Cancer de la bouche
Qu'est-ce qu'un cancer de la bouche ?
Le cancer de la bouche fait partie de ce qu’on appelle les cancers des voies aérodigestives supérieures (ou cancers VADS). Dans 90 % des situations, c’est un cancer qui touche la muqueuse buccale, située à l’intérieur de la bouche. Plus rarement, le cancer de la bouche peut se développer dans les tissus plus profonds comme l'os, le muscle ou les nerfs. Il peut également toucher les lèvres, la langue, le bas de la bouche, les gencives, les glandes salivaires ou le palais. Il s’agit dans l’immense majorité des cas de carcinomes épidermoïdes.
En France, le cancer de la bouche compte 15.000 nouveaux cas chaque année, en particulier des hommes, ce qui place cette maladie au 5e rang des cancers masculins. Ce sont majoritairement les plus de 40 ans qui sont concernés par le cancer de la bouche (âge moyen lors du diagnostic de 55 ans pour les hommes et de 60 ans pour les femmes), mais cette pathologie affecte également des personnes plus jeunes.
Les cancers de la langue mobile représentent environ un tiers des cancers de la cavité buccale, et ceux de la base de la langue 20 % des cancers de l’oropharynx. Dans 75 % des cas, le siège est sur le bord libre de la langue.
Les facteurs favorisants sont :
- un mauvais état bucco-dentaire
- la consommation de marijuana
- l’infection par le Papillomavirus (HPV), transmise de muqueuse à muqueuse, qui non traitée peut évoluer vers un carcinome verruqueux
- une affection chronique de la bouche comme une irritation prolongée par une prothèse mal adaptée ou une couronne traumatisante.
Quel est l'intérêt d'un deuxième avis pour un cancer de la bouche ?
Pourquoi demander un deuxième avis pour un cancer de la bouche ?
Un deuxième avis est tout à fait indiqué dans le cadre d’un cancer de la bouche dans la mesure où cette maladie a un fort impact sur la vie quotidienne. Elle touche les fonctions de déglutition, de mastication comme de la parole. Par ailleurs les différents traitements proposés ne sont pas anodins, certaines options pouvant même laisser des traces physiques et nécessiter de la chirurgie réparatrice. Il convient dès lors de faire ses choix en toute connaissance de cause. Un deuxième avis vous permettra de bien connaître chaque aspect de cette maladie et de participer aux choix thérapeutiques de manière éclairée.Quelles sont les questions les plus fréquemment posées ?
- Le traitement aura-t-il un impact sur ma façon de parler ? De mastiquer ? De déglutir ?
- Cela va-t-il changer mon visage ?
- Quels sont les effets secondaires de la radiothérapie sur ma santé bucco-dentaire ?
- Comment garder une hygiène bucco-dentaire saine pendant mon traitement ?
- Dois-je changer mon alimentation et si oui, quelle alimentation dois-je privilégier ?
Quels sont les spécialistes du cancer de la bouche ?
La prise en charge est multidisciplinaire, et les décisions de traitement se font lors de Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP), qui réunissent le cancérologue ou l’oncologue, le chirurgien maxillo-facial et/ou le chirurgien ORL. Ces derniers partagent dans leurs exercices la prise en charge des mêmes zones anatomiques, le chirurgien maxillo-facial prenant en plus les traumatismes faciaux et les questions liées à la réparation de la zone traitée (mais de manière non exclusive, les ORL intervenant aussi dans ces réparations).
Le chirurgien-dentiste ou le stomatologue ont comme spécificité d’examiner la cavité buccale. Ils sont sans conteste les praticiens les plus aptes à détecter les symptômes et à établir ou à confirmer un diagnostic de cancer de la bouche. Par ailleurs, ils pourront vous expliquer la nature des changements que les traitements peuvent engendrer dans la bouche, tant au niveau des dents, de la mastication que des articulations de la mandibule.
Quels sont les symptômes du cancer de la bouche ?
Les symptômes de début peuvent être insignifiants, ce qui explique que la moitié des malades présentent une tumeur déjà évoluée lors du diagnostic.
Les symptômes du cancer de la bouche sont multiples :
- ils débutent généralement par une plaie, ou une lésion (plaque blanche le plus souvent) qui ne guérissent pas et persistent au-delà de deux semaines.
- d’autres symptômes peuvent alerter le patient, les plus courants étant la présence d’une tumeur, des douleurs lorsque la langue bouge, une gêne lors de la déglutition ou de la mastication, des douleurs dans l’oreille, (signe fréquent et d’alerte), une anesthésie de la bouche ou du visage, des plaques rouges ou blanches dans la bouche, des dents qui bougent, un saignement des gencives, un excès de salivation … Tous ces signes doivent alerter la personne qui les découvre, même s’ils ne signifient pas nécessairement qu’un cancer de la bouche est en train de se développer.
- ce peut être aussi un ganglion de découverte parfois fortuite.
Il faut souligner que le cancer de la bouche est l’un des cancers qui se détecte le plus rapidement et le plus facilement. Malheureusement, sa méconnaissance induit bien souvent un retard dans le diagnostic. Détectés plus précocement, les cancers buccaux pourraient être incontestablement mieux soignés.
Comment diagnostiquer un cancer de la bouche ?
Le diagnostic se base tout d’abord sur un interrogatoire du médecin qui recherche notamment les symptômes et les facteurs de risque de la maladie.
Les causes du cancer de la bouche sont multiples et plusieurs facteurs augmentent le risque de développer cette maladie. On notera notamment le tabac (fumé, prisé ou chiqué), qui y est associé dans 75 % des cas. Mais également la consommation excessive d’alcool (et surtout la combinaison tabac/alcool), une trop longue exposition des lèvres au soleil, ainsi que, dans les pays asiatiques, la mastication de certaines pâtes comme le bétel.
Des examens sont aussi prescrits.
- En cas de doute sur les lésions et ou les ganglions, le médecin pourra effectuer des biopsies.
- Si celles-ci confirment le diagnostic de cancer de la bouche, d’autres examens seront effectués: un scanner cervico-thoraco-abdominal, une IRM, ainsi qu’une panendoscopie (examen sous anesthésie générale qui explore la cavité buccale, le pharynx, le larynx, la trachée et l’œsophage). Ces examens préciseront l’extension loco-régionale du cancer de la bouche et l’existence ou non de métastases à distance.
- Un PET-scan (ou TEP-scan ou encore TEP-scanner) est un examen d'imagerie médicale performant souvent pratiqué qui s'intéresse au métabolisme et à l'anatomie des organes, et recherche avec précision des localisations à distance.
Comment soigner un cancer de la bouche ?
Le choix du traitement dépend :
- de la précocité du diagnostic de cancer de la bouche,
- de la taille et du type histologique de la tumeur,
- de la présence ou non de ganglions,
- de l’évolution du cancer de la bouche,
- de l’âge et des antécédents médicaux du patient,
- de son état de santé général.
La radiothérapie, la chirurgie et la chimiothérapie, séparément ou en association, font partie des traitements habituels du cancer de la bouche.
La décision thérapeutique la plus adaptée est prise lors des Réunions de Concertation Pluridisciplinaires (RCP) réunissant oncologues, radiothérapeutes et chirurgiens.
Les soins dentaires sont particulièrement importants avant tout traitement pour éviter l’apparition de complications ultérieures. La curiethérapie est plus rarement proposée. Cette technique se caractérise par des radiations hyper-localisées, obtenues en faisant entrer un fil radioactif dans l’organisme, au plus près de la tumeur, mais il ne faut pas que les lésions soient trop étendues.
La chirurgie :
- L’ablation partielle ou totale de la tumeur buccale est généralement préconisée. Lorsque l’ablation concerne un organe important, ou une structure osseuse comme la mâchoire, cela peut engendrer des séquelles, sur le plan physique comme sur le plan fonctionnel.
- Une chirurgie réparatrice est alors associée au traitement dans un second temps.
- Si les ganglions du cou sont atteints par les cellules tumorales, le chirurgien ORL sera susceptible de proposer un curage ganglionnaire (intervention consistant à retirer les ganglions du cou) en même temps que la chirurgie.
- Il faut savoir qu'avant l'intervention une gastrostomie pourra être envisagée. Elle consiste à aboucher l'estomac à la peau (stomie) pour court-circuiter les voies digestives supérieures, pour vous alimenter durant la période critique des traitements.
- D’autres techniques en cours d’évaluation peuvent être aussi proposées. La chirurgie laser CO2 est utilisée pour le traitement des petites lésions, ainsi que la cryothérapie qui repose sur de très basses températures, en association chacune avec un curage ganglionnaire cervical si nécessaire. La photothérapie dynamique utilise elle une molécule photosensibilisante qui, injectée par voie intraveineuse, se concentre dans les cellules malignes. Dans un second temps, un rayonnement laser provoque une cytotoxicité sélective. Elle s’adresse aussi aux tumeurs de petites tailles pour tenter d’éviter un traitement chirurgical.
La radiothérapie. On utilise généralement les rayons pour compléter l’action de la chirurgie. Parfois, un élément radioactif est mis au contact direct du cancer de la bouche (c’est le principe de la curiethérapie), dans le but de limiter l’irradiation des zones voisines.
La chimiothérapie est utilisée à un stade avancé du cancer de la bouche.
Les thérapies ciblées, c’est-à-dire une prise de médicaments anticancéreux, peuvent également être associés à la radiothérapie quand la chirurgie n'est pas une option de première intention et en cas de contre-indication à la chimiothérapie traditionnelle.
Comme toutes les surveillance de ce type, les cancers de la bouche doivent faire l’objet d’une surveillance rigoureuse sur plusieurs années à la recherche de récidives locales ou à distance (métastases).
A un stade avancé de cancer de la bouche, de la chimiothérapie (c’est-à-dire une prise de médicaments anticancéreux) peut également être associée à la radiothérapie.
Mise à jour le 12/12/2023 Revue par le Professeur Christian Debry
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