
Infertilité
Dépression et infertilité : comment faire pour tomber enceinte ?Par Marion Berthon le 03/04/2025
Revue par le Pr Philippe Touraine, Endocrinologue
Mise à jour le 13/12/2022
Au cours de son existence, la femme va présenter des cycles menstruels depuis la puberté jusqu’à la ménopause, soit vers l’âge de 51 ans. Au cours de ces cycles menstruels, il y a production d’hormones dont la fluctuation des taux entraîne les règles, tous les mois, mais aussi la libération de gamètes sexuels permettant ainsi une fécondation et une grossesse. À la ménopause, le stock de follicules ovariens est quasiment épuisé, ce qui explique que les femmes ne peuvent plus avoir d’enfants. Néanmoins, il existe des cas d’insuffisance ovarienne prématurée (IOP). Elle touche environ 1 % des femmes de moins de 40 ans et 0,1 % des femmes de moins de 30 ans. Elle se manifeste par une aménorrhée (absence de règles) d’une durée supérieure à 4 mois chez une femme de moins de 40 ans. La réserve folliculaire ovarienne est le plus souvent précocement épuisée.
L’intérêt d’un deuxième avis dans le cas d'une insuffisance ovarienne prématurée porte sur le traitement mis en place et notamment sur les possibilités offertes pour la construction d’un projet parental. Avoir un deuxième avis vous permettra d’être mieux renseigné sur les modalités de votre pathologie, ainsi que sur les contraintes liées à la procréation qu’elle peut engendrer. Elle vous permettra d’être prise en charge par des spécialistes, endocrinologue ou gynécologue, experts sur cette thématique, qui travaillent autour de la prise en charge des patientes avec IOP avec une approche médicale, mais aussi psychologique.
Ce deuxième avis pourra donc vous permettre de mieux comprendre les modalités de l’aide médicale à la procréation.
Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.
Dans le cadre d’un deuxième avis vous pouvez consulter un endocrinologue spécialiste de médecine de la reproduction ou un gynécologue. Il sera en mesure de vous accompagner dans la prise en charge de votre insuffisance ovarienne et de vous conseiller notamment s’il y a un désir d’enfants. Il pourra voir avec vous quelle est la méthode d’aide à la procréation adaptée à votre cas, vous donner plus d’informations dessus et vous accompagner dans la prise en charge médicale.
Parmi les différents symptômes de l’insuffisance ovarienne prématurée, on peut trouver :
Le diagnostic de l’insuffisance ovarienne est clinique et biologique. Il est déterminé par :
À l’échographie pelvienne, on peut observer une atrophie de l’endomètre. On cherchera aussi à apprécier et la surface ou le volume ovarien et l’existence éventuelle de follicules. Une ostéodensitométrie peut être réalisée pour apprécier la qualité osseuse et l’impact de la carence oestrogénique.
Les étiologies de l’insuffisance ovarienne prématurée sont diverses et variées. Il existe les causes génétiques, c'est-à-dire la mise en évidence d’anomalies de gènes impliqués dans le développement du follicule ovarien par exemple, mais aussi dans la réparation de l’ADN ou dans la division cellulaire. Les anomalies cytogénétiques concernent des anomalies de chromosomes comme le chromosome X dont il existe 2 copies chez la femme.
Des causes immunologiques, infectieuses peuvent être aussi individualisées, mais encore aujourd’hui le diagnostic est le plus souvent non concluant. Toutefois, les nouvelles approches de techniques génétiques permettent de plus en plus d’identifier des anomalies de certains gènes.
La prise en charge de l’insuffisance ovarienne a deux objectifs. Dans un premier temps, il faut se substituer au manque de production d’hormones, à savoir l’estradiol et la progestérone, grâce à des traitements donnés per os ou par voie transdermique, combinés ou non, de façon continue ou séquentielle. Cette mise en place de traitement permet de diminuer les facteurs de risques liés à la perte d’oestrogènes, notamment sur le plan osseux et cardio-vasculaire.
Dans un second temps, il faut prendre en charge l’infertilité qu’occasionne l’insuffisance ovarienne si vous avez un désir de grossesse. Cependant, aucun traitement actuel ne permet de rétablir totalement une ovulation normale. C’est pourquoi le traitement de l’infertilité passe par l’aide médicale à la procréation (AMP). La seule méthode possible dans le cas d’une insuffisance ovarienne est la FIV (Fécondation In Vitro) avec don d’ovocytes. Le principe d’une FIV est qu’on fait une fécondation en laboratoire par mise en contact simple des gamètes in vitro pendant 24 h et on transfère l’embryon dans l’utérus quelques jours après. Toutefois, des cas de grossesse spontanés ont été décrits et il ne faut pas considérer l’insuffisance ovarienne prématurée comme une ménopause définitive.
Gynécologue médical
Groupe Hospitalier Paris Saint-Joseph
Endocrinologue
Hôpital Pitié-Salpêtrière (APHP)
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