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Comment vivre avec une maladie chronique ?Par Fanny Bernardon le 09/05/2024
Le diabète apparaît lorsque le taux de sucre dans le sang augmente de façon chronique et excessive. En temps normal, un rééquilibrage automatique se fait par l’intermédiaire du pancréas, un organe qui produit naturellement de l’insuline. Cette hormone a pour rôle de faire baisser la glycémie. Chez les diabétiques en revanche, cette régulation n’est plus assurée et l’on assiste à l’apparition d’une hyperglycémie (un taux excessif de sucres dans le sang). Selon les raisons qui expliquent ce dysfonctionnement, on distingue deux types de diabète : les types 1 et 2. Nous étudions ici plus spécifiquement le diabète type 2 qui représente plus de 90 % des cas de diabète en France et dans le monde.
Chez un diabétique type 2, le pancréas produit de l’insuline, mais les tissus de l’organisme (comme les muscles ou le foie) résistent aux effets de cette hormone régulatrice. On parle d'insulinorésistance. Pour contrer cette résistance, le pancréas doit accroître sa production d’insuline. Ce faisant, il s’épuise et finit par ne plus pouvoir assurer cette fonction. L’organisme souffre alors d’une carence en insuline. On parle d’insulinodéficience. Le patient entre alors dans une deuxième phase de sa maladie : son taux de sucre dans le sang augmente de façon excessive et il souffre d’une hyperglycémie chronique.
On estime que plus de 21 millions de personnes sont affectées par cette forme particulière de diabète en Europe, dont plus de 3 millions en France. Et cette maladie chronique ne cesse de progresser : un doublement est redouté en peu de décennies. Le diabète type 2 survient le plus souvent entre 40 et 50 ans, mais son diagnostic est généralement plus tardif. En effet, à ses débuts, le diabète type 2 ne présente pas ou peu de symptômes. La plupart du temps, on ne constate son apparition que vers 60-65 ans. Pour la même raison, on estime que plus d'un tiers des personnes atteintes ignorent leur maladie.
Le diabète de type 2 touche majoritairement les adultes. Toutefois, depuis une vingtaine d’années, on constate l’apparition de cette maladie chez les enfants et les adolescents. Cela s’explique par la transformation des habitudes de vie. Le diabète type 2 est souvent associé à de mauvais comportements alimentaires et à un manque d'activité physique. Son apparition est liée à l’association de facteurs génétiques (une prédisposition familiale) et de facteurs environnementaux (comme l’alimentation, la sédentarité, le tabac ++…). A cause de notre mode de vie de plus en plus sédentaire, de la recrudescence de l’obésité et de l’accroissement de la durée de vie, le nombre de diabétiques progresse dangereusement. Aujourd’hui, les spécialistes n’hésitent plus à parler de véritable épidémie.
Le diabète type 2 est à l’origine de nombreuses complications qui peuvent se manifester à travers des troubles cardiovasculaires, mais aussi rénaux, visuels, cérébraux… L’une des conséquences néfastes du diabète type 2 est la production de plaques de cholestérol (les plaques d’athérome) sur les parois artérielles. Ces plaques peuvent obstruer les vaisseaux sanguins et entraîner de graves conséquences telles que des infarctus du myocarde, de l'hypertension, des accidents vasculaires cérébraux ou encore des artérites des membres inférieurs. L’excédent de glucose dans le sang est aussi à l’origine de nombreuses maladies graves comme l’insuffisance rénale, la cécité, ou encore certaines maladies du système nerveux périphérique. Il est important de signaler que toutes ces complications ne peuvent survenir qu’après plusieurs années d’évolution et si le diabète n’est pas contrôlé : elles sont donc évitables.
Le diabète de type 2 est une pathologie qui impose au patient de prendre une part active dans son traitement. En s’impliquant sérieusement dans sa prise en charge, le diabétique a la possibilité de faire évoluer favorablement le cours de la maladie. Or, plusieurs études ont mis en avant la difficulté des patients diabétiques à adhérer aux recommandations qui leur sont faites, notamment dans le domaine de l’alimentation, de l’activité physique, ou dans la prescription de certains médicaments. Dans ce contexte, un deuxième avis est tout à fait pertinent. En apportant un éclairage nouveau, un second avis médical peut permettre au patient de mieux comprendre sa maladie et ses conséquences, mais aussi d’accepter les modalités de sa prise en charge. Mieux informé, il peut ainsi s’impliquer davantage dans la stratégie thérapeutique et accroître l’efficacité de son traitement.
Mais aussi toutes les autres questions spécifiques que vous vous posez.
Le diabétologue est le médecin spécialiste du diabète. C’est lui qui adapte le traitement en fonction des besoins du patient et de l’évolution de sa maladie. Généralement, le diabétologue est un endocrinologue (un spécialiste des maladies liées aux glandes endocrines et aux hormones qu’elles sécrètent).
Dans les premières années de son développement, le diabète de type 2 est asymptomatique. Elle peut rester inaperçue pendant plusieurs années. Puis, lorsque le pancréas ne parvient plus à produire suffisamment d’insuline pour contrer la hausse chronique du taux de sucre dans le sang, les premiers signes d’alerte apparaissent : soif excessive, envie fréquente d’uriner, fatigue permanente, amaigrissement… Parfois, la pathologie n’est diagnostiquée qu’avec l’apparition des premières complications cardiovasculaires, le diabète étant resté muet pendant des années.
L'analyse de la glycémie est l’examen de base pour diagnostiquer un diabète. Elle s’obtient par une simple prise de sang. Parfois, une seconde prise de sang est demandée pour confirmer ou préciser le premier résultat. Si la glycémie à jeun est supérieure à deux reprises à 1.26 g/l ou si elle dépasse 2 g/l une seule fois, on peut parler de diabète.
Suivant la gravité du diabète, les personnes atteintes doivent contrôler très fréquemment leur taux de glucose dans le sang, de quelques fois par semaine à plusieurs fois par jour, ce qui se fait maintenant très facilement par une piqûre indolore au bout du doigt et l’usage d’un lecteur de glycémie de très petit volume.
A l’heure actuelle, on ne peut pas encore guérir le diabète, mais seulement contrôler son évolution. Dans le cas d’un diabète de type 2, le premier traitement consiste à modifier ses habitudes de vie. Dans les premiers stades du diabète type 2, il est en effet possible de réguler la glycémie en associant une activité physique régulière, une alimentation équilibrée et si nécessaire, une perte de poids. En cas de tabagisme, il est primordial de l’arrêter.
En seconde intention, des médicaments antidiabétiques permettent de réguler la glycémie. Ils sont administrés par voie orale ou récemment par injection autre que l'insuline. Ils sont constitués de molécules qui visent à faire baisser le taux de sucre dans le sang. Néanmoins, ces médicaments peuvent présenter des effets secondaires indésirables. A noter qu’il s’agit d’une thérapeutique complémentaire qui n’est efficace que si l’activité physique est significative et le régime entrepris, les médicaments ne remplacent pas les efforts de comportement.
Enfin, lorsque le diabète type 2 évolue, et que le patient souffre d’une carence en insuline, il faut mettre en place un traitement par injection d’insuline. L’insuline peut être injectée via un stylo à injection de maniement très simple ou plus rarement une pompe à insuline. Selon le profil glycémique du patient, on lui prescrira une insuline à action lente qui dure une journée, rapide qui dure quelques heures ou une association des deux.
Dans le cadre d’obésité très massive, dite morbide, il est possible de proposer une chirurgie dite bariatrique dont le principe est d’interférer avec la digestion des aliments. Souvent efficace, cette stratégie a aussi des effets indésirables comme des carences et est plus ou moins irréversible selon les méthodes employées.
Mise à jour le 06/12/2023 Revue par le Professeur Jean-Jacques Altman
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