Cardiovasculaire
Maladie cardiovasculaire : quel impact sur la qualité de vie ?Par Fanny Bernardon le 05/10/2020
L’aorte est le plus gros vaisseau de l’organisme, sa partie située dans l’abdomen se divise en deux artères iliaques pour apporter le sang aux deux membres inférieurs. L’anévrisme de l’aorte abdominale est une dilatation ou une augmentation de calibre de l’aorte abdominale. Dans 95% des cas, l’anévrysme débute en aval de la naissance des artères rénales. A ce niveau, on parle d'anévrisme lorsque le diamètre de l’aorte mesure plus de 30 mm (3 cm). Il peut être limité à l’aorte ou s’étendre jusqu’aux artères iliaques.
C’est une pathologie fréquente, on estime que 5 % des hommes de plus de 65 ans sont porteurs d’un anévrysme de l’aorte abdominale, mais la majorité d’entre eux sont de petite taille.
Le principal risque de l’anévrysme de l’aorte abdominale est la rupture. C’est l’issue de sang en dehors de l’aorte par déchirure de la paroi de l’aorte anévrysmale. C’est une complication gravissime et souvent fatale dont la mortalité globale atteint 90%. Le risque de rupture est directement corrélé au diamètre de l’anévrysme. Le meilleur traitement de l'anévrisme rompu reste donc le traitement préventif, c’est-à-dire le traitement de l’anévrysme avant la rupture. L’anévrysme de l’aorte abdominale peut également être responsable d’ischémie aiguë d’un membre et il peut également s’infecter.
Le deuxième avis est particulièrement pertinent dans le cadre d’un anévrisme de l’aorte abdominale car les interventions parfois nécessaires sont délicates et les indications doivent être discutées au cas par cas (rapport bénéfice/risque). De plus, le choix du type de procédure (endoprothèse aortique ou chirurgie classique) n’est pas toujours simple et il est souvent difficile d’appréhender les avantages et les inconvénients de chacune. Dans ce contexte, un deuxième avis permet de prendre part aux choix thérapeutiques de manière plus éclairée.
Mais aussi toutes les autres questions spécifiques que vous vous posez.
Le médecin référent pour l’anévrisme de l’aorte abdominale est un médecin ou chirurgien vasculaire. Celui-ci est un spécialiste des problèmes des vaisseaux. Il est préférable de consulter un médecin vasculaire spécialiste de l’anévrisme de l’aorte abdominale.
La majorité des anévrismes de l’aorte abdominale sont asymptomatiques (ne donnent pas de symptômes). Ils sont le plus souvent détectés grâce à un examen d’imagerie demandé pour une autre indication.
Dans les rares cas où il est symptomatique, la douleur est le symptôme le plus fréquent. Parfois, le patient décrit un « battement » au niveau de l’abdomen ou le médecin palpe une masse pulsatile.
Le diagnostic d’anévrisme de l’aorte abdominale se base tout d’abord sur un interrogatoire qui recherche notamment les symptômes et les facteurs de risque de la maladie. Les quatre principaux facteurs de risque de survenue d’un anévrisme de l’aorte abdominale sont : l’âge (l’âge moyen des patients opérés est d’environ 70 ans, c’est exceptionnel avant 50 ans) ; le tabagisme actif ou passé ; les antécédents familiaux d’anévrisme de l’aorte ; le sexe masculin.
Les examens les plus pertinents dans la prise en charge d’un anévrisme de l’aorte abdominale sont l’écho-Doppler artériel, l’angioscanner (ou l’angio-IRM en cas d’insuffisance rénale) de l’aorte et des artères des membres inférieurs.
Etant donnée la fréquence de l’anévrisme de l’aorte abdominale dans nos pays développés, un dépistage systématique est recommandé par la Société Européenne de Chirurgie Vasculaire et Endovasculaire. Il concerne 1/ tous les hommes à partir de 65 ans avec un seul examen de dépistage (one-time screening); 2/ tous les 10 ans chez les hommes et femmes à partir de 50 ans avec un parent du premier degré ayant une histoire d’anévrisme de l’aorte abdominale; 3/ tous les 5-10 ans chez les hommes et femmes ayant un antécédent d’anévrisme artériel des membres inférieurs (iliaque ou poplité).
Une fois le diagnostic posé, l’anévrisme doit être surveillé par un examen écho-Doppler régulier, réalisé par un spécialiste entraîné, selon un calendrier de surveillance établi en fonction de son diamètre et selon les recommandations des sociétés savantes. Il permet également la recherche d’anévrismes associés sur les artères des membres inférieurs (notamment poplité dont la prévalence est supérieure en cas d’anévrisme de l’aorte abdominale, 14% versus 1% dans la population générale).
Lorsque l’indication opératoire est posée, l’angioscanner (ou l’angio-IRM) est l’examen de choix, permettant d’établir les mesures exactes de l’aorte, de l’anévrisme et des artères iliaques (“sizing”), notamment avant la mise en place d’une endoprothèse.
L’indication à traiter un anévrisme de l’aorte abdominale dépend en premier lieu de sa taille (supérieure à 50 mm). D’autres éléments sont à prendre en considération : le sexe féminin, la vitesse de croissance de l’anévrysme, son aspect, son étiologie et son caractère symptomatique ou non.
Pour les anévrismes de petite taille, outre la surveillance, une prise en charge médicale est indispensable. Avant tout, le traitement des facteurs de risque est instauré. Il comporte un arrêt impératif du tabac sans négliger toutes les solutions de soutien, des règles hygiéno-diététiques avec une marche quotidienne de 30 minutes minimum et une hygiène alimentaire pour lutter contre le surpoids, et un traitement médical associant un anti-agrégant plaquettaire, une statine et un anti-hypertenseur.
Il existe deux types de traitement chirurgical de l’anévrisme de l’aorte abdominale :
Mise à jour le 06/12/2023 Revue par le Docteur Catherine Chardigny
Chirurgien vasculaire
CHRU Lille - Hôpital Roger Salengro
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