Coxarthrose (arthrose de la hanche)
Qu'est-ce qu'une coxarthrose ?
La hanche est la jonction entre le fémur, os de la cuisse, et l’iliaque, os du bassin. L’articulation est constituée de la tête du fémur logée dans une cavité appelée acétabulum ou plus souvent cotyle. Les surfaces osseuses y sont recouvertes de cartilage, tissu favorisant les glissements entre les composants de l’articulation.
On appelle coxarthrose la dégradation progressive et irréversible du cartilage de l’articulation de la hanche qui s'amincit progressivement. Les surfaces osseuses finissent par frotter directement les unes contre les autres, responsables de douleurs, raideur et parfois boiterie. On parle plus couramment d’arthrose de la hanche. La coxarthrose est bilatérale si elle touche les deux hanches.
Quel est l'intérêt d'un deuxième avis pour une coxarthrose ?
Pourquoi demander un deuxième avis pour une coxarthrose ?
Un deuxième avis est tout à fait pertinent dans le cadre d’une coxarthrose. L’enjeu est de mettre en place le bon traitement au bon moment. Lorsque le handicap est trop sévère, il devient logique de recourir à une intervention chirurgicale comportant l’implantation d’une prothèse totale de hanche (encore appelée arthroplastie). Si l’ensemble des études démontre que 97% des opérés se disent satisfaits ou très satisfaits du résultat de l’intervention, celle-ci présente néanmoins quelques risques (comme toute chirurgie). Il est à noter que différents modèles de prothèse et de voies chirurgicales pour aborder la hanche existent afin d’être adaptés aux particularités de chaque cas et à la pratique du chirurgien. Par ailleurs, c’est en étant mieux informé que le patient pourra adopter une bonne hygiène de vie afin de ralentir l’évolution de sa pathologie (comme la perte de poids et l’adaptation de l’activité sportive), déterminer le moment opportun pour se faire opérer et limiter autant que faire se peut les complications post-opératoires (luxation, phlébite, infection en particulier). En somme, un deuxième avis permet au patient d’obtenir un éclairage supplémentaire sur sa pathologie et de participer activement à sa prise en charge médicale.
Quelles sont les questions les plus fréquemment posées ?
- On vient de me diagnostiquer une coxarthrose. Quelle est sa cause ? Quelle est sa gravité ? Comment retarder son évolution ?
- Quels sont les traitements disponibles pour soulager mes douleurs ? Que faire s’ils ne fonctionnent pas ?
- On m’a prescrit une rééducation avec un kinésithérapeute. Quel en est l’objectif ? Comment vont se dérouler les séances ?
- On me propose une chirurgie. L’opération peut-elle être retardée ? En quoi consiste-t-elle ? Quels sont les résultats attendus ? Quels sont les avantages et les inconvénients ? Quels sont les risques ? Quelles sont les suites post-opératoires ? Vais-je avoir mal ? Ma vie quotidienne va-t-elle être modifiée ? Quels sports pourrais-je pratiquer par la suite et à quelle fréquence ? Quelle est l’espérance de vie des prothèses de hanche ? Au bout de combien de temps la prothèse doit-elle être changée ? Quels sont les résultats des reprises de prothèse de hanche ?
Mais aussi toutes les autres questions spécifiques que vous vous posez.
Quels sont les spécialistes de la coxarthrose ?
Un rhumatologue. C’est le spécialiste médical des pathologies de l’appareil locomoteur (os, muscles, tendons, articulations et ligaments).
Un chirurgien orthopédiste lorsqu’un traitement chirurgical s’impose. C’est le spécialiste des pathologies, des traumatismes et des déformations de l’appareil locomoteur. Assurez-vous qu’il soit spécialiste de la hanche.
Quels sont les symptômes d'une coxarthrose ?
Les symptômes sont :
- Des douleurs dans l’aine, la cuisse, parfois jusqu’au genou, rarement la fesse. Elles apparaissent le plus souvent progressivement. De longues périodes de douleurs modérées chroniques alternent parfois avec des phases plus aiguës (douleurs intenses sur plusieurs semaines probablement liées à l’inflammation de l’articulation). Typiquement, les douleurs augmentent à l’effort et s’atténuent au repos.
- Une boiterie, dont la finalité est de diminuer l’intensité des contraintes au sein de la hanche en modifiant les contractions musculaires au pourtour de l’articulation.
- Une raideur articulaire.
Ces symptômes aboutissent à l’apparition d’un handicap quotidien pour marcher, monter les escaliers, sortir de voiture, ramasser des objets à terre, etc. La mesure du périmètre de marche sans arrêt est un excellent marqueur de l’intensité du retentissement fonctionnel de la coxarthrose.
La grande majorité des coxarthroses est dite primitive, c’est-à-dire sans cause reconnue. Elle concerne quasi exclusivement les personnes âgées de plus de 60 ans. Les coxarthroses secondaires touchent des patients plus jeunes. Elles sont principalement les conséquences d’une malformation congénitale de hanche ou dysplasie de hanche (de plus en plus rare car désormais dépistée puis traitées dès la naissance), des infarctus de la tête du fémur (appelés ostéonécrose et favorisée par les traitements corticoïdes), des séquelles de fractures et de certaines pathologies rares comme les ostéochondrites de hanche et diverses maladies rhumatologiques comme la polyarthrite et la chondrocalcinose).
La fréquence de la coxarthrose augmente avec l’âge. Elle touche 10% des personnes âgées de 65 à 75 ans. Elle est plus fréquente chez la femme après la ménopause et est favorisée par le surpoids. A noter que l’ostéoporose n’a rien à voir avec l’arthrose.
Comment diagnostiquer une coxarthrose ?
Le diagnostic requiert :
- Un examen clinique, debout, en marchant et en position allongée. Il s’agit d’évaluer les mobilités articulaires, les mouvements douloureux et le déroulé du pas. L’interrogatoire évalue leur impact sur la vie quotidienne.
- Un bilan radiographique du bassin debout et des deux hanches de face et de profil. Comme le cartilage n’est pas calcifié, il est transparent à la radio. Cela permet d’identifier le pincement du cartilage articulaire par la diminution de l’espace entre le fémur et le cotyle, du fait de la disparition du cartilage) mais aussi l’existence ou non d’une malformation de la hanche. On visualise aussi des géodes (petits trous dans l’os), des zones d’ostéocondensation (densification de l’os sous le cartilage du fait d’un excès de contraintes) et des ostéophytes (excroissances osseuses, souvent appelées becs de perroquet).
Il est totalement inutile de pratiquer une IRM de la hanche lorsque la radio confirme la coxarthrose. L’IRM ne doit donc jamais être demandée en première intention.
Comment soigner une coxarthrose ?
La prise en charge de la coxarthrose repose sur :
- Un traitement médical via la prise de médicaments antalgiques et anti-inflammatoires afin de soulager les douleurs. La perte de poids est préconisée en cas de surcharge pondérale. Une canne peut être utilisée, afin de maintenir le bon alignement des membres.
- Aucun traitement médicamenteux préventif et encore moins curatif de la dégradation du cartilage articulaire n’a fait, à ce jour, la démonstration de la moindre efficacité. Ces traitements ne peuvent donc aujourd’hui être proposés que dans le cadre d’études médicales expérimentales coordonnées par des équipes scientifiques hospitalo-universitaires.
- La place des infiltrations de corticoïdes ou d’acide hyaluronique dans la hanche est très controversée. Leur efficacité à court terme est très variable. Elle est inefficace à moyen et long terme. Du fait de son positionnement anatomique très profond, sa pratique est nettement plus complexe que pour le genou ou l’épaule. C’est en partie pourquoi elle expose par ailleurs au risque d’infection de la hanche, qui contre-indique par la suite formellement l’implantation d’une prothèse de hanche, laissant le patient sans solution thérapeutique.
- Une intervention chirurgicale, en cas de handicap trop sévère malgré le traitement médical bien conduit. Les douleurs, la raideur et la perte des capacités de marche entraînent en effet fréquemment une perte d’autonomie accélérant la cascade du vieillissement. Il s’agit d’implanter une prothèse totale de la hanche, remplaçant la tête du fémur et la cavité articulaire du bassin (cotyle). Elle est le plus souvent pratiquée sous anesthésie générale. Il existe différentes techniques pour l’abord chirurgical de la hanche et différents modèles de prothèses (matériaux, type de fixation, dessin des implants, type de lien entre le bassin et le fémur). Si l’ensemble des études démontre que 97% des opérés se disent satisfaits ou très satisfaits du résultat de l’intervention, celle-ci présente néanmoins quelques risques (comme toute chirurgie) : en particulier hématome, luxation de prothèse, phlébite (caillot de sang qui bloque totalement ou partiellement la circulation sanguine dans une veine, généralement dans la jambe) pouvant entraîner une embolie pulmonaire (lorsque ce caillot de sang, après sa formation, migre dans le système circulatoire jusqu’aux poumons) et infection.
- Un traitement anticoagulant est prescrit pendant 4 semaines après l’intervention, associé au port de bas de contention en prévention des phlébites
- Une rééducation précoce post-opératoire après le retour à domicile avec un kinésithérapeute est le plus souvent inutile. Il faut principalement suivre les conseils qui vous sont donnés par le chirurgien. Une rééducation peut, dans certains cas, être prescrite lorsqu’il est nécessaire d’aider l’opéré(e) pour retrouver une bonne qualité de marche et une autonomie satisfaisante. Les douleurs disparaissent habituellement après 1 et 3 mois et l’amélioration fonctionnelle se poursuit selon les cas pendant 3 et 6 mois où peut donc être établi le résultat de l’intervention. La conduite automobile peut être reprise 4 à 6 semaines après l’intervention. La reprise des activités sportives débute le plus souvent 6 semaines après l’intervention en commençant par les moins violents (vélo en salle ou de route, natation en évitant au départ les postures favorisant les luxations) puis presque tous les sports seront habituellement autorisés (ski, tennis…).
Le type et le timing de la prise en charge de la coxarthrose dépend :
- de l’intensité de son retentissement fonctionnel (de la perte d’autonomie),
- de l’âge du patient mais surtout de son état de santé général,
- dans certains cas, de la cause de la pathologie (malformation de hanche, nécrose de la tête du fémur),
- de l’activité sportive et professionnelle.
- des pathologies associées (contre-indications à l’anesthésie, traitement anticoagulant, antécédents d’embolie pulmonaire…)
Mise à jour le 23/08/2024 Revue par le Professeur Jérôme Allain
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