
Orthopédie
Lombalgie chronique : faut-il essayer les médecines complémentaires ?Par Fanny Bernardon le 09/12/2019
Les synpolydactylies sont des formes compliquées de syndactylie (éthymologiquement : doigts collés), dans lesquelles il peut y avoir des fusions osseuses des rayons digitaux, et dans lesquelles surtout certains rayons sont dupliqués (polydactylie = rayons digitaux multiples). Il s’agit de malformations complexes et de traitement difficile. Ces formes sont rares et souvent familiales. Elles peuvent être d’expression variable dans une même lignée. Ainsi certains membres de la famille peuvent avoir une syndactylie simple aux mains, mais d’autres des formes complexes de synpolydactylie pouvant même atteindre les quatre membres. La mutation génétique touche fréquemment le gène HOX D13, impliqué dans la formation de la main.
Il existe plusieurs formes cliniques (expressions visibles) de synpolydactylie :
Mais en réalité, il y a une grande diversité d’expression, des anomalies musculaires de certains muscles du pouce sont possibles, des hypoplasies associées (doigts plus petits), etc…
Ces synpolydactylies posent d’importants problèmes esthétiques et fonctionnels, car les doigts concernés sont souvent raides, déviés et déformés.
Pour une famille concernée, le diagnostic spécialisé sera fait au mieux par une équipe pluridisciplinaire associant chirurgiens compétents pour la main de l’enfant, généticiens spécialisés et anesthésistes pédiatres.
Un deuxième avis est tout indiqué dans le cadre d’une synpolydactylie.
Par exemple, il peut être demandé au cours de la croissance, parce que la première intervention a laissé des séquelles à type de raideur, de déviation, ou d’arrêt de la croissance de la main.
Mais aussi, il permet d’être le mieux informé possible sur les options de traitement chirurgical et d’une manière générale, sur tout ce qui permettra à votre enfant de récupérer une fonctionnalité optimale de sa main. Le traitement doit prendre en considération l’aspect technique et médical de l’intervention bien sûr, mais aussi l’aspect psychologique et l’impact social que la difformité de l’enfant peut avoir sur son développement. La question de l’âge au moment de l’intervention est donc primordiale et ce dernier doit être déterminé avec soin. Une intervention sur un enfant très jeune est toujours délicate et il convient de bien en mesurer les risques. A l’inverse, plus on attend, plus l’enfant est susceptible d’entrer dans une détresse psychologique, due notamment aux regards pesants de ses camarades sur sa difformité. Dans ce contexte, un deuxième avis vous permettra de participer de manière éclairée aux choix thérapeutiques qui vous seront fait, en tenant compte des différents aspects de la maladie.
Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.
De quoi dépendent les traitements ?
On peut choisir de ne pas faire opérer son enfant. Il y a certes un préjudice visuel et des raideurs et déviations importantes des doigts, mais l’enfant peut parfois s’adapter avec une synpolydactylie des troisième et quatrième rayons, surtout si d’autre membres de la famille sont atteints et qu’il ne se sent pas particulier.
Dès qu’il y a une polydactylie et une syndactylie du pouce ou de plus de deux doigts, la gêne fonctionnelle est plus importante. La plupart des synpolydactylies sont à opérer.
On ne peut que traiter les symptômes physiques, c’est-à-dire les malformations des membres. Il n’y a pas encore de traitement de l’anomalie génétique.
La correction de ces malformations complexes est uniquement chirurgicale.
Actuellement les synpolydactylies intéressant le troisième espace sont opérées en deux temps. Le 1er temps est consacré aux duplications, les anomalies osseuses et tendineuses sans tenter de séparer les doigts.
Ce point est fondamental car le recentrage des tendons permet d’éviter que les doigts dévient à nouveau avec la croissance, et évite souvent les gestes osseux et les broches sources d’arrêt de croissance et de raideur.
Après ce temps, les doigts (encore collés mais à squelettes séparés) sont mobilisés et rééduqués par un kinésithérapeute pendant quatre à six mois. La séparation cutanée est ensuite effectuée par le même opérateur : de multiples greffes de peau sont nécessaires, mais le risque infectieux est minimisé quand les problèmes ostéo articiulaires ont déjà été réglés.
Lorsque la synpolydactylie touche le pouce et la première commissure, et les doigts longs, il peut au cas par cas y avoir plusieurs temps de la même façon.
Ajoutée le 12/12/2023
Chirurgien orthopédiste
Clinique Saint Jean de Dieu
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