
Orthopédie
Lombalgie chronique : faut-il essayer les médecines complémentaires ?Par Fanny Bernardon le 09/12/2019
La coxite est une infection ostéo-articulaire de l’os “natif”. On la distingue donc de l’infection de prothèse. Il s’agit plus précisément d’une infection de la membrane synoviale, c’est-à-dire de la partie interne de la capsule articulaire. Les coxites les plus fréquentes sont les coxites “septiques”, dont l’origine est une bactérie qui infecte l’articulation. Il existe aussi des coxites d’origine immunologique (pas d’infection par un agent étranger, c’est le corps qui attaque lui-même l’articulation), virale (l’agent infectieux est un virus), rhumatismale (en cas de maladie des os sous-jacente), ou microcristalline (des dépôts de cristaux d’urate, de calcium, liés à de l’arthrose ou une hygiène de vie malsaine, viennent infecter l’articulation).
La source d’infection la plus fréquente est circulatoire : par exemple lors d’une pneumonie, l’agent infectieux concerné passe dans le sang et infecte secondairement l’articulation. Néanmoins, elle peut survenir par voie directe comme à la suite d’une grosse plaie ou d’une morsure de chien.
La coxite touche surtout le petit enfant et constitue une urgence diagnostique, car le pronostic fonctionnel de cette articulation est mis en jeu, et la croissance peut en pâtir (notamment chez l’enfant). Si la prise en charge est rapide, et le traitement adapté, la guérison peut ne pas entraîner de séquelles. En cas d’aggravation, le cartilage peut être détruit et avoir de sérieuses conséquences fonctionnelles.
La coxite est une pathologie grave qui peut entraîner de sérieuses complications si elle n’est pas rapidement prise en charge ou si elle est mal prise en charge.
Bien que les traitements soient identiques, l’origine de l’infection nécessite une prévention parallèle ou un suivi différent. En effet, si la coxite est d’origine immunologique, il faut peut-être écarter une maladie immunitaire sous-jacente. De même, si elle est d’origine microcristalline, cela indique qu’elle aurait peut-être pu être prévenue par un suivi plus soutenu d’une arthrose existante, ou par un mode de vie plus sain.
Par ailleurs, les signes cliniques et biologiques de la coxite sont diffus et aspécifiques, ce qui complique le diagnostic. De plus, comme il s’agit d’une infection, il faut un suivi régulier et une prise en charge globale, car l’infection est susceptible de se répandre ailleurs, via la circulation sanguine. Si elle concerne l’enfant (ce qui est plus fréquent que chez l’adulte) ou le nouveau-né, le diagnostic est d’autant plus difficile que leurs moyens d’expression de la douleur sont différents des nôtres (refus du biberon, enfant irritable ou qui parle moins).
Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.
Les spécialistes à consulter en cas de coxite sont :
Les symptômes d'une coxite sont les mêmes qu’elle que soit son origine. La survenue de signes cliniques est brutale. Une douleur majeure apparaît, à caractère prédominant au repos, la nuit, par pics intenses et de façon pulsatile, entraînant une immobilité presque totale. Elle s’accompagne de fièvre et frissons entraînant globalement une altération de l’état général. On peut également voir des signes d’inflammation comme des œdèmes (épanchement faisant gonfler le membre concerné), une rougeur, de la chaleur et éventuellement des nodules durs au niveau des zones de drainage lymphatique (au niveau de la clavicule, de l’aine ou de l’aisselle).
La coxite peut atteindre plusieurs articulations vu la dissémination de l’agent infectieux dans le sang. Il existe des facteurs de risque pour cette pathologie comme la polyarthrite rhumatoïde, ou d’autre arthropathies (arthrose ou maladies rhumatismales), ainsi que le diabète.
La coxite est diagnostiquée par ponction du liquide articulaire, après avoir fait une échographie articulaire à la recherche d’un épanchement. Les deux constituent un examen de référence, réalisés en urgence. Une biopsie (prélèvement de tissu) de la membrane synoviale peut être effectuée, si la ponction n’a pas été concluante ainsi qu’un bilan biologique complet avec NFS (numération de la formule sanguine) pour évaluer les éléments figurés et non figurés du sang (globules blancs, globules rouges, plaquettes). Une radiographie depuis tous les angles de vue, ainsi qu’une échographie articulaire sont effectuées à la recherche d’un gonflement et d’un épanchement intra-articulaire. Éventuellement, une IRM et une tomodensitométrie/TDM (scanner) seront réalisés pour plus de visibilité et si la radiographie et l’échographie ne sont pas assez concluantes.
Pour éliminer une cause d'endocardite septique, qui est une inflammation bactérienne du feuillet interne de la cavité cardiaque, une échographie cardiaque peut être réalisée.
Le traitement majeur, et opéré en urgence, est l’antibiothérapie pour combattre l’infection qu’elle que soit l’origine de l’inflammation. Le but est de soigner la réaction inflammatoire générée par l’infection d’un agent (qu’il soit viral, bactérien, microcristallin, ou inexistant, car la réaction est immunologique). L’antibiothérapie est prolongée pendant trois à six semaines. Des corticoïdes (anti-inflammatoires puissants) peuvent également être prescrits.
Par ailleurs, une ponction ou un traitement chirurgical (ponction voire drainage chirurgical) ont lieu pour évacuer le liquide infectieux et laver l’articulation. Il faut également traiter la plaie, la morsure ou la voie d’entrée quelconque de l’agent infectieux (s’il y en a un). Si l’infection a détruit une partie de la capsule articulaire, il faut enlever tout ce qui est détruit ou infecté, par voie chirurgicale, pour ne pas qu’il y ait de récidive. Des antidouleurs et des antipyrétiques pour la fièvre seront aussi prescrits. À la suite de l’opération il faudra garder l’articulation au repos voire immobile, puis une kinésithérapie et de la rééducation seront proposées.
Mise à jour le 29/07/2021 Revue par le Professeur Jérome Tonetti
Chirurgien orthopédiste
Clinique du Parc Lyon
Médecin physique et de réadaptation
Hôpital Cochin (APHP)
Chirurgien orthopédiste
CHU Grenoble - Hôpital Michallon
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