La
maladie de morphée, ou
sclérodermie localisée est une
maladie rare (incidence environ 2 à 3 pour 100 000),
inflammatoire, supposée
auto-immune, de la peau et des tissus mous (graisse, fascia, muscles, et même parfois os) conduisant à un durcissement anormal appelé
sclérose. Elle ne doit pas être confondue avec la sclérodermie systémique qui est une maladie systémique touchant différents viscères comme les poumons, le cœur et les vaisseaux. Il est donc préférable d’utiliser uniquement la désignation « maladie de morphée » pour désigner cette affection afin d’éviter toute confusion et pour ne pas inquiéter inutilement des sujets qui auraient fait des recherches avec le terme « sclérodermie ». Il s’agit d’une affection touchant davantage les femmes (4 femmes pour un homme environ) et dont les causes sont, à ce jour, encore assez obscures. Elle résulte d’une
production excessive de collagène qui est à l’origine de l’
induration de la peau.
Un
traumatisme déclencheur est fréquent (chute, chirurgie, irradiation, etc.). Trois formes sont décrites : les
morphées en plaques, les
morphées linéaires et les
morphées généralisées. Il existe une plus grande fréquence des morphées linéaires chez l’enfant et des morphées en plaques chez l’adulte. La morphée généralisée est exceptionnelle. Dans les morphées en plaques, le préjudice est surtout esthétique ; dans les morphées linéaires et généralisées, le retentissement fonctionnel peut être grave, notamment par l’
atrophie progressive des muscles qu’elle engendre lorsqu’elle touche un membre. Enfin, 30 à 50 % des malades atteints de la maladie de morphée ont un
lichen scléreux génital, qui peut rarement se cancériser. Sa recherche systématique est donc indispensable, d’autant plus qu’il existe un traitement.