Gynécologie, urologie
Infertilité masculine : on vous dit tout sur ses causesPar Marion Berthon relu par Noemi Amsellem le 01/12/2023
La préservation de la fertilité pour des raisons médicales regroupe un ensemble de méthodes dont le but est de protéger la capacité d’un patient, femme ou homme,à avoir des enfants lorsque celle-ci est menacée par un traitement ou une maladie. Cette pratique est encadrée par la loi de bioéthique, qui impose l’information par le professionnel de santé à tout patient dont le traitement pourrait entraîner une atteinte de sa fertilité. La prise en charge a ensuite lieu dans certains centres d’assistance médicale à la procréation autorisés à cette pratique par les agences régionales de santé (ARS).
Un deuxième avis est intéressant dans les situations où l’indication préventive est difficile à évaluer ou lorsque la méthode de prélèvement doit être discutée. Il peut aussi être important pour donner un avis médical au moment où une grossesse est envisagée.
Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.
La préservation de la fertilité est pluridisciplinaire et fait appel à de nombreux professionnels.
Cette pratique s’adresse aux patients dont la prise en charge médicale peut avoir pour conséquence une atteinte de leur fertilité ou dont une maladie menace d’altérer de façon prématurée la fertilité du patient.
Certaines maladies nécessitent un traitement potentiellement toxique pour les ovocytes ou les spermatozoïdes. Les cancers notamment font appel à des traitements tels que la chimiothérapie ou la radiothérapie qui peuvent altérer la fertilité des individus. Les altérations causées peuvent persister à la suite du traitement, parfois de façon définitive, ou être uniquement temporaires. Cela dépend du traitement, des doses et de l’âge du patient. La préservation de la fertilité peut aussi être indiquée lorsqu’une grossesse est souhaitée mais présenterait un risque médical trop important pour la patiente (par exemple, une rechute du cancer) ou pour l’embryon (dont le développement pourrait être impacté).
D’autres atteintes, principalement hématologiques comme la drépanocytose ou auto-immunes (le lupus ou la polyarthrite rhumatoïde) peuvent motiver la préservation de la fertilité.
La préservation de la fertilité doit être envisagée pour toutes les pathologies pour lesquelles le traitement fait appel à des molécules toxiques pour les ovocytes ou les spermatozoïdes (ou pour lesquelles les données scientifiques actuelles ne permettent pas d’affirmer l’absence de toxicité).
La préservation de la fertilité est aussi indiquée aussi bien chez les adultes que chez les enfants (tissu ovarien ou tissu testiculaire).
La préservation de la fertilité comprend trois étapes : le prélèvement des gamètes, la conservation puis éventuellement l’utilisation.
Pour les femmes, la première méthode est la conservation ou congélation d’ovocytes. Suite à un traitement hormonal, les ovocytes sont prélevés par ponction sous échographie transvaginale sous anesthésie locale ou générale. Dans certains cas, par exemple lors d’une nécessité d’initiation urgente de traitement ou lorsque la stimulation hormonale est contre-indiquée (c’est par exemple le cas dans les cancers hormono-dépendants comme le cancer du sein), on peut prélever des ovocytes immatures, que l’on fera maturer in vitro, c’est-à-dire dans un laboratoire. Les ovocytes sont ensuite congelés.Si la femme est en couple, avec un projet parental du couple, les ovocytes recueillis peuvent aussi être fécondés et on conserve alors les embryons. Pour les jeunes femmes prépubères ou pubères, un prélèvement de tissu ovarien est possible. Il pourra ensuite être greffé à la patiente, permettant ainsi d’envisager une grossesse naturelle ou assistée.
Pour les hommes, la conservation du sperme est la technique principale. Comme chez les jeunes filles, pour les jeunes garçons, le prélèvement chirurgical d’un fragment de testicule et sa congélation sont possibles.
Lorsque la patiente a un projet de grossesse, elle doit consulter le centre d’AMP où a eu lieu la préservation pour bénéficier d’une fécondation in vitro avec ses ovocytes congelés ou parfois d’une insémination intra utérine si le sperme congelé est de bonne qualité.
Le suivi est principalement celui de votre oncologue ou du médecin spécialiste de votre pathologie. C’est avec lui et avec le médecin spécialiste de la reproduction que pourra se faire par la suite la décision d’initier la procréation médicalement assistée.
Concernant les gamètes, chaque année, la décision de poursuivre leur conservation ou non devra être transmise au laboratoire.
La préservation de la fertilité permet de donner aux femmes et aux hommes, dont la capacité naturelle de procréer serait menacée, la possibilité d’avoir un jour un enfant.. Cependant, aucune certitude ne peut être attendue. Les taux de grossesse sont fonction de l'âge, du nombre et de la qualité des gamètes conservés, de la pathologie et de son évolution.
Une grossesse spontanée est aussi possible dans certains cas et au total il est difficile de donner des taux de grossesse globaux car ils varient selon l’âge, la pathologie et le traitement utilisé.
Les risques sont tout d’abord liés au prélèvement : effets secondaires du traitement hormonal pour celles chez qui il est indiqué et les risques du geste chirurgical de prélèvement. Ces risques sont bien connus et minimes.
Au moment de la grossesse, les risques sont à nouveau des effets secondaires du traitement hormonal mais aussi un regain de la pathologie, induit par l’état de grossesse. C’est pourquoi un suivi par un spécialiste est important.
Mise à jour le 05/06/2024 Revue par le Docteur Joëlle Belaisch-Allart
Gynécologue obstétricien
Hôpital Antoine Béclère (APHP)
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