Insuffisance cardiaque
Qu'est-ce qu'une insuffisance cardiaque ?
Le cœur est un muscle qui agit comme une pompe. Son rôle est de faire circuler le sang dans l’organisme et d’approvisionner les organes en oxygène et en nutriments.
On parle d’insuffisance cardiaque lorsque le cœur n’arrive plus à pomper suffisamment le sang et ne peut plus satisfaire les besoins de l’organisme, provoquant fatigue et essoufflement surtout à l’effort. Cette difficulté du cœur à pomper correctement provoque aussi une rétention d’eau et sel, donc une accumulation de liquide dans le corps. Cette accumulation de liquide dans les poumons provoque des difficultés respiratoires prononcées. L’accumulation de liquide peut se concentrer dans les jambes, les chevilles, les poumons et parfois le ventre.
L’insuffisance cardiaque est fréquente puisqu’on estime que 1 à 2 % de la population générale en est atteinte. La proportion augmente avec l'âge. C’est la première cause d’hospitalisation en France et une cause fréquente de mortalité. Après une hospitalisation pour insuffisance cardiaque le risque d'être hospitalisé à nouveau dans l’année est très important, d’où l’importance de bien connaître sa pathologie et de tout faire pour éviter les nouvelles décompensations.
Quel est l'intérêt d'un deuxième avis pour une insuffisance cardiaque ?
Pourquoi demander un deuxième avis pour une insuffisance cardiaque ?
Un deuxième avis est particulièrement recommandé dans la mesure où une insuffisance cardiaque peut engager votre pronostic vital si la maladie n’est pas correctement prise en charge. Un traitement adapté au cas du patient est donc indispensable. Le fait de bien connaître votre maladie vous permettra de prendre part aux choix thérapeutiques de manière éclairée. Il est important de bien connaître les bénéfices de chaque intervention, tout comme les risques qu’elle comporte, au moment de prendre votre décision. Par ailleurs, une insuffisance cardiaque entraîne inévitablement un changement dans le mode de vie du patient. Bien connaître sa maladie, les limites qu’elle impose à votre organisme, c’est déjà une partie de la thérapie.Quelles sont les questions les plus fréquemment posées ?
- Quels sont les options thérapeutiques dans ma situation ?
- Quels sont les effets secondaires de ces traitements et comment les atténuer ?
- Quels sont les principaux facteurs de risque que je cumule et comment puis-je agir pour les faire disparaître ?
- Quel mode de vie dois-je adopter en parallèle de mon traitement ?
- Avec un traitement adapté, pourrais-je récupérer et retrouver ma vie d’avant ?
- Quels sont les risques de récidive ?
- Comment telle ou telle intervention se déroule-t-elle ?
- Quels sont les risques de cette intervention ?
Quel est le spécialiste de l'insuffisance cardiaque ?
La cardiologue est le médecin spécialiste de l'insuffisance cardiaque. Son rôle est de prévenir, diagnostiquer et traiter les maladies du cœur et des vaisseaux.
Votre médecin traitant peut vous adresser à un cardiologue. Il peut vous recommander un cardiologue en particulier, mais vous avez également la possibilité d’en trouver un sur des sites internet spécialisés (Conseil national de l’Ordre des médecins, Annuaire Santé Ameli, ...). La télémédecine peut être une solution intéressante dans certains cas, si vous souhaitez éviter de vous déplacer ou obtenir un avis plus rapidement.
La consultation chez un cardiologue spécialiste de l'insuffisance cardiaque dure en général une demi-heure. Elle débute par un interrogatoire sur vos antécédents familiaux et personnels. Le cardiologue pratiquera ensuite un examen clinique, en prenant notamment votre tension artérielle. Il réalise un électrocardiogramme et souvent une échocardiographie. Il vous prescrira, si nécessaire, différents examens complémentaires. Il est très important que votre dossier médical soit bien préparé avant votre consultation.
Quels sont les symptômes d'une insuffisance cardiaque ?
Comment diagnostiquer une insuffisance cardiaque ?
Le diagnostic d’insuffisance cardiaque se base tout d’abord sur un interrogatoire du médecin qui recherche notamment les symptômes et les facteurs de risque de la maladie. Les personnes ayant un cœur fragilisé par des troubles cardiaques antérieurs (comme un infarctus du myocarde ou une maladie valvulaire), ou qui sont nées avec une malformation cardiaque congénitale, ou encore qui souffrent d’une maladie pulmonaire chronique, sont davantage exposées à l’insuffisance cardiaque. Mais la maladie touche tout type de personne et à tout âge.
Des facteurs aggravants existent, tels que l’hypertension artérielle, le diabète, l’inactivité physique, une alimentation trop riche en sel ou encore l’abus d’alcool.
Des examens sont aussi prescrits pour porter le diagnostic d’insuffisance cardiaque. En premier lieu, l’échographie cardiaque, qui mesure les fonctions de contraction et d’éjection du sang par le cœur. Un éléctrocardiogramme (ECG), des examens biologiques (prise de sang), une radio de thorax seront fréquemment prescrits en complément. Il sera de plus effectué des tests de marche et d’effort, pour quantifier et suivre la gêne fonctionnelle.
Une coronarographie, examen radio-interventionnel pratiqué par un cardiologue spécialisé, sera souvent pratiquée, à la recherche d’une cause artérielle à l’insuffisance cardiaque.
Une IRM cardiaque ou une scintigraphie cardiaque peuvent être pratiquées.
Comment soigner une insuffisance cardiaque ?
De nombreux traitements existent pour l’insuffisance cardiaque, médicamenteux, chirurgicaux ou autres. Les thérapies sont élaborées au cas par cas, en fonction de la situation de chacun.
Le choix du traitement dépend :
- Du type de dysfonctionnement cardiaque
- De la sévérité et du type de symptômes
- Des antécédents cardiaques
- Du mode de vie
- De l’état de santé général et d’autres maladies associées éventuelles.
Les traitements médicamenteux :
- Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion, les bêtabloquants et les antagonistes des récepteurs de l’aldostérone. Ils diminuent le travail du cœur et permettent progressivement à celui-ci de récupérer une partie de sa vigueur. De nombreuses études ont démontré qu’ils réduisent fortement le risque de décès prématuré et améliorent la qualité de vie. Ces médicaments peuvent provoquer des effets secondaires (hypotension, problèmes rénaux etc…) ce qui nécessitent des ajustements de doses progressifs et adaptés au cas par cas.
- Les diurétiques. En incitant les reins à fabriquer plus d’urine, ils aident le corps à se débarrasser de l’excédent de liquides. Les diurétiques permettent donc de réduire les manifestations de congestion/rétention de liquide (comme les œdèmes des poumons ou des membres inférieurs).
- D’autres médicaments peuvent être indiqués dans l’insuffisance cardiaque, comme des anticoagulants ou de l’amiodarone notamment en cas d’arythmie cardiaque associée.
La resynchronisation cardiaque et le défibrillateur implantable : il s’agit de petits boîtiers ou pacemakers implantés sous la peau (au niveau sous claviculaire), et raccordés au cœur par des sondes introduites par la veine. Ils sont indiqués chez certains patients :
- le resynchronisateur cardiaque fonctionne non seulement comme un stimulateur cardiaque, mais il coordonne (resynchronise) le battement des deux ventricules cardiaques en les stimulant simultanément et en améliorant spécifiquement la contraction du ventricule gauche.
- Le défibrillateur automatique implantable (DAI) est un dispositif semblable à un pacemaker et qui surveille constamment le rythme cardiaque. S’il perçoit un problème de rythme ou tachycardie grave, il délivre une série d’impulsions électriques indolores pour corriger le rythme cardiaque.
La réadaptation à l’effort et l’éducation thérapeutique : il s’agit d’une partie essentielle de la prise en charge de l’insuffisance cardiaque. Au cours de l’insuffisance cardiaque, il existe une dégradation des muscles des jambes et autres, directement liée à la maladie et/ou aux hospitalisations et réduction de l’activité. Une réadaptation à l’effort spécifique et prolongée peut améliorer considérablement la qualité de vie et réduire les symptômes. De même une éducation thérapeutique spécifique est nécessaire pour que le patient devienne un acteur de sa prise en charge. Il a été démontré que cela réduit le recours aux hospitalisation et les complications de la maladie.
La chirurgie cardiaque : la chirurgie cardiaque est une option thérapeutique chez certains patients atteints d’insuffisance cardiaque. Plusieurs interventions sont possibles :
- Les pontages aorto-coronariens. Cette intervention consiste à utiliser un segment de vaisseau sanguin sain au niveau de la jambe (veine) ou du thorax (artère mammaire), et à le greffer de manière à créer une nouvelle voie d'irrigation du cœur. Cette intervention, très courante, se déroule à cœur ouvert, sous anesthésie générale. Elle est habituellement indiquée chez des patients souffrant d’angine de poitrine dont certains ont aussi une insuffisance cardiaque.
- L’alternative aux pontages est l’angioplastie avec implantation de stents au cours d’une coronarographie, sans chirurgie. Les stents sont plus fréquemment employés que les pontages et peuvent l’être aussi chez les patients ayant une insuffisance cardiaque due à des rétrécissements sur les artères coronaires.
- La chirurgie valvulaire. Elle est proposée chez certains patients où l’insuffisance cardiaque est liée à une pathologie qui affecte une valvule cardiaque. La valvule défectueuse est réparée ou supprimée, et remplacée par une valve prothétique (métal et plastique) ou par une une valve biologique en tissu animal. Il existe chez certains patients une possibilité de réparation partielle (mais suffisante) à l’aide de clips introduits par voie veineuse, sans chirurgie vraie (sans ouverture du thorax et du cœur).
- La transplantation cardiaque (environ 350/an en France). Elle est proposée lorsque l’insuffisance cardiaque est très avancée et évolutive et que les traitements médicamenteux ne sont pas efficaces. Cependant, certains patients ne peuvent pas être candidats à une transplantation cardiaque, qui comporte des risques.
- L’assistance ventriculaire. Il s’agit d’une petite pompe cardiaque qui est implantée dans le thorax, à la pointe du cœur, pour se substituer partiellement au travail du coeur. Une fois implantée, elle permet d’améliorer la circulation du sang dans l’organisme. Cela nécessite une opération chirurgicale avec anesthésie générale. L’alimentation électrique de cette pompe nécessite la persistance d’un cordon transcutané et raccordé à une pile portée en ceinture. Une assistance peut être utilisée en attente de transplantation, ou à long terme chez un patient pour qui une greffe n’est pas envisageable.
Mise à jour le 14/03/2024 Revue par le Docteur Yohann Bohbot
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