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Endobrachyoesophage

Définition
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Qu'est-ce que l'endobrachyoesophage ?

L’endobrachyoesophage (EBO) aussi appelé œsophage de Barrett (du nom d’un chirurgien britannique du milieu du 20e siècle) correspond à une transformation anormale du tissu de l’œsophage (la muqueuse qui forme le revêtement interne). C’est une pathologie favorisée par le reflux gastro-œsophagien acide (l’acidité de l’estomac remontant anormalement dans l’œsophage), même lorsque ce dernier n’est pas perçu par le patient.

L’œsophage est le premier organe de l’appareil digestif, il permet de transporter les aliments de la bouche à l’estomac où il s’y joint par sa partie inférieure. Le contenu de l’estomac est très acide (pH à 4) et il peut venir abîmer la partie basse de l’œsophage à cause de contacts répétés entre l’acide gastrique et l’œsophage suite à un reflux gastrique. Cela résulte du fait que la muqueuse qui revêt l’intérieur de l’estomac est adaptée à l’acidité alors que la muqueuse de l’œsophage ne l’est pas. Après un temps prolongé d’exposition acide, estimé à plusieurs années, l’œsophage s’adapte à l’acidité en se recouvrant d’une muqueuse qui ressemble à celle de l’estomac, ou plus souvent encore à celle de l’intestin : ce processus, qui s’appelle métaplasie intestinale, est la caractéristique de l’œsophage de Barrett. Cette métaplasie de l’œsophage peut rester inchangée pendant des années, ou même toute la vie, mais dans certains cas, elle évolue vers une transformation des cellules qui peut conduire au cancer. Cette évolution s’appelle la dysplasie, d’abord de bas grade, puis de haut grade, qui précède le cancer proprement dit. L’endobrachyoesophage correspond donc à un état précancéreux de l'œsophage. Le risque d’évolution de l’endobrachyoesophage vers le cancer est cependant modeste, puisqu’on l’estime à moins de 0.3 % pour chaque année d’évolution.

Cette maladie touche moins de 1 % de la population, elle est plus fréquente chez l’homme que chez la femme et se rencontre plus fréquemment dans la 2e moitié de la vie. Elle est également favorisée par l’obésité et peut-être par des facteurs génétiques et d’environnement/alimentation/culture, car on la rencontre beaucoup plus souvent au nord qu’au sud de l’Europe.

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Quel est l'intérêt d'un deuxième avis pour un endobrachyoesophage ?

Pourquoi demander un deuxième avis pour un endobrachyoesophage ?

Un deuxième avis auprès d’un expert peut avoir plusieurs intérêts dans le cadre d'un endobrachyoesophage. Dans un premier temps, le spécialiste aura pour rôle de confirmer le diagnostic de l’endobrachyoesophage à l’aide des examens complémentaires réalisés (endoscopie et biopsies). Dans cette logique, il écartera les autres diagnostics possibles. Dans le cadre d’un deuxième avis, le spécialiste pourra également prendre du temps pour expliquer la maladie au patient, en particulier son pronostic et son risque principal qui est le cancer de l'œsophage. Il est en effet important de bien comprendre la maladie afin d’adhérer pleinement au programme de suivi ou aux différents traitements et de bien en saisir les enjeux.

Vis-à-vis des traitements, le spécialiste informera et précisera l’ensemble des soins disponibles pour prendre en charge la maladie, qu'ils soient médicamenteux, endoscopiques ou chirurgicaux et il orientera le patient vers les soins les mieux adaptés à son cas personnel. Dans le cas où une abstention thérapeutique est décidée, le spécialiste pourra donner un second avis dans le cadre du suivi de la maladie. En cas de transformation cancéreuse de l'endobrachyoesophage, il pourra aider le patient et son équipe à définir le traitement efficace et adapté à sa pathologie. Un deuxième avis peut aussi être très utile car un ensemble de règles hygiéniques et diététiques peuvent aider le patient à mieux vivre avec sa pathologie. Dans certains cas, les symptômes, notamment les symptômes du reflux, peuvent même disparaître ou s’atténuer grâce à certaines de ces mesures.

Quelles sont les questions les plus fréquemment posées pour l'endobrachyoesophage ?

  • Comment risque d’évoluer l’endobrachyoesophage ?
  • Le risque de cancérisation est-il élevé ?
  • Comment se déroule la surveillance de l’endobrachyoesophage ?
  • La chirurgie est-elle évitable ?
  • Comment choisir entre les différents traitements possibles pour un même cas ?
  • Les traitements médicamenteux du reflux sont-ils à prendre à vie ?
  • Quels sont les effets secondaires des traitements ?
  • Existe t-il des règles hygiéno-diététiques à suivre pour éviter un reflux ?
  • Certains aliments sont-ils à proscrire ou au contraire à favoriser dans le cadre de cette pathologie ?
  • Cette pathologie peut-elle s’associer à d’autres troubles digestifs ?

Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.

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Quel est le spécialiste de l'endobrachyoesophage ?

Le spécialiste de l'endobrachyoesophage à consulter est le gastro-entérologue.

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Quels sont les symptômes de l'endobrachyoesophage ?

L'endobrachyoesophage n’entraîne aucun symptôme en propre, mais comme il est très souvent lié au reflux gastro-œsophagien (RGO), les signes du reflux gastro-œsophagien sont fréquents. Il s’agit de régurgitations (remontées de liquide dans la gorge) au goût acide et de brûlures remontant du creux de l’estomac vers le haut du thorax, derrière le sternum. Il peut aussi s’agir de toux nocturne. Ces signes sont très courants dans la population (plus de 20 à 30% de la population connaît le reflux gastro-œsophagien), alors que l’endobrachyoesophage est relativement rare.

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Comment diagnostiquer l'endobrachyoesophage ?

Le diagnostic de l'endobrachyoesophage peut être évoqué lors de l’entretien avec le médecin, mais il doit être confirmé à l’aide d’examens supplémentaires.
Un seul examen complémentaire permet de faire le diagnostic d’endobrachyoesophage : il s’agit de l’endoscopie digestive haute (oeso-gastroduodénale, EOGD) avec des biopsies de l’œsophage. L’endoscopie digestive haute est un examen qui permet de visualiser l’intérieur de l’œsophage en introduisant une caméra par la bouche. L’EOGD peut être faite sans ou avec anesthésie. Le gastro-entérologue qui pratique cet examen peut identifier la zone malade par la différence de couleur de surface comparée à l’œsophage normal ; il va alors effectuer des prélèvements (biopsies) à l’aide d’une petite pince qui passe à travers l’endoscope ; c’est l’examen au microscope de ces biopsies par le médecin anatomopathologiste (après avoir coloré les cellules) qui va permettre d’affirmer la présence d’une métaplasie intestinale et donc le diagnostic d’endobrachyoesophage.

Etant donné que l'endobrachyoesophage n’entraîne aucun symptôme en propre, la diagnostic est souvent fait de façon fortuite à l’occasion d’une endoscopie faite pour des signes de reflux ou pour une autre maladie digestive touchant l’œsophage ou l’estomac et le duodénum (1ère partie de l’intestin grêle juste à la sortie de l’estomac).

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Comment soigner l'endobrachyoesophage ?

Le traitement de l'endobrachyoesophage lors de sa découverte repose sur 2 piliers : ce qu’on appelle la suppression acide d’une part et la surveillance endoscopique d’autre part :

  • la suppression acide aura pour objectif de corriger le reflux gastro-œsophagien, même s’il n’y a aucun symptôme de reflux. Les traitements disponibles contre le reflux gastro-œsophagien ont pour but de diminuer l’acidité de l’estomac et de protéger l’œsophage contre cette agression acide. Le traitement repose sur les antisécrétoires constituant la famille des IPP (inhibiteurs de la pompe à proton), qui bloquent très efficacement la production d’acide chlorhydrique par l’estomac. Il existe aussi un traitement chirurgical, la fundoplicature qui permet de traiter le reflux en cas d'échec des médicaments.
  • La surveillance consiste à réaliser à intervalles réguliers une endoscopie (EOGD) avec des biopsies pour savoir si l’endobrachyoesophage augmente en surface, si son aspect (coloration, relief de la muqueuse…) se modifie, et pour réaliser de nouveaux prélèvements (biopsies) afin de savoir s’il y a une évolution au-delà de la métaplasie, donc pour dépister un ou plusieurs foyers de dysplasie ou de cancer. Il s’agit bien sûr de dépister les anomalies le plus tôt possible, avant le cancer ou à un stade très précoce du cancer, quand il est encore facile de le guérir, c’est-à-dire au stade « superficiel » où le cancer est à la surface, dans la muqueuse, sans risque de disséminer dans les ganglions ou d’autres organes (métastases). La fréquence de ces endoscopies dépend de l’étendue de l’endobrachyoesophage (plus il est étendu, plus le risque est élevé), des résultats des endoscopies précédentes (s’il y avait déjà de la dysplasie par exemple, on va raccourcir l’intervalle), de l’ancienneté de l’endobrachyoesophage, etc. Cet intervalle peut varier en général entre 6 mois et 3 ans. L’objectif est de trouver le bon compromis entre des endoscopies trop fréquentes qui peuvent lasser le patient et coûtent cher à la société pour un faible bénéfice, et des endoscopies trop espacées qui risqueraient de laisser évoluer un cancer.

Lorsqu’un foyer de dysplasie de haut grade ou de cancer est identifié et confirmé par les biopsies, il est nécessaire d’agir pour l’éliminer. Plusieurs méthodes ont été développées ces dernières années pour traiter très efficacement le cancer et la dysplasie sur endobrachyoesophage par endoscopie. Il s’agit notamment de :

  • la destruction, également appelée « ablation » de la muqueuse malade ; on utilise pour cela l’application à la surface de courant de radiofréquence (destruction par la chaleur) mais aussi plus récemment l’ablation par le froid (cryoablation).
  • La résection muqueuse endoscopique qui consiste à découper le tissu malade, ce qui laisse le muscle de l’œsophage à nu, comme un ulcère, avant que la muqueuse normale vienne recouvrir la zone découpée lors de la cicatrisation, qui se fait en quelques semaines (pendant ce temps, le traitement anti sécrétoire par IPP protège la zone traitée). Il existe pour cela 2 techniques voisines, qu’on appelle la mucosectomie endoscopique d’une part, et la dissection endoscopique sous-muqueuse d’autre part.

Lorsque malheureusement les anomalies ou « lésions » de l’œsophage sont plus importantes, donc découvertes à un stade plus avancé avec un cancer déjà évolué, on doit recourir à la radiothérapie, à la chimiothérapie et à la chirurgie (oesophagectomie), ou à la combinaison de ces méthodes.

Lorsqu’à l’inverse, il existe bien une dysplasie, mais cette fois dite de bas grade, on peut se limiter à poursuivre la surveillance plus rapprochée, ou bien dans certains cas opter pour une technique de résection ou d’ablation décrite ci-dessus.

Mise à jour le 12/12/2023 Revue par le Professeur Frédéric Prat

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