Cardiovasculaire
Maladie cardiovasculaire : quel impact sur la qualité de vie ?Par Fanny Bernardon le 05/10/2020
L'aorte est l’une des artères majeures de notre organisme. Elle commence à la sortie du cœur au niveau de la valve aortique et devient aorte thoracique puis aorte abdominale, donnant naissance à l’ensemble du système artériel, amenant ainsi du sang oxygéné au cerveau, aux organes du thorax, de l’abdomen et enfin aux membres inférieurs.
Lorsqu’elle parcourt le thorax, l’aorte thoracique comporte plusieurs segments :
A l’aorte thoracique fait suite l’aorte abdominale qui se partage en deux pour approvisionner les membres inférieurs.
La paroi de l’aorte comprend trois couches. La couche du milieu, ou media, élastique, qui permet à l'aorte de se dilater puis de se rétracter chaque fois que le cœur éjecte du sang. Lorsqu’une maladie affaiblit la paroi élastique de l’aorte, celle-ci va se dilater de façon régulière jusqu’à créer une sorte de poche, de forme variée (en forme de sac - sacciforme, ou de fuseau - fusiforme). C’est ce qu’on appelle l’anévrysme. Plus précisément, l’anévrysme de l'aorte thoracique correspond donc à une dilatation de la partie de l’aorte qui traverse la cage thoracique.
L’anévrysme de l'aorte thoracique est considéré comme grave car, à cause de la pression constante du flux sanguin, l’aorte dilatée - et donc fragilisée - peut rompre au-delà d’un certain diamètre. Le risque de rupture est directement lié à la taille de l’anévrysme. La rupture de l’anévrysme de l’aorte peut alors provoquer une hémorragie interne massive dans le thorax (hémothorax) ou encore une compression du cœur (hémopéricarde). Les chances de survie sont minces. Tout l’enjeu consiste donc à repérer l’anévrysme avant sa rupture et à le traiter.
Un deuxième avis est tout à fait pertinent dans le cadre d’un anévrysme de l’aorte thoracique du fait des conséquences particulièrement graves que cette affection peut engendrer et de la délicatesse des interventions préconisées. Le rapport bénéfice / risque de chaque option chirurgicale doit être discuté au cas par cas et une connaissance approfondie de ce qui vous attend vous aidera à mieux vous y préparer. Par ailleurs, il est primordial de bien connaître le mal dont vous souffrez et de reconnaître les signaux d’alerte en cas de rupture. Enfin, Il vous faudra probablement adapter votre comportement et adopter une hygiène de vie rigoureuse, afin de limiter au maximum les facteurs de risques. Dans ce contexte, un deuxième avis est important car il permet de connaître tous les aspects de votre maladie et de prendre part aux choix thérapeutiques de manière plus éclairée.
Mais aussi toutes les autres questions spécifiques que vous vous posez.
La cardiologue est le médecin spécialiste du cœur et des vaisseaux qui prendra en charge votre surveillance avant qu’une intervention ne devienne nécessaire.
Votre médecin traitant peut vous adresser à un cardiologue. Il peut vous en recommander un en particulier, mais vous avez également la possibilité d’en trouver un sur des sites internet spécialisés (Conseil national de l’Ordre des médecins, Annuaire Santé Ameli, ...). La télémédecine peut être une solution intéressante dans certains cas, si vous souhaitez éviter de vous déplacer ou obtenir un avis plus rapidement.
Pour avoir une réponse adaptée, il est fortement conseillé de trouver un cardiologue spécialisé dans les problèmes d’anévrysme de l’aorte. Lorsqu’un traitement chirurgical devient nécessaire, selon la localisation exacte de votre anévrysme de l’aorte thoracique, votre cardiologue vous orientera vers un chirurgien cardiaque ou un chirurgien vasculaire. En fonction de la cause de votre anévrysme, vous pourrez vous informer auprès d’une filière santé maladies rares qui s’occupe des maladies vasculaires rares et indique les centres de prise en charge des anévrysmes de l'aorte thoracique, notamment Fava-MULTI (rendez-vous sur notre article de blog : à qui s’adresser en cas de maladie vasculaire rare ?
La consultation chez un cardiologue spécialiste de l’anévrysme de l’aorte thoracique dure en général une demi-heure. Elle débute par un interrogatoire sur vos antécédents familiaux et personnels. Le cardiologue pratiquera ensuite un examen clinique, en prenant notamment votre pression artérielle. Il vous prescrira, si nécessaire, différents examens complémentaires. Il est très important que votre dossier médical soit bien préparé avant votre consultation.
Avec l’instauration du parcours de soins coordonnés, seul votre médecin traitant peut vous orienter vers un cardiologue. La consultation sera alors remboursée à 70 % (du tarif conventionnel) par la Sécurité Sociale. Votre mutuelle peut prendre en charge le complément.
Le cardiologue peut pratiquer des tarifs en secteur 1, sans dépassement d’honoraires, ou en secteur 2, avec dépassement d’honoraires. Si votre cardiologue exerce en secteur 2, le dépassement ne sera pas pris en charge par la Sécurité Sociale, mais vous pouvez être remboursé en partie par votre complémentaire santé.
La difficulté vient du fait que les patients atteints d’un anévrysme de l’aorte thoracique ne présentent généralement pas de symptôme. L’anévrysme passe souvent inaperçu. La plupart du temps, il est découvert de manière fortuite, à l’occasion d’un test d’imagerie médicale, réalisé pour une autre raison. De plus, les symptômes d’anévrysme, lorsqu’ils se font sentir, sont assez peu spécifiques (douleurs à la poitrine, mal de dos, voix enrouée, difficultés à avaler). L’anévrysme se développe habituellement sur plusieurs années, même si parfois, il peut survenir de manière plus rapide. De violentes douleurs thoraciques, qui apparaissent soudainement, sont souvent le signe d’un début de rupture. Dans ce cas, une prise en charge d’extrême urgence est indispensable.
Le diagnostic d’anévrysme de l’aorte thoracique se base tout d’abord sur un interrogatoire du médecin qui recherche notamment les symptômes et les facteurs de risque de la maladie.
Les causes de l’anévrysme thoracique distinguent 2 grandes catégories :
Lorsqu’un anévrysme thoracique est découvert, et selon sa localisation précise, les examens les plus pertinents dans la prise en charge sont :
Lorsqu’une indication opératoire est posée, votre médecin peut aussi demander d’autres examens pour compléter le bilan pré-opératoire :
Le choix du traitement de l'anévrisme de l'aorte thoracique dépend :
Une fois l’anévrysme découvert, le médecin met en place une surveillance stricte et régulière selon les recommandations des sociétés savantes. Un arrêt du tabac est impératif. Un traitement médicamenteux est instauré afin de lutter contre une hypertension artérielle et ainsi ralentir l’augmentation du diamètre de l’anévrysme. Une activité physique régulière est recommandée, la pratique du sport n’est pas contre-indiquée en dehors des sports entraînant des à-coups tensionnels (tennis, squash, haltérophilie).
Lorsqu’une intervention devient nécessaire, elle est proposée après une réunion de concertation pluridisciplinaire réunissant chirurgiens, cardiologues, radiologues, et selon les recommandations des sociétés savantes en fonction de la localisation de l’anévrysme, de sa cause et du risque de chaque patient.
A quel moment doit-on opérer un anévrysme de l’aorte ascendante ?
Quel est le traitement d’un anévrysme de l’aorte ascendante ?
A quel moment doit-on opérer un anévrysme de l’aorte thoracique descendante ?
Quel est le traitement d’un anévrysme de l’aorte thoracique descendante ?
Deux techniques existent pour opérer un anévrisme thoracique :
La chirurgie à ciel ouvert conventionnelle. L’objectif est d’enlever l’anévrisme et de remplacer la partie malade de l’artère par une prothèse en tissu. L’intervention se pratique sous anesthésie générale. Il s'agit d'une intervention lourde qui impose d'ouvrir le thorax et de clamper l'aorte (c'est-à-dire interrompre la circulation dans l'aorte pendant son remplacement par une prothèse). Les patients restent hospitalisés pendant 5 à 7 jours.
La méthode endovasculaire. Lors de l’intervention, le chirurgien n'ouvre pas le patient mais il place une prothèse dans l'aorte au niveau de l’anévrysme par un court accès fémoral au pli de l'aine et sans ouvrir le thorax ; on pourrait dire qu'il "chemise" l'aorte pour que le flux sanguin circule dans l'endoprothèse. Cette prothèse, appelée endoprothèse vasculaire, ressemble à un tube en tissu doté d’une structure métallique (le stent). Le traitement endovasculaire est une technique beaucoup moins invasive que la chirurgie ouverte. L'intervention se déroule sous anesthésie locale ou générale et sa durée est plus courte que la chirurgie conventionnelle. De même, le patient quitte l'hôpital plus rapidement que lors d’une intervention classique. Cette technique moins lourde et très efficace est le plus souvent proposée en première intention quand elle est réalisable mais elle comporte deux inconvénients :
· Seul le chirurgien vasculaire peut déterminer quelle est l’option adaptée à chaque cas.
Mise à jour le 06/12/2023 Revue par le Docteur Catherine Chardigny
Chirurgien vasculaire
CHRU Lille - Hôpital Roger Salengro
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