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Infertilité

Dépression et infertilité : comment faire pour tomber enceinte ?

L’infertilité et la dépression sont des pathologies qui peuvent être intimement liées, car l’une entretient l’autre. Les couples souffrant d'un état dépressif tardent souvent à mettre en route une grossesse et les couples rencontrant des difficultés de fertilité se trouvent fréquemment touchés par la dépression. Que sait-on des liens entre dépression et fertilité ? Quelles sont les solutions ? Peut-on envisager une grossesse sous antidépresseurs ?

 

Quelles sont les signes de dépression chez la femme et chez l'homme ?

 

La dépression est une maladie qu’il est parfois difficile d’identifier. Les personnes qui en souffrent peuvent avoir du mal à reconnaître l’importance de leurs symptômes et à accepter de les traiter.

Les signes d’une dépression peuvent être psychologiques : tristesse, perte de motivation, souffrance, impuissance, désintérêt, agressivité, anxiété, idées suicidaires… Et peuvent également engendrer des manifestations physiques : troubles du sommeil, de la digestion, de l’alimentation, vertiges, douleurs, agitation, fatigue…

Contrairement à la déprime, la dépression n’est pas passagère et s’installe dans le temps. L’apparition de ces symptômes tous les jours pendant au moins deux semaines doit vous alerter sur un possible état dépressif et vous inciter à consulter pour poser un diagnostic clinique de dépression.  

 

Les effets de la dépression sur la fertilité féminine

 

Les études montrent qu’une dépression modérée ou sévère est un facteur considérable de retard de conception. Les femmes souffrant de troubles dépressifs graves voient leurs chances de concevoir diminuées de 38 % par rapport aux femmes sans symptôme dépressif. De la même manière, les chances de grossesse sont diminuées de 40 % chez les femmes souffrant d’un stress élevé.

Les effets délétères d’une dépression sur la fertilité féminine pourraient s’expliquer par un dérèglement hormonal du système hypothalamo-hypophysaire (hormones libérées par le cerveau) influant sur le cycle menstruel et donc sur la capacité de conception. Un état dépressif peut en effet entraîner une aménorrhée, c’est-à-dire un arrêt des cycles menstruels pendant plusieurs mois.

 

Les effets de la dépression sur la fertilité masculine

 

Chez l’homme, la dépression peut avoir des effets directs sur les dysfonctions sexuelles, avec des troubles de l’érection et de l’éjaculation. Une faible qualité du sperme est également fréquemment associée à une dépression ou à une anxiété élevée.

Une étude menée sur des couples engagés dans un traitement de l’infertilité (hors fécondation in vitro) a mis en évidence un faible taux de grossesse quand le partenaire masculin souffrait d’une dépression sévère. Les chances de grossesse étaient en effet 60 % plus faibles que chez les couples dont l’homme ne présentait pas d’état dépressif. Les résultats de l'étude montrent qu'à l'inverse une dépression sévère de la femme n’avait aucune incidence sur le nombre de naissances dans le cadre d'un traitement de l'infertilité.

 

Prise en charge de la dépression lors d'une PMA : les risques d'abandon de traitement 

 

Si l’assistance médicale à la procréation (AMP) représente une grande aide pour les personnes infertiles, le parcours n’en reste pas moins long et éprouvant. Un processus qui laisse souvent des traces et peut mener certains couples à la dépression.

Dans le cadre d’une AMP, le suivi n’est pas limité aux aspects techniques, mais s’intéresse également à l’aspect psychologique du couple. L’interrogatoire médical peut pointer d’éventuels troubles dépressifs qui n’auraient pas été identifiés auparavant et qui pourraient expliquer des problèmes de conception.

Malheureusement, un grand nombre de couples renonce à engager une procédure d’AMP après la phase diagnostique et un tiers des patientes abandonnent l’AMP après le premier cycle de traitement. Des abandons qui seraient en grande partie liés aux difficultés émotionnelles et psychologiques des traitements.

Le dépistage des couples à risque de dépression serait la clé pour éviter les abandons de traitement et donc les échecs de grossesse. Une approche médico-psychologique peut être proposée (psychothérapie, sophrologie, acupuncture, hypnose…), en association si besoin d’un traitement médicamenteux de type anxiolytiques ou antidépresseurs.

 

Peut-on tomber enceinte sous antidépresseur ?

 

Si vous êtes sous traitement antidépresseur et que vous avez un projet de grossesse ou une grossesse en cours, votre premier réflexe doit être d’en informer votre médecin ou votre sage-femme. Attention, un traitement antidépresseur ne doit pas être interrompu sans avis médical, au risque de vous exposer à un syndrome de sevrage.

Tout traitement par médicaments psychotropes n’est pas à proscrire, mais doit être réévalué avant, pendant et après une grossesse. En première intention, quand cela est possible et sur recommandation de votre médecin, il est préférable d’avoir recours à un traitement non médicamenteux.

Concernant les inhibiteurs sélectifs de recapture de la sérotonine (ISRS), les femmes ayant été traitées avant une grossesse présentent une amélioration de leur état psychologique à long terme et montrent une amélioration des chances de grossesse. Au cours de la grossesse, l’utilisation des ISRS prête à discussion et repose sur une évaluation au cas par cas de la balance bénéfices/risques.

Une dépression non traitée peut engendrer des risques pendant la grossesse (consommation d’alcool ou de drogues, mauvais suivi médical, isolement social, troubles de l’alimentation, risque de dépression du post-partum…), quand l’utilisation de certains antidépresseurs peut nuire à la santé maternelle et fœtale (risques de fausse couche, de malformation cardiaque, de prééclampsie, de prématurité, d’hypertension pulmonaire du nouveau-né, de difficultés lors de l'allaitement…).

Si vous souffrez de dépression et que vous ne parvenez pas à concevoir ou si vous souffrez de dépression pendant votre parcours d’assistance médicale à la procréation, il existe des solutions médicamenteuses ou non pour vous accompagner et traiter efficacement votre infertilité et votre état dépressif. Un deuxième avis médical pourra vous être utile pour envisager toutes les options qui s’offrent à vous.

 

Sources :

Publication le 03/04/2025 par Marion Berthon

Relu par Ombeline de Dieuleveult

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