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Maladies chroniques : êtes-vous concerné ?Par Marion Berthon le 07/12/2020
Le reflux gastro-œsophagien (RGO) peut être défini comme la remontée d’une partie du bol alimentaire de l’estomac vers l'œsophage (qui est la partie du tube digestif entre la bouche et l’estomac). L’estomac sécrète en effet de l’acide pour aider à la digestion des aliments, mais lorsque le contenu acide de l’estomac remonte dans l'œsophage, cela peut entraîner une inflammation de ce dernier.
Dans la majorité des cas, le reflux a pour origine une anomalie du sphincter entre l’estomac et l’œsophage ou sphincter inférieur de l’œsophage (SIO). Celui-ci n’assure pas son rôle de protection physiologique et s’ouvre trop fréquemment de manière pathologique (à l’origine, il est censé s’ouvrir uniquement pour laisser passer le bol alimentaire).
Le reflux gastro-œsophagien peut également être favorisé par la présence d’une hernie hiatale, c’est-à-dire que la partie supérieure de l’estomac est emmenée avec l’œsophage dans la cage thoracique.
Le reflux gastro-œsophagien est une pathologie fréquente, essentiellement bénigne, mais qui peut être confondue avec d’autres pathologies. S’il n’est pas traité, il peut mener à plusieurs complications graves. Plusieurs traitements sont possibles et la chirurgie n’est pas requise dans tous les cas. Un deuxième avis permet donc un diagnostic précoce et d’éviter une chirurgie inutile. Il permet d’éliminer un autre diagnostic, d’améliorer le pronostic et d’éviter les complications sévères.
Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.
Les spécialistes à consulter pour le reflux gastro-œsophagien sont :
Les symptômes du reflux gastro-œsophagien sont : une brûlure (pyrosis) qui débute dans le creux de l’estomac et remonte derrière le sternum, des régurgitations acides (ou non) avec la sensation de remontées de liquides et/ou d’aliments parfois jusque dans la bouche. Ces symptômes peuvent survenir plus souvent après les repas, lors de la position penchée en avant ou encore en position allongée.
Le reflux gastro-œsophagien peut également se manifester par des symptômes ORL (toux sèche chronique) ou pulmonaires (asthme non-allergique).
Le reflux gastro-œsophagien peut mener à certaines complications lorsque l’inflammation de œsophage est très importante. Les brûlures voire les douleurs au niveau de l’œsophage peuvent être en rapport avec une œsophagite qui peut être à l’origine d’ulcères œsophagiens susceptibles de saigner. L’inflammation peut aussi entraîner des difficultés à avaler les aliments (dysphagie) par une perturbation de la motricité de l’œsophage ou beaucoup plus rarement par un rétrécissement de l'œsophage. Si le reflux gastro-œsophagien n’est pas contrôlé, on peut voir apparaître un endobrachyoesophage ou œsophage de Barrett (c’est un remplacement des cellules de l’œsophage par des cellules de l’estomac). C’est cette complication qui est la plus problématique, même si elle reste peu fréquente, car si l’œsophage de Barrett n’est pas surveillé, ni contrôlé, cela peut aboutir à un cancer du bas de l’œsophage.
Dans la majorité des cas, le diagnostic de reflux gastro-œsophagien repose sur les symptômes, c’est un diagnostic de présomption. Si le traitement de première intention (chez un patient de moins de 50 ans sans signe d’alarme) est efficace, cela est un signe de plus en faveur du diagnostic de reflux gastro-œsophagien.
Si les symptômes ne s’améliorent pas, il faudra alors proposer à une fibroscopie oeso gastro-duodénale (examen qui permet de visualiser l’intérieur de l’œsophage) pour rechercher une œsophagite et/ou une hernie hiatale ou encore détecter une autre pathologie.
Si aucune anomalie n’a été mise en évidence, la pH-métrie œsophagienne qui permet de mesurer l’exposition acide de l’œsophage sur 24 heures permet de faire le diagnostic de façon plus objective.
Afin de différencier les reflux gazeux, liquides, acides ou non-acides, une “pH impédancemétrie” peut également parfois être effectuée en cas de pH-métrie négative alors que les symptômes ou l'œsophagite persistent.
Une manométrie œsophagienne (prise de pression dans l’œsophage et sur le sphincter inférieur de l’œsophage) pour confirmer ou infirmer la présence de troubles de la motricité œsophagienne peut être proposée le plus souvent avant une intervention chirurgicale ou pour éliminer un autre diagnostic.
Le traitement du reflux gastro-œsophagien repose sur un traitement médicamenteux comme sur des mesures hygiéno diététiques.
Les alginates et antiacides permettent de calmer les symptômes, mais ne sont pas efficaces sur l'œsophagite. Les inhibiteurs de pompe à protons (IPP) permettent quant à eux de traiter à la fois les symptômes et les œsophagites en réduisant la sécrétion acide de l’estomac.
Dans certains cas, un traitement chirurgical est envisageable. Il consiste à corriger les anomalies anatomiques responsables de cette pathologie. Il a pour objectif de corriger une hernie hiatale et de rendre la jonction gastro-œsophagienne à nouveau fonctionnelle en reconstituant une barrière anti-reflux.
Le traitement du reflux gastro-oesophagien repose en premier lieu sur des règles hygiéno-diététiques puis sur l’utilisation de certains traitements.
Les règles hygiéno-diététiques sont basées notamment sur la réduction de la consommation de certains aliments (café, chocolat, repas riches en graisses…), un coucher au moins 2 heures après le dernier repas, la limitation de repas liquides le soir, la perte de poids en cas de surpoids, la surélévation de la tête du lit la nuit.
Les alginates et antiacides (le plus souvent en sachets) permettent de calmer les symptômes, mais ne sont pas efficaces sur l'œsophagite. Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) permettent quant à eux de traiter à la fois les symptômes et les œsophagites en réduisant la sécrétion acide de l’estomac.
Dans certains cas, un traitement chirurgical est envisageable. Il consiste à corriger les anomalies anatomiques responsables de cette pathologie. Il a pour objectif de corriger une hernie hiatale et de rendre la jonction gastro-œsophagienne à nouveau fonctionnelle en reconstituant une barrière anti-reflux.
De nouveaux traitements endoscopiques du reflux gastro-oesophagien sont en développement dans certains centres experts, ils peuvent vous être proposés et évitent le recours à une chirurgie.
Mise à jour le 06/12/2023 Revue par le Professeur Véronique Vitton
Gastro-entérologue
CHU Marseille - Hôpital Nord (AP-HM)
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Fred
Très bon accueil, très bonne écoute, les conseils donnés ont ouvert des possibilités de prise en charge intéressantes, merci beaucoup.
Denis
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Maladies chroniques : êtes-vous concerné ?Par Marion Berthon le 07/12/2020