoro-tibial externe et fémoro patellaire. Lorsque les trois compartiments de l'articulation sont touchés, on parlera de gonarthrose globale.
En dehors de l' os et du cartilage trois éléments viennent compléter l ‘articulation.
Les ménisques interne et externe: ce sont des joints qui rétablissent la congruence entre le condyle fémoral arrondi et le plateau tibial et permettent une stabilisation du genou. Ils peuvent être naturellement usés, parfois calcifiés ou avoir été lésés lors d' un accident ou encore avoir été retirés par arthroscopie. Ils sont souvent très impliqués dans les douleurs d'arthrose .
La membrane synoviale: elle protège l’articulation en sécrétant le liquide synovial qui lubrifie l' articulation. Elle est responsable de sécrétions trop abondantes en cas de souffrance du cartilage ou des ménisques, c' est ce que l ‘on appelle un épanchement de synovie.
Un deuxième avis est tout à fait indiqué dans le cadre d’une gonarthrose, compte tenu du retentissement de cette maladie sur la vie quotidienne du patient. La gonarthrose est une pathologie qui peut sérieusement handicaper celui qui en souffre. Le retentissement affecte la vie sociale et professionnelle du patient, qui souhaite retrouver sa mobilité et moins souffrir. D’autre part, il existe de nombreux traitements, dont l’efficacité varie selon les situations. Il n’est pas toujours facile de connaitre le bon moment pour solliciter une intervention chirurgicale. De même qu’il est parfois compliqué d’évaluer le rapport bénéfice/risque d’une prothèse ou d’une ostéotomie par exemple. Dans ce contexte, un second avis est recommandé car il vous permet de mieux connaître votre maladie, les traitements qui existent mais aussi les avantages et les inconvénients de chacun d’entre-eux. Mieux informé, vous serez mieux équipé pour participer de manière éclairée à l’élaboration d’une stratégie thérapeutique adaptée à votre situation.
Mais aussi toutes les autres questions spécifiques que vous vous posez.
Les symptômes de la gonarthrose sont caractéristiques. Dans un premier temps c’est la douleur parfois même une légère boiterie qui alertent le patient. Puis peu à peu, le genou présente un enraidissement progressif et une gêne est ressentie lors des mouvements les plus courants. Au fil du temps, les effets de l'arthrose peuvent faire apparaître une déformation de l'articulation du genou. Il arrive que la jambe se désaxe vers l’extérieur jusqu’à présenter une forme de X (ou genu valgum) - ou à l’inverse vers l’intérieur, jusqu'à se positionner en forme de O (c’est le genu varum). Ces déformations parfois inesthétiques risquent d’entraver la marche et peuvent devenir très invalidantes.
Il existe de nombreuses causes, physiques et physiologiques, qui expliquent l’apparition de la gonarthrose. L’obésité, une malformation de la jambe, un traumatisme, ou encore le diabète peuvent être à l’origine de la gonarthrose.
Mais le caractère familial de l’arthrose est aujourd'hui confirmé.
Avec l’arthrose de la hanche, la gonarthrose est la forme d'arthrose la plus fréquente. Elle survient généralement à partir de 50 ans mais l’incidence augmente avec l’âge. La majorité des personnes affectées sont âgées de plus de 70 ans. Les femmes sont davantage atteintes que les hommes. Le nombre de personnes qui souffrent d’arthrose en France est évalué entre 9 et 10 millions. On estime que dans 40 % des cas, il s’agit de gonarthrose.
Le choix du traitement d'une gonarthrose dépend :
Il n'existe pas réellement de traitement curatif de la gonarthrose. Toutefois, un certain nombre de solutions peuvent soulager les symptômes et diminuer la gêne occasionnée par cette forme d’arthrose.
Dans un premier temps, certaines mesures non médicamenteuses et comportementales peuvent apporter une réelle amélioration. Il s’agit notamment de réduire sa surcharge pondérale, de pratiquer une activité physique adaptée et de faire des exercices de rééducation. l’entretien d’une activité . Le recours à certaines aides mécaniques (genouillère, semelles, canne), peut également apporter un bénéfice.
La kinésithérapie, la physiothérapie, les cures thermales sont proposées.
Parmi les traitements médicamenteux, le médecin prescrit généralement des antalgiques (comme le paracétamol pour les gonarthroses légères), des anti-inflammatoires non stéroïdiens pour réduire l’inflammation et la douleur, ainsi que des analgésiques comme la codéine, si la douleur résiste aux anti-inflammatoires.
L' usage de ces produits doit être pondéré par leur balance bénéfices-risques chez des patients qui ont souvent plusieurs autres pathologies.De plus ils masquent des symptômes qui imposent un ménagement articulaire.
L’injection de corticoïdes pratiquées au cœur de l’articulation peut s’avérer très efficace à court terme, surtout en cas d'épanchement de synovie mais le nombre d’injections doit être limité.Ce geste pratiqué par des médecins expérimentés n‘est pas douloureux.
Enfin, les injections d'acide hyaluronique ont pour objectif d’améliorer la lubrification de l'articulation et donc de limiter la douleur lors du mouvement. Mais leur effet semble relativement limité dans le temps .
L’embolisation des artères du genou est une technique en développement et en évaluation pour réduire la douleur au moyen d’une injection dans les artères d’un agent permettant de boucher les artères pendant une durée brève. Elle n’est pas dangereuse et pourrait permettre de réduire la douleurs pendant plusieurs mois voire des années.
En cas de gonarthrose sévère, le médecin peut proposer une intervention chirurgicale. L’ostéotomie consiste à sectionner un morceau d’os pour modifier l’axe de la jambe. L’objectif de l’ostéotomie est de reporter le poids du corps sur une autre zone de l’articulation, moins abîmée et donc plus solide.
Une autre solution est de remplacer complètement l’articulation défectueuse par une prothèse. Cette intervention est pratiquée en dernier recours, car elle risque de provoquer une thrombose veineuse (lorsqu’un un caillot de sang se forme dans une veine et l’obstrue).
Enfin, des exercices de kinésithérapie et d’ergothérapie permettent au patient d’améliorer la mobilité de sa jambe en la musclant et en apprenant de nouvelles postures. L’objectif est encore une fois de diminuer la gêne ressentie lors des mouvements de la vie quotidienne.
Mise à jour le 28/03/2024 Revue par le Docteur Frédéric Sailhan
Chirurgien orthopédiste
Clinique Geoffroy Saint-Hilaire (Ramsay)
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