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Sifflements, bourdonnements dans les oreilles : comment arrêter les acouphènes ?Par Fanny Bernardon le 02/05/2022
La maladie de Ménière est une maladie chronique touchant plus particulièrement les personnes âgées de 40 à 60 ans. Elle provoque chez le patient des vertiges, des acouphènes et une baisse de l’audition d’une oreille, parfois des nausées et des vomissements ponctuels au cours des crises de vertiges. Ces symptômes sont le fait d’un dysfonctionnement de l’oreille interne. En effet, cette partie profonde de notre oreille assure normalement les fonctions d’audition, grâce à un organe que l’on nomme la cochlée, et d’équilibre, grâce à un autre organe appelé le vestibule. Ces deux parties de l’oreille interne contiennent un liquide appelé endolymphe. Le mécanisme qui cause ces variations de pression est dénommé l’hydrops.
La maladie de Ménière est causée par une augmentation de la pression de l’endolymphe. Ceci perturbe le bon fonctionnement des organes qui la composent et explique les vertiges et problèmes d’audition. On ignore encore de manière certaine ce qui cause l'apparition de la maladie de Ménière chez certains patients.
Ce diagnostic est parfois difficile à formaliser. Au début de la maladie, les symptômes de la maladie ne sont pas toujours associés : vertiges sans symptôme auditif, baisse de l’audition sans vertige par exemple.
Les symptômes de la maladie de Ménière sont communs à d’autres affections du système auditif et de l’équilibre, ainsi un deuxième avis permettra de confirmer qu’il s’agit bien de la maladie de Ménière et de la traiter en conséquence. De plus, la maladie de Ménière est encore étudiée de nos jours par des équipes de chercheurs, un deuxième avis donnera également l’occasion de s’informer sur les nouveaux traitements validés.
Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.
Le spécialiste de la maladie de Ménière est l’oto-rhino-laryngologiste (ORL), il s’agit du médecin qui traite les affections concernant l’oreille, la gorge et le nez.
Les symptômes de la maladie de Ménière apparaissent sous forme de crises de durées variables, de 20 minutes à plusieurs heures dans la plupart des cas, mais parfois jusqu’à 24 heures dans d’autres, et aux effets multiples.
En premier lieu, le patient ressent souvent des acouphènes (sifflements ou bourdonnements) et l’impression que l’une de ses oreilles se bouche, ceci précède des vertiges allant du simple étourdissement à des crises violentes. Il est aussi fréquent que le patient perde en partie l’audition de façon transitoire ou définitive. Cette perte d’audition touche principalement les fréquences graves. Dans certains cas, le patient peut également avoir des nausées et des vomissements.
En plus de ces crises, les capacités auditives des patients diminuent progressivement.
La maladie de Ménière est parfois tardivement diagnostiquée, car les crises sont passagères et le patient ne peut donc pas être analysé au moment où l’association des symptômes précédemment décrite est apparente. Le diagnostic est établi à partir de différents examens auditifs et de l’équilibre. On peut tout d’abord réaliser une audiométrie, qui consiste à faire écouter, détecter ou répéter des mots et des sons au patient. Dans le cas de la maladie de Ménière, les patients ont en général plus de mal à percevoir les fréquences graves.
On peut également réaliser une exploration vestibulaire grâce à la vidéo-nystagmographie. Cette technique consiste à placer devant les yeux du patient un casque doté d’une caméra infrarouge pour observer les mouvements oculaires lorsque l’on fait tourner la chaise du patient ou lorsqu’on lui injecte de l’eau froide, puis de l’eau chaude dans les oreilles. Ce test détecte une anomalie du vestibule, l’organe responsable de l’équilibre.
Une imagerie par résonance magnétique (IRM) permet enfin d’écarter la piste d’autres maladies auditives comme le neurinome de l’acoustique. Récemment de nouvelles techniques d’IRM se sont développées : elles permettent d’identifier des anomalies de l’oreille interne caractéristiques de la maladie de Ménière : il s’agit du « protocole hydrops ».
Pour limiter l’apparition de nouvelles crises, le patient doit suivre un régime faible en sel et éviter de consommer de l’alcool et de la caféine, ainsi que du tabac. Chez certaines personnes, les facteurs psychologiques : contrariétés, épreuves personnelles ou professionnelles, peuvent être à l’origine des crises. Une prise en charge psychologique est alors parfois proposée.
Ces conseils peuvent être complétés par la prise d’un médicament. Dans un premier temps : de la Bétahistine ou un diurétique, en l’absence de contre-indication. Cependant, ce traitement de fond n’empêche pas systématiquement la perte progressive d’audition et produit des résultats variables selon les patients. D’autres médicaments peuvent être prescrits lorsqu’une crise survient pour limiter l’effet des vertiges.
En l’absence d’amélioration avec ces mesures diététiques et le traitement par les médicaments, en particulier si les crises vertigineuses sont fréquentes et intenses, un traitement plus radical peut être proposé. Il peut s’agir dans un premier temps d’injection de cortisone au niveau de l’oreille atteinte sous anesthésie locale. En général, la procédure comporte trois injections espacées de quelques jours. Si malgré cela les vertiges persistent, une labyrinthectomie chimique, c’est-à-dire la destruction des capteurs de l’oreille interne, peut être proposée : elle consiste là aussi à injecter au niveau de l’oreille atteinte un médicament : la gentalline. En effet, cet antibiotique a un effet destructeur au niveau des cellules de l’oreille interne. Le risque étant une dégradation de l’audition, cette procédure doit être décidée en fonction du niveau auditif de l’oreille atteinte.
L’alternative est la neurotomie vestibulaire : intervention chirurgicale consistant à sectionner les nerfs vestibulaires, ce qui nécessite un acte spécialisé abordant des structures très proches du système nerveux central.
Dans tous les cas, il faut noter que l’évolution habituelle de la maladie de Ménière se fait à un moment donné par l’arrêt des vertiges. Ce moment correspond en général à une perte auditive significative de l’oreille atteinte. Celle-ci peut être améliorée par un appareillage auditif.
Mise à jour le 29/10/2024 Revue par le Docteur Didier Bouccara
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Sifflements, bourdonnements dans les oreilles : comment arrêter les acouphènes ?Par Fanny Bernardon le 02/05/2022