Tumeur borderline ovaire
Qu'est-ce qu'une tumeur borderline de l'ovaire ?
Les tumeurs borderlines de l’ovaire, ou tumeurs frontières de l’ovaire sont des tumeurs rares, issus de la famille des tumeurs épithéliales de l’ovaire (l’épithélium est le tissu qui recouvre les organes). Elles représentent 10 à 20 % des tumeurs épithéliales malignes de l’ovaire. Elles présentent des critères intermédiaires entre les tumeurs bénignes et les cancers. Les tumeurs borderline touchent fréquemment les femmes jeunes (près de 50% des patientes atteintes ont moins de 40 ans) et sont souvent découvertes dans un contexte d’infertilité. L'âge de survenue est de 10 ans plus tôt que pour les carcinomes ovariens.
Elles sont généralement d’évolutions lentes mais, tout comme les cancers de l’ovaire, elles ont un potentiel de dissémination au-delà de l’ovaire, le plus souvent sous la forme d’implants à la surface du péritoine (l’enveloppe qui entoure la cavité abdominale) qui peuvent être non invasifs ou invasifs. Le taux de survie à 5 ans, pour les stades les plus faibles, est de plus de 99% et le risque de récidive sous forme invasive est très faible.
Les facteurs de risques actuellement suspectés sont d’ordre génétique, hormonal et reproductif. Néanmoins le mode de vie et l’environnement dans lequel la femme évolue semblent aussi avoir un impact sur cette tumeur. En effet, une femme qui a des antécédents personnel du cancer du sein ou de l’ovaire ou bien familiaux (mère, grand-mère, soeur touchée), touchée par une mutation génétique ou bien ayant eu une puberté précoce, une ménopause tardive, n’ayant jamais accouché (nulliparité), infertilie, ou ayant de l’endométriose, serait plus à risque de développer une tumeur ovarienne borderline. De plus, un environnement contenant de l’amiante, ou avec un tabagisme actif ou passif serait un facteur de risque non négligeable, tout comme le traitement oestrogénique dans le cadre de la ménopause.
Quel est l'intérêt d'un deuxième avis pour une tumeur borderline de l'ovaire ?
Pourquoi demander un deuxième avis pour une tumeur borderline de l'ovaire ?
L'intérêt du deuxième avis pour cette pathologie est de mieux appréhender ce qu’est une tumeur frontière ovarienne et ses différences par rapport aux autres tumeurs, mais aussi de savoir que la tumeur ovarienne concerne souvent les femmes entre 20 et 40 ans. De ce fait, l’impact de la tumeur et de son traitement sur la fertilité est à évaluer systématiquement. Ces femmes sont le plus souvent exposées à des facteurs de risques particuliers. Un deuxième avis peut permettre d’entreprendre un changement dans son mode de vie pour réduire les risques d’une récidive.
Quelles questions poser dans le cadre d'un deuxième avis pour une tumeur borderline de l'ovaire ?
- La chirurgie proposée est-elle optimale ?
- Quel impact sur ma fertilité ?
- Quel suivi dois-je entreprendre ? Pendant combien de temps ?
- Comment prévenir ou réduire le risque d’avoir une tumeur ovarienne borderline ?
- Comment savoir si la tumeur est unilatérale ou bilatérale ?
- Comment préserver ma fertilité après une tumeur borderline ?
- Quelles sont les alternatives pour avoir un enfant après le traitement ?
Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.
Quels sont les spécialistes de la tumeur borderline de l'ovaire ?
Vous pouvez consulter un gynécologue obstétricien dans un premier temps. Dans un second temps, vous pourrez être orientée vers un médecin spécialiste en onco-gynécologie et/ou un chirurgien gynécologique pour le traitement de la tumeur.
Quels sont les symptômes d'une tumeur borderline de l'ovaire ?
Il n’y a pas de symptômes spécifiques des tumeurs borderline qui sont le plus souvent découvertes fortuitement lors d’une échographie pelvienne ou dans un contexte d’infertilité. Les symptômes associés aux tumeurs borderline sont les mêmes que ceux rencontrés pour les kystes de l’ovaire bénins. Peuvent être ressentis des troubles digestifs, des troubles gynécologiques ou des perturbations locales.
Les troubles digestifs peuvent s’apparenter à des troubles du transit, des ballonnements, une perte d'appétit, des nausées ou des douleurs d’estomac. Les troubles gynécologiques, quant à eux peuvent être apparentés à un dérèglement du cycle menstruel, un saignement ou des pertes vaginales anormales, mais aussi à une lourdeur dans les seins.
Enfin les perturbations locales sont liées à la masse tumorale et se révèlent donc par des douleurs du bassin, par une augmentation du volume et une lourdeur sentie au niveau de l’abdomen, ou une incontinence (perte urinaire).
Comment diagnostiquer une tumeur borderline de l'ovaire ?
C’est l’imagerie qui fait suspecter le diagnostic de tumeur borderline. L’échographie endovaginale est utilisée en première intention. Il s’agit d’un examen par voie abdominale et endovaginale. En cas de suspicion de tumeur borderline à l’échographie, il est nécessaire de réaliser une IRM pelvienne, qui est l’examen de référence dans cette situation.
Il est également nécessaire de faire doser certains marqueurs, généralement CA125, CA19.9, ACE, HE4 (avec calcul du score ROMA), dont la normalité n’élimine pas le diagnostic, mais qui seront utiles pour le suivi en cas d’élévation anormale. Le diagnostic formel est ensuite établi à l’examen anatomopathologique (ou histologique) de la tumeur après son exérèse chirurgicale.
Comment soigner une tumeur borderline de l'ovaire ?
L’exérèse chirurgicale de la tumeur est impérative afin d’avoir la certitude du diagnostic. Le traitement standard est donc chirurgical et repose sur l’annexectomie (c’est-à-dire l’ablation de l’ovaire et de la trompe) avec ce qu’on appelle une stadification péritonéale (c’est-à-dire l’exploration complète de l’ensemble de la cavité abdominale avec réalisation de biopsies multiples). Cette chirurgie est généralement effectuée par cœlioscopie et il faut prendre toutes les précautions nécessaires pour ne pas rompre la tumeur ovarienne. L’examen histologique de la tumeur permet le diagnostic définitif. La chimiothérapie peut être indiquée, notamment en cas d’implants péritonéaux invasifs..
Il est important, dans la mesure du possible, de proposer une chirurgie la plus conservatrice possible chez les patientes jeunes désirant préserver leur fertilité. Dans ce cas, après la chirurgie, une consultation d'onco fertilité est recommandée.
Il peut y avoir des récidives, mais qui ne mettent pas en jeu le pronostic vital, car elles sont quasiment toujours sur le même mode borderline. Pour les dépister plus précocement, un suivi est indispensable, et il doit être prolongé car les récidives sont parfois tardives. Le suivi dure au-delà de dix ans, et est basé sur l'examen clinique, le dosage des marqueurs (s’ils étaient élevés initialement) et une imagerie spécialisée (échographie abdomino-pelvienne généralement).
Mise à jour le 12/04/2022 Revue par le Professeur Bruno Borghese
Obtenez l’avis d’un médecin spécialisé de votre problème de santé en moins de 7 jours
Voici l’un des médecins référencés pour cette maladie
Pr Sofiane Bendifallah
Gynécologue obstétricien
Hôpital Américain de Paris
Pr Isabelle Ray-Coquard
Oncologue
Centre Léon Bérard (CLCC)
Grâce à votre contrat santé ou prévoyance, obtenez l’avis d’un médecin référent de votre problème de santé en moins de 7 jours, gratuitement et sans avance de frais
Découvrez nos conseils santé sur notre blog chaque semaine
Relecture d'imagerie médicale
Que fait un centre d'imagerie pour diagnostic médical ?Par Pascaline Olivier le 15/11/2024
Associations de patients
Espoir Pancréas, à la découverte des associations de patients partenaires de deuxiemeavis.frPar Hélène Barberousse le 14/11/2024
Découvrez nos webinaires
Mieux comprendre le prolapsus : symptômes, diagnostic et traitements
Vous avez manqué un webinaire ?
Tumeur gynécologique, Cancer gynécologique :
- Cancer du sein
- Cancer de l'ovaire
- Cancer du col de l'utérus
- Cancer du corps de l'utérus
- Cancer du sein et grossesse
- Tumeur trophoblastique
- Cancer du vagin
- Sarcomes utérins
- Hormonothérapie cancer du sein
- Cancer du sein hormonodépendant
- Tératome ovarien
- Reconstruction mammaire
- Radiothérapie du sein
- Chimiothérapie du sein
- Cancer du sein triple négatif
- Tumeur de la granulosa