Cancer des amygdales ou d’autre région de l’oropharynx (base de langue, voile du palais…)
Qu'est-ce qu'un cancer des amygdales ?
Le cancer des amygdales fait partie des cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS). Près de 2 000 cas sont recensés chaque année en France, dont la très grande majorité (85%) sont des hommes. Le cancer des amygdales est dépisté vers l’âge de 55 ans en moyenne.
On distingue deux types de cancer des amygdales : il s’agit dans 90% des cas de carcinomes épidermoïdes, et plus rarement des lymphomes. Une classification de type TNM de la tumeur permet de classer le stade de celle-ci en fonction son extension tumorale (T), ganglionnaire (N) et métastatique (M).
Les facteurs de risques habituels sont le tabac et l'abus d'alcool mais ne sont pas retrouvés dans 20 % des cas. Il existe aussi une prévalence forte de l'infection à Papillomavirus (HPV16), mise en évidence depuis plusieurs années, ce virus entraînant une instabilité génomique à l’origine de la cancérisation. L’infection virale par HPV pourrait être liée, principalement, à des comportements sexuels (contact de muqueuse à muqueuse). L’ablation des amygdales dans l’enfance ou l’adolescence ne diminue pas le risque ultérieur de ce cancer.
Quel est l'intérêt d'un deuxième avis pour un cancer des amygdales ?
Pourquoi demander un deuxième avis pour un cancer des amygdales ?
Le cancer des amygdales est une maladie grave dont les répercussions sur la vie du patient peuvent être lourdes. Dans ce contexte, un deuxième avis est particulièrement indiqué car il vous permettra d’identifier clairement les différentes thérapies proposées dont les options chirurgicales. Celles-ci, loin d’être anodines, méritent que vous en connaissiez les avantages mais aussi les éventuels effets invalidants, ainsi que les possibilités de reconstruction, afin de mieux vous y préparer.
Quelles sont les questions les plus fréquemment posées ?
- Quel est le stade de ma maladie ?
- Quel type de cancer des amygdales est le mien ?
- Quels sont les examens complémentaires que je dois passer?
- Quels sont les traitements adaptés à mon cas ?
- Quels en sont les effets secondaires et les complications possibles, comment les atténuer ?
- Peut-on éviter l’opération chirurgicale et si ce n’est pas le cas, comment va-t-elle se passer et comment puis-je m’y préparer ?
- L’opération induira-t-elle des conséquences post-opératoires sur la façon de m’alimenter ?
- Vais-je changer physiquement ?
- Quel type de suivi devrai-je mettre en place après le traitement et combien de temps?
- Vais-je pouvoir garder le sens du goût et de l’odorat ? Qu’en sera-t-il de ma salive ?
Mais aussi toutes les autres questions spécifiques que vous vous posez.
Quels sont les spécialistes du cancer des amygdales ?
Un chirurgien ORL : spécialisé dans les affections oto-rhino-laryngologiques, il répondra à toutes vos questions concernant les traitements chirurgicaux du cancer des amygdales. Assurez-vous de sa spécialisation « cancer des amygdales »
Un radiothérapeute : pour toutes les questions sur la radiothérapie, la curiethérapie (introduction dans la tumeur d’un élément radioactif) et leurs effets.
Quels sont les symptômes d'un cancer des amygdales ?
Un certain nombre de symptômes du cancer des amygdales doivent alerter le patient le plus tôt possible :
- une « angine » unilatérale, traînante, sans fièvre
- une gêne pharyngée discrète, unilatérale apparaissant à la déglutition et pouvant évoluer vers de réelles difficultés à déglutir
- des douleurs dans la gorge ou le sentiment d'avoir ”quelque chose” dans la gorge
- la présence de ganglions dans le cou, le plus souvent indolore, ou sous la mâchoire
- des difficultés à s'alimenter ou une perte de poids, qui sont autant de signes potentiellement révélateurs mais déjà avancés du cancer des amygdales.
Un autre signe important et précoce est une douleur dans l’oreille du côté de la gêne dans la gorge, sans otite, et qui persiste malgré des traitements locaux.On appelle cela une otalgie réflexe.
Comment diagnostiquer un cancer des amygdales ?
Des examens sont aussi prescrits. On peut faire des biopsies des lésions observées sur les amygdales pour confirmer le diagnostic de cancer des amygdales. Ensuite un scanner cervical ainsi qu’une IRM permettront d’apprécier la localisation et l’extension du cancer des amygdales, ainsi que de rechercher l’atteinte de ganglions lymphatiques du cou. La panendoscopie des voies aérodigestives supérieures (examen permettant d’observer la cavité buccale, le larynx, le pharynx, la trachée et l’œsophage) recherche des lésions apparues dans le même temps à d’autres endroits dans les voies aérodigestives supérieures. Enfin pour la recherche d'une extension à d’autre organes, on pratique une radiographie du thorax, un bilan biologique du foie et une échographie hépatique.
Comment soigner un cancer des amygdales ?
Le choix du traitement dépend :
- du type de cancer des amygdales et de sa classification,
- de sa localisation,
- de son grade,
- de son stade,
- de l’état de santé général du patient et de ses caractéristiques personnelles (âge, antécédents familiaux…),
- de ses choix de vie.
Plusieurs options thérapeutiques existent pour traiter un cancer des amygdales. La chirurgie en est le traitement principal. Celle-ci s’opère directement sur la tumeur et/ou sur les ganglions lymphatiques.
La chirurgie du cancer des amygdales dépend de la localisation et de la taille de la tumeur. L’intervention est :
- soit locale (on n’enlève que la tumeur et une partie de l’amygdale) et pratiquée par électro-chirurgie
- soit radicale (on enlève toute l’amygdale). Dans ce cas, l’exérèse du cancer des amygdales peut être longue et délicate. La bucco-pharyngectomie trans-mandibulaire (BPTM) a pour but d’enlever la lésion tumorale et ses extensions situées au fond de la gorge, et peut s’accompagner d’une résection de l’angle de la mâchoire. L’opération peut nécessiter ensuite, selon les localisations, une reconstruction chirurgicale.
Lorsqu’elle s’opère sur les ganglions, l’intervention consiste à réaliser un curage ganglionnaire cervical. L’objectif est de retirer tout ou une partie des ganglions du cou. L’importance du curage dépend de l’ampleur des lésions.
Une radiothérapie peut être proposée soit de manière externe et exclusive, soit plus rarement en combinant radiothérapie externe et curiethérapie. Cette dernière se caractérise par des radiations hyper-localisées, obtenues en faisant entrer un fil radioactif dans l’organisme, au plus près de la tumeur, mais il ne faut pas que les lésions soient trop étendues.
La radiothérapie ou la curiethérapie nécessitent que l’on remette en état la dentition au préalable. Cela est fondamental pour éviter l’apparition de complications ultérieures.
Une chimiothérapie (prise d’un médicament anticancéreux) n’est pas systématique mais peut être proposée pour tenter de diminuer la taille de la tumeur, avant son exérèse.
Le suivi est très important et doit être régulier et prolongé, trimestriel pendant deux ans, puis semestriel pendant cinq ans, pour dépister une éventuelle récidive ou des complications telles une asialie (défaut de salive), des caries dentaires, une sclérose musculaire, une nécrose muqueuse, une ostéo-radionécrose mandibulaire (complication connue de la radiothérapie).
Les consultations sont souvent alternées entre le chirurgien et le radiothérapeute. La surveillance est essentiellement clinique.
Mise à jour le 12/12/2023 Revue par le Professeur Christian Debry
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Voici l’un des médecins référencés pour cette maladie
Pr Bertrand Baujat
Oto-rhino-laryngologiste (ORL)
Hôpital Tenon (APHP)
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Oto-rhino-laryngologiste (ORL)
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Pr Christian Debry
Oto-rhino-laryngologiste (ORL)
CHU Strasbourg - Hôpital de Hautepierre