
Migraine
Qu'est-ce qu'une migraine ?
En français, le terme “migraine” est souvent utilisé à tort pour parler de n’importe quel mal de tête ou céphalée, ce qui crée de la confusion.
Le terme “céphalée” signifie mal de tête et il en existe plus de 200 sortes.
La migraine est l’un de ces 200 types de céphalées mais elle correspond à une maladie qui peut être très invalidante, différente du simple mal de tête occasionnel dont tout le monde peut souffrir un jour…
La migraine est une maladie qui se caractérise par des épisodes répétés (appelés crises) de maux de tête (ou céphalées) souvent intenses, associée à d’autres symptômes bien définis, comme une envie de vomir ou des vomissements, une gêne à la lumière et/ou au bruit. Les crises peuvent durer jusqu’à 3 jours et clouer le patient au lit dans le noir. Dans certains cas, des troubles de la vision ou même des fourmillements peuvent précéder le mal de tête : c’est ce qu’on appelle l’aura.
Il s’agit d’une maladie fréquente : elle touche 12 à 21 % de la population, particulièrement les femmes (3 femmes pour un homme), et peut être véritablement handicapante (autant dans la vie privée que professionnelle). Elle peut débuter dès la petite enfance (5 à 10% des enfants sont migraineux avec autant de filles que de garçons).
La migraine est d’origine génétique (à ce jour 180 gènes de prédisposition ont été trouvés) ce qui explique le caractère familial fréquemment retrouvé. Ces gènes entraînent un dysfonctionnement paroxystique de certains neurones dans le cerveau.
Quel est l'intérêt d'un deuxième avis pour une migraine ?
Pourquoi demander un deuxième avis pour une migraine ?
Un deuxième avis pour une migraine peut être intéressant :
- En cas de doute diagnostique ; le diagnostic de migraine peut être parfois porté à tort un peu rapidement ; par exemple, le diagnostic de migraine sans aura est certain quand le patient a fait 5 crises identiques, celui de migraine avec aura nécessite 2 crises identiques ; quand le patient n’a pas fait le nombre de crises requis, le doute diagnostique est possible et nécessite parfois des explorations complémentaires. De plus, de nombreuses “atypies” cliniques peuvent être observées, que ce soit à l’interrogatoire ou à l’examen clinique neurologique, et un deuxième avis est parfois licite à proposer.
- S’il y a nécessité d’une réassurance du caractère bénin de la migraine (pas de nécessité d’examens complémentaires dans une migraine typique) par rapport aux symptômes qui sont invalidants
- En cas d’échec des traitements proposés (que ce soit concernant le traitement de la crise ou le traitement de fond).
Quelles sont les questions les plus fréquemment posées pour une migraine ?
- Est-on sûr de mon diagnostic ?
- Quelles sont les maladies à écarter pouvant ressembler à une migraine ?
- Quels sont les potentiels facteurs déclenchants de la migraine ?
- Quels sont les mécanismes de la crise de migraine ?
- Quels sont les facteurs soulageant la migraine ?
- Existe-t-il des traitements spécifiques autres que les anti-douleurs ?
- Est-ce qu’il est judicieux de changer d’anti-douleurs ou d’augmenter les doses ?
- Quelles sont les consignes hygiéno-diététiques à suivre pour limiter les crises ?
Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.
Quels sont les spécialistes de la migraine ?
Le spécialiste de la migraine à consulter est le neurologue (spécialiste des affections neurologiques c'est-à-dire du cerveau puisque la migraine est une maladie neurologique d’origine génétique).
Quels sont les symptômes d'une migraine ?
Le symptôme majeur de la migraine est la céphalée (ou mal de tête) qui peut durer sans traitement efficace 4 à 72h00 : il s’agit d’une douleur épisodique du crâne, dont le caractère pulsatile (la personne a l’impression d’entendre battre son cœur à l’intérieur de son crâne) est très caractéristique (mais 30% des migraineux peuvent avoir une sensation de pression d’un hémicrâne).
La douleur intéresse généralement la moitié du crâne, droit ou gauche, mais peut également se situer en arrière du crâne, ou intéresser l’ensemble du crâne (céphalée dite « en casque »). À cela peuvent s’ajouter des nausées et/ou des vomissements chez environ un quart des patients, une intolérance à la lumière (photophobie) et/ou au bruit (phonophobie).
Il existe de façon schématique deux types de migraine : la migraine avec et sans aura.
L’aura migraineuse (15 à 20% des migraineux) est caractérisée par des symptômes neurologiques survenant avant la céphalée. Ces signes peuvent être visuels (avec la survenue d’une tâche dans la vision, d’une vision floue ou de lignes brisées), sensitifs (sensations de fourmillements ou d’engourdissement intéressant un membre, un hémicorps). On peut également rencontrer des troubles du langage (difficultés à parler, à trouver ses mots), plus rarement d’autres manifestations (dont des sensations vertigineuses ou de vrais vertiges). L’aura dure par définition entre 5 et 60 minutes, avec une extension progressive des signes neurologiques (contrairement à un AVC où les signes s’installent brutalement), et est le plus souvent suivie d’une céphalée (mais la céphalée peut être présente pendant l’aura, plus rarement avant l’aura, et encore plus rarement elle peut être absente).
La migraine sans aura, qui est la plus fréquente des formes de migraines, correspond à une céphalée telle que définie plus haut avec +/- troubles digestifs et gêne au bruit et à la lumière pendant la crise. Elle est parfois précédée de « prodromes » (signes avant-coureurs de crise survenant entre 02 et 48h00 avant), à savoir une humeur asthénique (grande fatigue), une certaine irritabilité, ou bien un sentiment de faim, des bâillements à répétition, une tension dans les muscles de la nuque. Certains facteurs psychologiques (contrariété, anxiété), des facteurs hormonaux (règles, ou traitements contraceptifs), voire même des facteurs climatiques et alimentaires, peuvent déclencher une crise migraineuse.
Comment diagnostiquer une migraine ?
Le diagnostic de migraine est clinique. Une société savante, l’International Headache Society (IHS), a établi les critères diagnostiques stricts de la migraine sans aura, forme la plus fréquente des crises migraineuses :
A. Au moins cinq crises identiques répondant aux critères B à D.
B. Céphalée durant de 4 à 72 heures (sans traitement).
C. Céphalée ayant au moins deux des 4 caractéristiques suivantes :
- Unilatérale
- Pulsatile (« qui bat »)
- D’intensité modérée (on est significativement gêné) ou sévère (on ne peut plus rien faire)
- Céphalée aggravée par les activités physiques de routine, telles que la montée ou descente d’escaliers.
D. Durant les céphalées, présence d’au moins l’un des caractères suivants :
- Nausée et/ou vomissement
- Photophobie (intolérance à la lumière) et phonophobie (intolérance au bruit).
E. L’examen clinique doit être normal entre les crises. En cas de doute, un désordre organique doit être éliminé par les investigations complémentaires appropriées.
Le diagnostic de migraine avec aura repose également sur des critères diagnostiques stricts, non détaillés ici.
Une imagerie cérébrale est parfois pratiquée afin d’éliminer certains diagnostics différentiels. Ces examens sont proposés lorsque l’on suspecte une « migraine secondaire, ou symptomatique » (c’est-à-dire une migraine symptomatique d’une affection cérébrale nécessitant une prise en charge différente) ; par exemple, une migraine peut en fait révéler exceptionnellement un accident vasculaire cérébral (AVC).
Comment soigner une migraine ?
Il n’existe à ce jour pas de traitement curatif de la migraine.
Néanmoins, la prise en charge thérapeutique passe par une information éclairée du patient quant à l’origine de la migraine (avec en particulier des explications fournies sur la maladie) et la prescription de certaines règles hygiéno-diététiques (par exemple, l’éviction des facteurs déclenchants, et une bonne hygiène de sommeil)
Des soins non médicamenteux peuvent également être proposés, tels que l’hypnothérapie, la méditation, le yoga, la sophrologie.
Sur le plan médicamenteux, deux types de traitement de la migraine peuvent être envisagés :
- Le traitement de la crise par l’aspirine ou les anti-inflammatoires, mais surtout par les triptans, une classe pharmacologique spécifiquement dédiée à la prise en charge des migraines. De nouvelles classes spécifiques de traitement de crise sont apparus depuis 2024 : les gépants
- Le traitement de fond, à savoir un traitement médicamenteux à prendre tous les jours pendant quelques mois (et dont les bêtabloqueurs sont le chef de file) afin de diminuer de façon importante la fréquence (au moins 50% après 3 mois de traitement) des crises. On dispose de nombreux traitements de fond « classiques ».
A noter que ces dernières années, de nouveaux traitements médicamenteux ont fait leur apparition, encore plus efficaces et globalement très bien tolérés : il s’agit des anticorps monoclonaux anti-CGRP dont la prescription est réservée aux neurologues mais aussi de certains gépants qui peuvent être prescrits par tout médecin et de la toxine botulique de type A pour les patients ayant une migraine chronique en échec d’au moins 2 traitements de fond classique.
Mise à jour le 19/02/2025 Revue par le Docteur Christian Lucas
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