Orthopédie
Fracture, entorse, opération… les questions que tous les sportifs se posentPar Fanny Bernardon le 25/10/2024
La tendinite correspond comme son nom l’indique à une inflammation, d’origine diverse, des tendons. Cependant, on sait que la plupart du temps, ces lésions tendineuses ne s’accompagnent pas d’inflammation, il est donc plus juste de parler de tendinopathie.
Au niveau de l’épaule, celle-ci touche principalement la coiffe des rotateurs, composée de quatre muscles : le sous-scapulaire, le supra-épineux, l’infra-épineux et le teres minor. Leur rôle est de permettre la mobilisation de l’épaule dans les 3 plans de l’espace et de stabiliser la tête de l’humérus au sein de la cavité articulaire de la scapula (cavité glénoïdienne) dans ces différents mouvements, notamment lors de l’utilisation du bras au-dessus de la tête.
Le tendon du biceps peut être également concerné par cette pathologie, du fait de son trajet intra-articulaire : la douleur est alors ressentie à la partie antérieure de l’épaule et est déclenchée par la flexion du coude.
Ces tendinopathies concernent donc les fibres tendineuses reliant le muscle à l’os, dont l’élasticité va progressivement décroître avec l’âge, expliquant un pic de fréquence vers 40 ans. Ces tendinopathies sont favorisées par les micro traumatismes, lors de mouvements répétitifs ou inappropriés, ou par un surmenage mécanique du fait de gestes très en force.
Ces tendinopathies peuvent survenir à tout âge en fonction de l’utilisation mécanique de l’épaule : elles peuvent être observées chez les jeunes sportifs, en particulier lors de la pratique de sports de lancer ou de raquette, autour de la trentaine chez les femmes (avec une forme particulière de tendinopathie dite « calcifiante ») ou plus tardivement chez les travailleurs manuels lourds (ouvriers du bâtiment). Le vieillissement naturel des tendons entraîne une baisse progressive de l’apport sanguin, une perte d’élasticité et une usure progressive avec une symptomatologie qui peut être également observée chez des patients sédentaires : par exemple, le travail sur ordinateur durant de longues heures entraîne des micro mouvements répétitifs pouvant entraîner une tendinopathie secondaire.
La bursite est une inflammation de la bourse sous acromio deltoïdienne, située entre les tendons de la coiffe des rotateurs et l’acromion (apophyse osseuse située à la partie supérieure et latérale de la scapula). Elle peut survenir de façon isolée, à l'issue de la pratique d’une activité physique intense ou de gestes répétitifs, ou associée à une tendinopathie de la coiffe des rotateurs.
La tendinopathie est une maladie dont le retentissement sur la qualité de vie peut être très variable, avec des besoins et des espérances différentes. A ce titre, le choix du traitement le plus adapté peut différer d’un spécialiste à l’autre, et celui-ci peut constamment être optimisé.
En cas de doute, une douleur persistante à l’épaule ne doit pas rester incomprise et sa prise en charge doit être optimisée pour prévenir d’une évolution défavorable au niveau de l’épaule. De plus, un deuxième avis pour une douleur liée à une tendinopathie persistante peut soulever la question d’une intervention chirurgicale dont l’indication doit être mûrement réfléchie et peut différer d’un spécialiste à l’autre.
Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.
Le spécialiste principal à consulter pour un deuxième avis reste le rhumatologue ou le médecin de médecine physique et de réadaptation, mais il est également possible de consulter un chirurgien orthopédique spécialisé en chirurgie du membre supérieur si une intervention est envisagée. Il est le plus à même de poser l’indication et déterminer sa possible efficacité.
La tendinite de la coiffe des rotateurs provoque des douleurs à la mobilisation de l’épaule, notamment dans les mouvements au-dessus de la tête.
La tendinopathie peut être à l’origine de douleurs vives au niveau de l’épaule irradiant vers le bras, se manifestant plutôt au cours de la journée. Elle peut également s’intensifier pendant la nuit, lorsque la personne est couchée sur l’épaule affectée, et ainsi nuire au sommeil.
De plus, certains mouvements peuvent voir leur amplitude réduite du fait de difficultés à la mobilisation de l’épaule, parfois associées à une sensation de perte de force.
La bursite entraîne elle aussi des douleurs qui sont accentuées à l’effort, entraînant une impotence fonctionnelle ; un gonflement peut apparaître, ainsi qu’une douleur à la pression.
Le diagnostic d’une tendinite et d’une tendino-bursite est essentiellement clinique. Il repose sur l’interrogatoire, l’évaluation de la douleur à l’effort et au repos, et l’inspection des muscles de la coiffe des rotateurs (testing de la coiffe) à la recherche de douleur et/ou d’une faiblesse,
Associé à l'examen clinique, il est possible de réaliser une radiographie et une échographie afin de visualiser les structures tendineuses et confirmer la tendinopathie. Dans les cas où la radiographie et l’échographie ne sont pas contributives, il est nécessaire de faire une IRM. L'arthroscanner ou l’arthro-IRM peuvent avoir un intérêt diagnostic mais ne sont pas systématiques car ce sont des examens invasifs. Cette prescription ne peut être faite que par un spécialiste.
Le diagnostic de bursite est également clinique avec un gonflement, une douleur et une raideur. Une échographie suffit en général pour confirmer le diagnostic.
La colonne cervicale doit systématiquement être inspectée devant une douleur de l’épaule, la douleur pouvant être projetée depuis le rachis et notamment au niveau de la 5ème vertèbre cervicale.
Le premier traitement repose sur la kinésithérapie. Elle permet de soulager les douleurs, d’apprendre à mieux utiliser l’épaule dans les différents gestes et ainsi soulager les tendons de la coiffe des rotateurs. En complément de la mobilisation de l’articulation et de la tonification, ces contraintes mécaniques réalisées par un professionnel ont une action positive sur les fibroblastes, cellules productrices de collagène au niveau des tendons.
Attention ces manipulations doivent être réalisées sous contrôle d’un professionnel, au risque d’aggraver la tendinopathie. Des exercices d’auto mobilisation sont enseignés par le praticien, afin de prolonger la prise en charge, entre les séances de kinésithérapie.
Afin de soulager la douleur lors de la phase aiguë de la tendinopathie, des antalgiques et des anti-inflammatoires sont prescrits ; une infiltration de corticoïdes (anti-inflammatoires puissants) est associée à ces traitements en cas de douleurs persistantes. Elle est réalisée à la surface des tendons sous contrôle échographique par le rhumatologue ou le radiologue. L’application de froid ainsi que la mise au repos de l’articulation sont également recommandées, sans pour autant l’immobiliser, afin d’éviter tout enraidissement articulaire.
Si la rééducation et le traitement ne suffisent pas, une intervention chirurgicale peut être envisagée, et reste dépendante de la sévérité des lésions. Elle peut s’avérer nécessaire s’il existe une déchirure du tendon, ou en cas de conflit sous-acromial à l’origine d’une bursite persistante.
Les bénéfices apportés par ce type d’intervention sont expliqués lors de la consultation avec un chirurgien orthopédiste ;
La possibilité d’un échec thérapeutique doit être gardée à l’esprit.
Le retour aux activités normales est possible lorsque l’épaule a retrouvé ses amplitudes des mouvements et que la douleur est enrayée. Un suivi et la poursuite des exercices en auto rééducation permettent d’éviter les rechutes.
Mise à jour le 29/10/2024 Revue par le Docteur Anne Vidil
Chirurgien orthopédiste
Clinique de l'Union (Ramsay)
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