Prothèse de hanche douloureuse

La prothèse de hanche est une intervention chirurgicale qui consiste à remplacer l’articulation de la hanche par une articulation artificielle. Elle est souvent réalisée chez les personnes souffrant d’arthrose, de nécrose, de fractures ou d’autres pathologies qui endommagent l’articulation de la hanche et provoquent des douleurs et des difficultés de mouvement.

L’opération a pour objectif de réduire la douleur, d’améliorer la mobilité et de permettre aux patients de reprendre leurs activités quotidiennes.

Pourquoi peut-on ressentir de la douleur après la pose d'une prothèse de hanche ?

La majorité des patients constatent une amélioration importante après l’implantation d’une prothèse de hanche. Cependant, certaines personnes peuvent encore ressentir des douleurs. Les causes peuvent être variées :

• Période post-opératoire immédiate : Les douleurs dans les semaines qui suivent l'opération sont normales, en raison de la cicatrisation des tissus autour de l'articulation. La douleur est normale mais s’atténue en général rapidement dans les semaines qui suivent l’intervention.
• Descellement de la prothèse : Au fil du temps, la prothèse peut se desserrer, surtout si elle est en place depuis plusieurs années, ce qui peut provoquer des douleurs.
• Infection : Bien que rare, une infection autour de la prothèse peut entraîner des douleurs, une raideur et un gonflement.
• Usure de la prothèse : Avec les années, les matériaux de la prothèse peuvent s’user, entraînant une douleur et une perte de fonction. Les nouveaux matériaux permettent cependant des durées de vie de plusieurs décennies.
• Inflammation ou tendinite : L’inflammation des muscles, tendons ou des tissus entourant la prothèse peut provoquer des douleurs.
• Luxation : La tête de la prothèse peut se déplacer ou se déboîter, entraînant une douleur soudaine et une perte de mobilité. Cela est devenu peu fréquent avec les voies d’abord mini-invasives et survient dans un contexte aigu.
• Problèmes de posture : Un déséquilibre musculaire, une inégalité des jambes ou une mauvaise posture après la chirurgie peuvent entraîner des douleurs persistantes.
• Douleurs liées au dos ou au genou : Parfois, la douleur ressentie au niveau de la hanche peut être liée à un problème au niveau du dos (comme une sciatique) ou du genou.

 

Les symptômes associés peuvent être : 

• Douleur persistante : La douleur peut être ressentie au niveau de la hanche, de la cuisse ou du bassin, et peut être constante ou survenir lors de mouvements.

• Gonflement ou rougeur : En cas d’infection, on peut observer un gonflement autour de la hanche, accompagné de chaleur et de rougeur.
• Raideur : Une perte de souplesse ou des mouvements limités de la hanche.
• Boiterie : Une difficulté à marcher ou une boiterie peut survenir en raison de la douleur.
• Craquements ou sensation de blocage : Dans certains cas, des craquements ou un blocage de l’articulation peuvent apparaître.

Pourquoi demander un deuxième avis pour une prothèse de hanche douloureuse ?

Étant donné les étiologies variées de cette complication, un deuxième avis est important et intéressant, à la fois pour cibler l’origine de la pathologie, mais également pour optimiser le traitement le mieux possible.

Un deuxième avis est particulièrement pertinent dans les cas suivants : 

• Doutes sur l’étiologie.
• Discussion sur les traitements, notamment interventionnels dans le cas des récidives de luxation (discuter une reprise chirurgicale), de raideur articulaire afin de cibler l’intervention chirurgicale (changement de prothèse ou non) et de descellement prothétique afin d’éliminer l’origine infectieuse ou non. 
• Suivi post-opératoire régulier car risque de récidive infectieuse.
• Risque de descellement lié à l’usure de la prothèse.

 

Quelles sont les questions les plus fréquemment posées pour une prothèse de hanche douloureuse ?

• Est-on sûr de mon diagnostic ? 
• Le traitement chirurgical est-il nécessaire et sera-t-il optimal ? 
• Le changement de prothèse est-il nécessaire ? 
• Le risque infectieux ou de descellement sont-ils écartés?
• Quelles précautions importantes dois-je prendre pour limiter les risques de luxation et de fracture en cas de fragilité ?

Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.

Les spécialistes à consulter pour une prothèse de hanche douloureuse sont :

• Un rhumatologue pour établir l’origine des douleurs.
• Un chirurgien orthopédiste, spécialisé sur la hanche.
• Un médecin de la médecine physique et de réadaptation (MPR), spécialité médicale orientée vers la récupération de capacités fonctionnelles et de qualité de vie.

Lorsqu’il s’agit d’une infection, la cicatrice cutanée peut être anormale : enflée, rouge et chaude, parfois purulente, la douleur post-opératoire ne diminue pas voire s’intensifie, et l’absence de résultats fonctionnels peuvent s’accompagner de signes généraux (fatigue, fièvre). 

La luxation se manifeste par une douleur aiguë à la mobilisation de la jambe, entraînant une immobilité et peut présenter des signes communs à une cause infectieuse. Comme une luxation de hanche non prothétique, elle est l’effet de mouvements luxants (adduction forcée, rotation de la jambe vers l’intérieur forcée, hyper flexion du genou sur le buste) et la jambe affectée semble parfois plus courte. 

L’usure de la prothèse se manifeste par des signes inflammatoires induits par les débris produits autour de l’articulation prothétique, sa complication est le descellement prothétique. L’usure est le risque évolutif le plus important dans la pose de prothèses, car les frottements entre les pièces mobiles et fixes sont importants. La fracture d’une prothèse présente les mêmes causes et manifestations cliniques qu’une fracture normale, à la suite d’une traumatisme touchant une des pièces prothétiques. 

Enfin la raideur articulaire se manifeste, indépendamment de douleurs, par une limitation fixée et permanente des mouvements impliquant l’articulation de la hanche (flexion du genou vers le torse, rotation externe et interne de la jambe, extension de la hanche vers l’arrière etc.)

L’examen de référence est la radiographie. Il permet de suivre l’état de la prothèse, et les éléments osseux autour de la prothèse responsables de sa consolidation (dans le cas de l’usure ou du descellement notamment).

Une échographie peut être utile pour détecter la présence ou non d’un épanchement articulaire.

 

Une ponction articulaire est l’examen clé pour éliminer une cause infectieuse.

 

Un bilan TDM (scanner permettant une vision en trois dimensions et par tous les angles de vue de l’articulation) en cas de récidive de luxation, afin d’étudier plus précisément les sites sujets aux infections et le positionnement des implants. Le descellement prothétique est parfois dû à un foyer infectieux à distance, qu’il faut éliminer (dents, peau, urines, prostate, poumons). Il peut être utile en cas de suspicion de conflit entre la prothèse et l’environnement tendineux (conflit avec le psoas par exemple).

 

Pour les douleurs périarticulaires, une IRM peut être justifiée à la recherche d’inflammation tendineuse par exemple.

Après la chirurgie d’une prothèse de hanche, un suivi régulier est important pour évaluer de possibles complications. D’autres mesures sont importantes dont le maintien d'un poids santé car un poids excessif peut augmenter la pression sur la prothèse et favoriser son usure.

Une activité physique adaptée doit privilégier des exercices à faible impact, comme la natation ou le vélo, pour éviter une inflammation des tissus périarticulaires.

Enfin le respect des consignes postopératoires est capital. Le patient doit suivre les recommandations de son chirurgien et du kinésithérapeute pour éviter les mouvements à risque et renforcer les muscles autour de la hanche.

 

Le traitement va donc dépendre de la cause des douleurs.

• Médicaments : Des anti-inflammatoires ou des antalgiques peuvent être prescrits pour soulager la douleur. En cas d’infection, des antibiotiques sont nécessaires.
• Rééducation : Un programme de kinésithérapie peut aider à renforcer les muscles autour de la hanche, améliorer la posture et diminuer la douleur.
• Infiltrations : Des injections de corticostéroïdes peuvent être proposées pour réduire l’inflammation dans certains cas, notamment en cas de tendinites.
• Changement de prothèse (révision) : Si la prothèse est descellée, usée ou si une infection persiste, une nouvelle intervention chirurgicale peut être nécessaire pour remplacer ou ajuster la prothèse.
• Lavage chirurgical : dans un cas d’infection précoce, un traitement médico-chirurgical peut être indiqué si le diagnostic fait précocement est associé à un matériel prothétique, suivi par une antibiothérapie de longue durée en cas de diagnostic plus tardif.