Lichen scléreux chez l'homme

Le lichen scléreux (anciennement appelé lichen scléroatrophique ou encore balanite xérotique oblitérante) est une maladie inflammatoire chronique des muqueuses, et plus rarement de la peau, touchant hommes et femmes, adultes et enfants. Il peut affecter tout le corps, mais touche plus particulièrement la sphère génitale, notamment chez l’homme chez qui il affecte le pénis, plus précisément le gland et/ou le prépuce.

Dans la littérature scientifique, deux pics d’incidence sont décrits, d’une part chez l’enfant, d’autre part à  l’âge de 45 - 50 ans. Des cas sont cependant rencontrés chez les hommes de tout âge. Cette maladie toucherait en grande majorité les hommes non circoncis.

Son origine n’est pas clairement identifiée, mais les hypothèses se tournent plutôt vers une origine auto-immune ou de discrets troubles urinaires responsables de la macération de l’urine entre le gland et le prépuce.  Des facteurs génétiques et environnementaux sont possibles.

Pourquoi demander un deuxième avis pour un lichen scléreux ?

Avoir un deuxième avis sur le lichen scléreux permet de confirmer ou d’infirmer le diagnostic : cette maladie n’est pas de la compétence de tout médecin, certaines formes peuvent se présenter de manière atypique, ce qui peut favoriser les erreurs diagnostiques, entraîner un retard de traitement et conduire à des complications. 

De plus, si la maladie n’est pas bien équilibrée, que le patient rechute souvent, ou que des complications sont finalement apparues, cela permet de réfléchir à d’autres options thérapeutiques, en accord avec les préférences du patient.

Un suivi régulier pour surveiller la réponse au traitement, l’absence de récidive et l’apparition de complications est primordial.

Quelles sont les questions les plus fréquemment posées ?

• Sommes-nous certains que j’ai un lichen scléreux ?
• Quelles sont les complications auxquelles je peux faire face ?
• Vais-je perdre en confort de vie ?
• Mon traitement ne me convient pas, quelles sont les autres options thérapeutiques ?
• Ma maladie est-elle contrôlée ?

Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.

Les spécialistes dans le lichen scléreux du pénis sont les dermatologues spécialisés, dans un centre de référence. 

Lorsque le lichen scléreux touche la sphère urologique, ou que des complications apparaissent, une prise en charge multidisciplinaire est appropriée. Le dermatologue peut s’appuyer sur l’avis de confrères urologues, pour envisager les options chirurgicales (circoncision, chirurgie de l'urètre).

Quels sont les examens à transmettre ? 

Pour que le spécialiste évalue la situation avec précision, il est important de transmettre (si réalisés) :

• Le compte-rendu de l’analyse de la biopsie du pénis si elle a été réalisée (elle n’est nécessaire et réalisée que dans certains cas)
• Les examens urinaires tels qu’une débitmétrie urinaire ou un examen bactériologique récent des urines, qu’ils soient en rapport avec une prescription dans le cadre d’un suivi de routine, ou dans le cadre de complications du lichen scléreux . Ces examens ne sont cependant pas nécessaires de façon systématique mais seulement dans certains cas particuliers
• Les bilans biologiques de routine récents ou examens d’auto-immunité 

Sans oublier les comptes rendus de consultations précédentes, des photos s’il en existe pour pouvoir montrer l’évolution de la maladie au spécialiste ainsi que l’historique de tous les traitements ayant été utilisés pour traiter le lichen scléreux.

Les premiers symptômes du lichen scléreux du pénis commencent généralement par une décoloration (c’est-à-dire un blanchiment du gland et du prépuce). Le prurit (ou démangeaison) qui est très fréquent chez les femmes ayant un lichen scléreux, est rare chez l’homme.

Il s’y associe une perte l’élasticité de la peau du prépuce, responsable d’un rétrécissement du prépuce, qu’on appelle un phimosis : le décalottage du gland devient compliqué voire impossible ce qui expose au risque de fissures, notamment lors de rapports sexuel. Parfois, même les érections peuvent être douloureuses.

Plus rarement, on peut observer un rétrécissement du méat urinaire ou de l’urétre ce qui engendre des difficultés à uriner, et de façon exceptionnelle, une sténose de l’urètre.

Le diagnostic se fait généralement cliniquement : le médecin examine l’aspect du pénis, et du reste du corps afin de vérifier si seules les parties génitales sont touchées. De plus, il interroge minutieusement le patient, pour déceler des symptômes non observables cliniquement mais ressentis par le patient,  et faire état des répercussions sur la qualité de vie du patient (difficultés lors des mictions ou des rapports sexuels).

Dans certains cas, lorsque la maladie est peu évoluée, que le diagnostic clinique seul est difficile (si les signes sont atypiques) ou que les symptômes ne se réduisent pas après l’instauration d’un traitement, une biopsie est nécessaire pour confirmer le diagnostic de lichen scléreux et éliminer d’autres diagnostics possibles.

Il est important de consulter dès l’apparition des premiers signes cliniques du lichen scléreux dans la mesure où, dans la majorité des cas avec un traitement, la maladie se stabilise et régresse.

Il est important de traiter le lichen scléreux puisqu’au-delà des répercussions sur le confort du patient, c’est un facteur de risque de cancer du pénis (carcinome épidermoïde), même si ce dernier est rare.

Le traitement repose sur des cures de corticoïdes appliquées en crème sur les lésions. La durée du traitement dépend de l’ancienneté des lésions et de la réponse au traitement. Dans des cas résistants aux corticoïdes, d’autres traitements peuvent être envisagées comme la circoncision.

Le médecin prendra en compte la sévérité des symptômes et les préférences du patient pour trouver la meilleure approche thérapeutique.