Le
traitement de la luxation récidivante de l’épaule doit se faire rapidement car la fréquence des luxations augmente avec le temps, de même que les lésions s’aggravent au fur et à mesure que les épisodes d’instabilité se répètent. En effet, à chaque luxation, la capsule articulaire se distend un peu plus. L’épaule va donc se déboîter de plus en plus souvent et de plus en plus facilement.
Le
choix du traitement dépend :
- de l’âge du patient,
- de la nature de ses activités sportives et professionnelles,
- de la fréquence des luxations,
- de la cause de ces luxations (font-elles suite à un premier traumatisme ou bien sont-elles dues à la nature hyperlaxe du patient ?),
- de l’intensité de la gêne et de la douleur du patient,
- de ses antécédents familiaux et médicaux.
Les différents traitementsEn général, après une première luxation chez un jeune patient, le médecin propose un
traitement conservateur (c’est-à-dire une
immobilisation pendant plusieurs semaines, suivie de
physiothérapie). Mais cette immobilisation n’empêche pas le
risque de récidive qui est la complication majeure d'une
luxation de l’épaule.
A partir du moment où le patient s’est luxé plusieurs fois l’épaule, le médecin proposera un
traitement chirurgical. Il existe
deux techniques. La
première méthode consiste à faire « une
butée » (cette intervention est également connue sous le nom de
Latarjet). Il s’agit d’une intervention à ciel ouvert, qui nécessite une incision d'environ 6 cm sur l'épaule. Un fragment osseux, sur lequel le médecin a attaché un tendon, est fixé par une
vis à l'omoplate. Cette «
greffe » doit ensuite se consolider, comme elle le ferait pour une fracture.
L’
autre technique consiste à retendre la capsule articulaire (autrement dit,
retendre l’ensemble des ligaments qui entourent l’articulation de l’épaule). Cela se fait sous
arthroscopie. Le médecin introduit un petit tube relié à une caméra dans l’articulation et peut ainsi effectuer ses actes chirurgicaux à l’aide d’un écran de contrôle. Cette intervention (connue sous le nom de
Bankart) est techniquement
complexe et fait appel aux compétences d’un chirurgien chevronné.
Quelle que soit l’option choisie, le bras est ensuite
immobilisé entre 15 jours et 3 semaines, puis une
rééducation est mise en place pour permettre au patient de récupérer son amplitude de mouvements.