Malformation de l'utérus

L’utérus est un organe de l’appareil génital féminin qui permet l’accueil et le développement d’un fœtus lors d’une grossesse. Cet organe est situé dans le pelvis, au-dessus du vagin. En partant de l’utérus en latéral on retrouve les trompes avec les ovaires. 

L'utérus est classiquement composé de trois parties : le corps de l’utérus - cavité permettant d’accueillir le conceptus (c’est-à-dire l’embryon)-, l’isthme et le col de l’utérus qui est situé en intravaginal car il relie le vagin à l’utérus. 

Dans certains cas, l’utérus peut subir des variations anatomiques et être malformé. Parmi les malformations de l’utérus on retrouve : 

• Les atrésies ou aplasies utérines, c’est-à-dire une absence partielle ou totale d’utérus.
• Un défaut de fusion des canaux de Müller, dont l’expression la plus fréquente est un utérus bicorne unicervical. L’utérus bicorne unicervical se traduit par une cavité utérine rétrécie et séparée en deux parties au lieu d’être unique. Les canaux de Müller sont des vestiges embryonnaires responsables de la formation d’une partie de l’appareil génital et dans ce cas n’ont pas évolué parfaitement. Dans certains cas, il n’existe qu’une seule corne utérine: on parle d’utérus unicorne. Dans d’autres cas, une des deux cornes est trop petite pour accueillir une grossesse. On parle de corne rudimentaire.
• Un utérus cloisonné par absence de résorption de la cloison médiane de l’utérus. Dans ce cas la cavité utérine est séparée par une cloison médiane qui aurait dû se résorber spontanément lors du développement de l’appareil génital. Cette cloison peut concerner uniquement la cavité utérine, mais dans certains cas, elle peut concerner le col utérin mais aussi le vagin.

La cloison utérine est la malformation utérine la plus fréquente. Ces malformations sont liées à un défaut lors de l’embryogenèse, ce qui signifie que ce sont des malformations congénitales présentes dès la naissance.

Elles sont parfois associées à des malformations rénales, voire des malformations d’autres organes, qui doivent être recherchées en cas de suspicion d’utérus unicorne

Pourquoi demander un deuxième avis pour une malformation de l'utérus ?

Un deuxième avis peut avoir plusieurs intérêts dans le cas d’une malformation de l’utérus. Dans un premier temps, un deuxième avis vous donnera une explication précise concernant votre malformation et son retentissement. Ceci pourra vous permettre de mieux appréhender votre pathologie.

Ensuite, un deuxième avis aura pour but de discuter des options thérapeutiques possibles, y compris l’abstention thérapeutique. Pour cela vous pourrez discuter des bénéfices et risques des différentes prises en charge. Enfin, un deuxième avis peut vous aider à mettre en place un suivi s’il est nécessaire, en adaptant sa fréquence à votre situation.

Quelles questions poser dans le cadre d'un deuxième avis pour une malformation de l'utérus ?

• Quelles sont les conséquences de ma malformation ? 
• Un traitement est-il indiqué ?
• Quand faut-il traiter une malformation de l’utérus ? 
• Cette malformation s’associe-t-elle à une autre malformation ?
• Le traitement chirurgical corrige-t-il entièrement ma malformation ?
• Cette malformation m’empêche-t-elle de tomber enceinte ?

Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.

Pour un deuxième avis concernant une malformation utérine, un gynécologue est souvent le spécialiste de choix. 

Les malformations de l’utérus sont le plus souvent asymptomatiques, c’est-à-dire qu’elles ne sont classiquement pas gênantes au quotidien et peuvent être découvertes fortuitement. On peut néanmoins retrouver des troubles des règles (spanioménorrhées, dysménorrhées, métrorragies, ménorragies…) voire des problèmes obstétricaux notamment des fausses couches, une difficulté à tomber enceinte ou des complications plus fréquentes au cours de la grossesse comme les fausses couches, les grossesses ectopiques (l’embryon ne se niche pas au bon endroit dans l’utérus) ou les accouchements prématurés.

Devant la présence de symptômes liés à ces malformations, ou parfois de découverte fortuite, plusieurs examens permettront de faire le diagnostic d’une malformation de l’utérus :

• Une échographie réalisée par voie transvaginale ou par voie abdominale avec l’aide de reconstructions 3D.

L’échographie peut être couplée à l’introduction de sérum physiologique dans la cavité utérine : c’est l’hystérosonographie.

• Une IRM (imagerie par résonance magnétique) qui est un examen très précis pour visualiser l’utérus et ainsi décrire précisément son aspect et les malformations présentes
• Une hystéroscopie; cet examen permet à l’aide d’une caméra de visualiser l’intérieur de l’utérus

Les examens peuvent être discordants, et le recours à un radiologue/gynécologue expert en malformation utérine est nécessaire. Un bilan hormonal sera parfois réalisé par la même occasion.

Lorsque cette malformation n’entraîne aucun symptôme et aucune complication particulière, une abstention thérapeutique est souvent la solution à privilégier. Il faudra par contre tenir compte de cette malformation en cas de désir de grossesse.

Dans les cas où cette malformation est invalidante, la chirurgie peut être un traitement à envisager. Il faut alors demander un avis chirurgical car les malformations sont diverses et différentes techniques opératoires pourront être envisagées (cure de cloison utérine/vaginale par hystéroscopie, exérèse de corne rudimentaire par coelioscopie…). Il peut être nécessaire de recourir à une aide à la procréation en cas de désir de grossesse. Il est aussi pertinent de rechercher d’autres malformations associées, notamment rénales et de réaliser un bilan adapté. Il n’est pas toujours possible de corriger les malformations utérines notamment dans le cadre d’un utérus atrophié ou absent.