Dialyse péritonéale
Qu'est-ce qu'une dialyse péritonéale ?
La dialyse péritonéale est une méthode d'épuration extrarénale, c’est-à-dire une façon de remplacer certaines des fonctions du rein lorsqu’elles sont défaillantes comme dans les maladies rénales chroniques. La dialyse péritonéale utilise le péritoine (fine membrane qui entoure les organes abdominaux) comme filtre naturel. En effet, parmi les fonctions des reins, il y a celle d’évacuer dans les urines les déchets des métabolismes de l’organisme : l’eau, les minéraux, l’urée, les phosphates... Mais ce travail doit être très sélectif puisqu’il s’agit d’éliminer que ce dont le corps n’a plus besoin et par contre de conserver le reste comme l’albumine.
Lorsque les reins d’un patient sont défaillants, la technique de dialyse péritonéale permet alors d’éviter la formation d’œdèmes (gonflement d’un organe ou d’un tissu pouvant occasionner une prise de poids anormale) à cause de la trop grande quantité d’eau dans le corps, ou une intoxication à cause des déchets produits par l’organisme.
Quel est l'intérêt d'un deuxième avis pour une dialyse péritonéale ?
Pourquoi demander un deuxième avis pour une dialyse péritonéale ?
Il existe différentes méthodes de dialyse (dialyse péritonéale, hémodialyse) en plus de la transplantation rénale. Elles présentent des avantages différents selon l’âge du patient et s’il possède d’autres pathologies. Un deuxième avis permettra donc au patient de trouver la technique la plus adaptée à son cas.
Quelles sont les questions les plus fréquemment posées pour une dialyse péritonéale ?
- La dialyse péritonéale est-elle la méthode la plus adaptée à mon cas ?
- Ne puis-je pas envisager une transplantation rénale ?
Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.
Quels sont les spécialistes de la dialyse péritonéale ?
Le néphrologue, spécialiste des affections touchant les reins, est le médecin à consulter avant d’opter pour une dialyse péritonéale. Tous les centres ne pratiquent pas la dialyse péritonéale, mais peuvent toujours orienter le patient vers le centre le plus proche de chez lui qui pourra le prendre en charge.
Quelles sont les maladies éligibles à la dialyse péritonéale ?
La dialyse péritonéale est indiquée lorsque les deux reins du patient ne fonctionnent plus. L’insuffisance rénale en elle-même est causée dans 25 % des cas par une néphropathie vasculaire et hypertensive. Elle peut aussi venir du diabète ou être transmise de manière héréditaire.
Certaines conditions peuvent empêcher l'utilisation de la dialyse péritonéale, comme lorsque le patient a eu des chirurgies abdominales, mais dans tous les cas, c’est l’équipe médico-chirurgicale qui précisera si la dialyse péritonéale peut être proposée. La dialyse péritonéale peut parfois présenter des risques si le patient est atteint d’une maladie inflammatoire de l’intestin, il faudra alors opter pour une autre méthode de dialyse.
Il faut donc anticiper et réfléchir à l’avance avec son équipe au choix de la méthode de remplacement des fonctions du rein, car aucune ne se met en place sans un bilan et des examens préalables (sauf en cas d’urgence bien sûr). Toutes les méthodes sont évaluées pour un patient donné en fonction de son cas particulier.
Comment se passe une dialyse péritonéale ?
Afin de bénéficier d'une dialyse péritonéale, le patient doit d’abord être hospitalisé afin qu’un cathéter de dialyse (tube en silicone souple) soit installé dans la cavité abdominale : l’une des extrémités du cathéter est dans le ventre, l’autre sort de la peau en dessous du nombril. On utilise un liquide appelé le dialysat qui est contenu dans des poches branchées au cathéter. Lorsque le dialysat entre au contact du péritoine, membrane semi-perméable et richement vascularisée, le sang se libère de ses déchets et de son excès d’eau. Le dialysat chargé des déchets est ensuite drainé hors du corps du patient. En pratique, une ou plusieurs fois par jour, on connecte une poche de dialysat à 37° au cathéter pour laisser doucement entrer le liquide dans le ventre du patient. On laisse “infuser” quelques heures et ensuite, on peut à nouveau connecter le patient à une poche de dialysat, vide cette fois, pour “récupérer” par simple gravité le liquide qui était dans le ventre. Pendant la durée de pose, le patient peut conduire ses activités normalement. Du reste, il réalise le plus souvent son traitement tout seul à domicile après avoir été formé par les professionnels.
La dialyse péritonéale peut ainsi fonctionner de deux manières différentes : la DPCA (dialyse péritonéale continue ambulatoire) et la DPA (dialyse péritonéale automatisée). Dans la dialyse péritonéale continue ambulatoire, le patient branche lui-même, ou avec l’aide d’une personne extérieure, deux poches au cathéter. La première poche est vide et la seconde est remplie de dialysat. Durant les 10 à 20 premières minutes la poche vide draine le dialysat usagé et il faut ensuite 5 à 10 minutes pour que le nouveau dialysat soit injecté. La solution de dialyse doit rester au contact du péritoine pendant au moins 4 heures. L’opération peut être répétée jusqu’à 4 fois dans la journée selon l’état de fonctionnement des reins du patient. Pour la dialyse péritonéale automatisée, le patient doit uniquement se brancher à une machine appelée le cycleur avant de se coucher, celle-ci injectant et drainant elle-même le dialysat pendant le sommeil du patient. La dialyse péritonéale automatisée permet de se traiter chez soi. Elle autorise de la fluidité dans les horaires du traitement et rend possible le traitement nocturne, pour laisser la journée libre si le patient a une activité professionnelle ou a besoin d’être totalement disponible en journée. Pour des patients âgés ayant eux-mêmes parfois un rôle d’aidant auprès d’un conjoint, la dialyse péritonéale permet de rester à domicile et de se traiter dans la journée tout en étant disponible pour son conjoint. Enfin, l’aide d’un ou d’une infirmière à domicile rend possible la dialyse péritonéale, si le patient ou son aidant ne peut ou ne souhaite pas effectuer la dialyse lui/elle-même.
Quel est le suivi après une dialyse péritonéale ?
La dialyse péritonéale requiert un suivi fréquent, car les risques d’infections au niveau du cathéter sont élevés. L’état de santé général du patient doit être contrôlé régulièrement par un néphrologue pour s’assurer que la dialyse péritonéale est toujours la méthode la plus adaptée. Des modifications du protocole de traitement peuvent être nécessaires en fonction des examens cliniques et biologiques proposés durant le suivi.
Quels sont les bénéfices et les risques d’une dialyse péritonéale ?
Quels sont les bénéfices d'une dialyse péritonéale ?
Le principal bénéfice de la dialyse péritonéale est de permettre au patient de remplacer les fonctions essentielles du rein, ce qui est indispensable à la vie.
De plus, le patient est plus mobile et autonome qu’avec la méthode d’hémodialyse, puisque la filtration peut avoir lieu pendant son sommeil et qu’il n’a pas besoin de se déplacer dans un centre de dialyse ou à l’hôpital pour se soigner. Bien entendu, le patient est suivi régulièrement par l’équipe médicale et bénéficie d’un accompagnement technique pour tout problème avec sa machine.
Quels sont les risques d'une dialyse péritonéale ?
Les risques d’infections du liquide de dialyse sont élevés, car le cathéter porté par le patient est en contact avec l’extérieur et peut donc transporter des bactéries. La péritonite (infection du liquide dans le péritoine) est la plus sévère des complications même si elle n’a rien à voir avec une péritonite chirurgicale (celle que le grand public connaît, qui se traite par la chirurgie et les antibiotiques). Les signes de la péritonite en dialyse péritonéale sont des douleurs abdominales, de la fièvre et une modification de l’aspect du liquide de dialyse qui devient trouble voire purulent. Dans ce cas, l’analyse au laboratoire du liquide de dialyse permet de connaître le germe en cause et d’adapter le traitement antibiotique, mais la chirurgie n’est habituellement pas nécessaire et la dialyse peut le plus souvent reprendre en quelques jours, voire ne pas s’arrêter. Elle peut forcer l'arrêt transitoire ou définitif de la dialyse péritonéale.
Mise à jour le 29/07/2021 Revue par le Professeur Corinne Isnard-Bagnis
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