Kyste synovial du poignet

Le kyste synovial du poignet est une tumeur bénigne issue de l’articulation du poignet. Il est le plus souvent situé à l’arrière du poignet, sur la face dorsale. La face palmaire peut également être touchée, notamment au niveau de la gouttière du pouls. Elle se manifeste par une “bosse” de taille variable et qui correspond à une “poche” remplie d’un liquide clair, épais et gélatineux qu’on appelle le liquide synovial. Au niveau de l’articulation, les surfaces osseuses sont recouvertes de cartilage. Le liquide synovial sert de lubrifiant entre ces surfaces et a pour but de leur permettre de glisser les unes sur les autres, sans frotter, et de faciliter ainsi nos mouvements. Il est contenu dans une enveloppe qu’on appelle la capsule articulaire. La formation d’un kyste survient lorsqu’il y a une quantité trop importante de liquide sécrété et que celui-ci sort de l’articulation. Il est fréquent que le volume du kyste varie, car parfois il peut se vider à nouveau dans l’articulation. Il peuvent parfois disparaître spontanément. Les kystes synoviaux peuvent être rencontrés chez les enfants et les jeunes adultes, dans ces cas il n’y a le plus souvent pas de cause retrouvée. Chez le sujet plus âgé, ils peuvent se rencontrer dans le cadre d’une arthrose, c'est-à-dire une usure du cartilage.

Pourquoi demander un deuxième avis pour un kyste synovial du poignet ?

Un deuxième avis est tout à fait indiqué dans le cadre d’un kyste du poignet. Il permet d’une part de confirmer votre diagnostic. En effet, l’apparition d’un nodule ne signifie pas automatiquement qu’il s’agisse d’un kyste et d’autres maladies peuvent parfois en être à l’origine (lipomes, tumeurs, infections…). Il est donc très important de faire un examen approfondi et des examens complémentaires. D’autre part, un second avis vous permettra de participer de manière éclairée aux choix thérapeutiques et en particulier de discuter de l’opportunité d’une opération chirurgicale dans votre cas, des bénéfices et des risques à en attendre. Enfin, une bonne connaissance de votre affection vous éclairera sur le comportement à adopter pour diminuer le risque de récidive.

Le kyste synovial est pris en charge par un chirurgien orthopédiste, spécialiste de la main et du poignet. C’est le médecin spécialiste qui prescrira le traitement adapté et évaluera, selon votre situation personnelle, la nécessité d’une opération chirurgicale.

Ces kystes sont sans danger et dans 25 % des cas, ils disparaissent d’eux-mêmes au bout de quelques mois. Mais il arrive que des douleurs surviennent et provoquent une gêne dans les mouvements. Les douleurs sont le plus souvent à l’appui sur le poignet ou aux mouvements d’amplitudes de flexion et extension du poignet maximum. Les douleurs lors de la pratique sportive, notamment musculation, pompes et gainage, sont fréquentes.

Le diagnostic de kyste synovial se base tout d’abord sur un interrogatoire du médecin qui recherche notamment les symptômes et les facteurs de risque de la maladie. L’origine du kyste est diverse et variée. Il peut apparaître après un traumatisme, des mouvements ou des chocs répétés, ou apparaître spontanément sans aucun facteur déclenchant ni cause retrouvée. Afin d’établir le diagnostic de kyste synovial, l’examen de première intention est l’échographie du poignet, pratiquée par un radiologique. Cette échographie permet de confirmer le diagnostic, de décrire précisément l’origine de celui-ci (de quelle articulation provient-il ?) et ses rapports avec les autres éléments du poignet (notamment l’artère radiale en cas de kyste dans la gouttière du pouls). D’autres examens de seconde intention pourront également vous être demandés pour compléter le bilan comme une IRM ou encore une radiographie du poignet.

Le choix du traitement dépend :

• du volume du kyste,
• de son ancienneté,
• de la gêne qu’il provoque,
• du degré de douleur ressenti par le patient,
• de la demande fonctionnelle du patient, 
• des antécédents médicaux et chirurgicaux du patient,
• de l’activité professionnelle du patient, de son âge et de son état de santé général.

Un traitement n’est envisagé que pour les formes douloureuses de kystes ou ceux dont l’évolution dépasse plusieurs mois (évolution chronique). Dans un premier temps, le médecin propose parfois une ponction du liquide synovial (aspiration du liquide synovial contenu dans le kyste à l’aide d’une aiguille). Cette procédure est désormais souvent abandonnée car il y a un fort risque de récidive. Une injection de corticoïdes peut également être proposée, ainsi que la pose d’une attelle de repos. Lorsque la gêne  fonctionnelle est importante et que l’évolution dépasse 6 mois, la chirurgie est alors envisagée. Deux types d’interventions sont possibles :

• l’opération à ciel ouvert a pour but d’enlever le kyste ainsi qu’une partie de la capsule. Cette intervention laisse une cicatrice et peut générer une raideur du poignet.
• l’arthroscopie consiste à réaliser une petite incision pour insérer une mini-caméra (arthroscope), et une seconde incision pour introduire un appareil permettant de d’enlever le kyste synovial.

Dans les deux cas, les interventions peuvent être réalisées en ambulatoire (le patient entre le matin à l’hôpital et ressort le soir) et sous anesthésie locale. Avec la chirurgie, le taux de récidive est toujours possible mais ne représente plus que 10 à 30 % des cas. Une immobilisation par attelle ou orthèse thermoformée peut être prescrite en post-opératoire. Lorsqu’il y a une récidive, le kyste n’est pas toujours aussi volumineux ou aussi douloureux, donc cela ne nécessite pas forcément une nouvelle intervention chirurgicale.