Il existe
deux médicaments validés pour le
traitement du tremblement essentiel :
- Le propranolol (Avlocardyl ®)
C'est un agent
bêta-bloquant non-sélectif agissant probablement sur la composante périphérique en bloquant les récepteurs bêta-adrénergiques périphériques. Plusieurs études contre le placebo ont démontré que le
propranolol, selon une posologie égale à 120 mg apporte une diminution significative de la sévérité du tremblement avec une amélioration subjective du tremblement chez 45 à 75 % des patients en comparaison au placebo. Les
contre-indications habituelles sont l'
asthme, l'
insuffisance cardiaque congestive, le
diabète et le
bloc auriculo-ventriculaire. Après 70 ans, la prescription devient délicate. La forme à libération prolongée du propranolol est aussi efficace que la forme standard et la compliance au traitement est souvent meilleure.
- La primidone (Mysoline ®)
Il s'agit d'un
médicament anticonvulsivant,
métabolisé en phényl-éthylmalonamide et phénobarbitone. Des doses de l'ordre de 750 mg/jour sont nécessaires pour une réduction significative du tremblement essentiel. Toutefois, la mauvaise tolérance en limite l'utilisation. Même pour des dosages faibles lors de l'instauration du traitement (62,5 mg/j), des
effets indésirables tels que des nausées, des vomissements, une ataxie surviennent chez 23 à 73 % des patients conduisant souvent à l'
arrêt du traitement dès sa mise en route.
Quelles sont les
solutions thérapeutiques neurochirurgicales en cas d’échec des médicaments ?
Un patient sur deux traités médicalement continue à présenter un tremblement invalidant. L’
efficacité des médicaments actuels étant
modérée et les
effets secondaires fréquents, la
neurochichirurgie est une
alternative thérapeutique dans les cas handicapants de tremblement essentiel. Cette chirurgie commença dans les années 1950 par la découverte « fortuite » de l’efficacité des
thalamotomies (coagulation d'une zone profonde du cerveau appelée thalamus) dans le traitement du tremblement. Outre le bénéfice qu’en tirèrent les patients opérés, cette chirurgie attira l’attention sur le
rôle physiopathologique du thalamus dans le tremblement, fournissant un rationnel a posteriori pour la chirurgie thalamique. L’avènement de la
stimulation électrique à haute fréquence dans les années 1980 et 1990 contribua à un véritable renouveau de la neurochirurgie dans le
traitement des mouvements anormaux en général, et du tremblement essentiel en particulier.
- Thalamotomie conventionnelle
Les études à long terme montrent que le
bénéfice de la
thalamotomie persiste dans le temps chez la plupart des patients.
La
morbidité persistante devient un problème majeur
en cas de lésion bilatérale. L’un des principaux problèmes de la thalamotomie bilatérale est le risque de
troubles du langage définitifs allant jusqu’à l’anarthrie. Une dysarthrie définitive est rapportée dans 28% des cas. Des
aggravations cognitives ont également été rapportées touchant notamment la
mémoire. Ces études indiquent clairement que la thalamotomie bilatérale est associée à une morbidité considérable.
- Thalamotomie par irradiation en conditions stéréotaxiques (Gamma Knife ®)
Ces dernières années, quelques publications ont rapporté l’intérêt de la
radiochirurgie dans le traitement des mouvements anormaux, en particulier le tremblement essentiel. Le principal
obstacle au développement de cette approche est son
caractère lésionnel irréversible.
- Thalamotomie par ultrasons
Le traitement par ultrasons appelé aussi
MRgFUS consiste à effectuer une
destruction d'une zone du thalamus pour arrêter le tremblement. En plus d'être
irréversible, ce traitement s'adresse à
un seul côté du corps (droit ou gauche) et ne peut traiter les 4 membres.
- Stimulation cérébrale profonde
La stimulation cérébrale profonde (
SCP) est utilisée pour traiter un certain nombre de troubles du mouvement, y compris les tremblements essentiels. La stimulation cérébrale profonde est un moyen d'
inactiver le thalamus, une structure profonde du cerveau qui
coordonne et contrôle l'activité musculaire. La véritable cause des tremblements essentiels n'est toujours pas comprise, mais on pense que l'activité cérébrale anormale qui cause les tremblements est traitée par le thalamus. La stimulation cérébrale profonde procure un soulagement modéré chez environ 90 % des patients présentant des tremblements essentiels.
Pour traiter les tremblements essentiels par stimulation cérébrale profonde, des
électrodes sont placées dans le
thalamus pendant la
chirurgie. Les électrodes sont reliées par des fils à un type de
pacemaker (neurostimulateur) implanté sous la peau du thorax,
sous la clavicule. Une fois activé, l'appareil envoie des
impulsions électriques continues (indolores) au thalamus, bloquant ainsi les impulsions qui provoquent les tremblements. Ceci a le
même effet que la thalamotomie sans détruire des parties du cerveau. Le
neurostimulateur peut facilement être
programmé à l'aide d'un ordinateur. Selon l'utilisation, les stimulateurs peuvent durer de trois à cinq ans. La
procédure de remplacement du neurostimulateur est relativement
simple.