
Relecture d'imagerie médicale
Qu'est-ce qu'une IRM cérébrale anormale ?Par Pascaline Olivier le 24/03/2025
Le lichen plan est une pathologie dermatologique inflammatoire touchant l’homme adulte d’âge moyen (30-60 ans). L’affection touche souvent la muqueuse buccale ou la peau, voire les ongles mais peut concerner également la muqueuse génitale chez l’homme (le plus souvent non circoncis) avec une atteinte préférentielle du gland ou du prépuce. Le fourreau du pénis, le scrotum et les plis de l’aine sont plus rarement touchés. Sa physiopathologie (c’est-à-dire son origine) reste incertaine mais le plus probable serait une origine auto-immune, qui serait alors à l’origine d’une inflammation chronique de la muqueuse du pénis causant ainsi ces lésions. Certains médicaments (entre autres, les anti-inflammatoires non stéroïdiens) pourraient également déclencher ces lésions, mais cela concerne plus les lichens plans de la bouche et de la peau que ceux du pénis.. On note rarement une association avec certaines maladies du foie (les hépatites virales B et C essentiellement). Plus fréquemment, le lichen plan survient chez des patients ayant une maladie auto-immune de la glande thyroïde.
Le diagnostic du lichen plan du pénis est essentiellement clinique. Il relève donc de l’expertise médicale du spécialiste de ces pathologies pour pouvoir poser un diagnostic de certitude sans examen histologique, devant les nombreux diagnostics différentiels possibles et l’aspect variable des lésions. Par ailleurs, devant la potentielle implication de certains médicaments et les pathologies associées, il est important de faire une évaluation en milieu spécialisé.
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Le dermato-vénérologue, spécialiste des pathologies cutanées, des muqueuses et des phanères (ongles, poils, cheveux).
Aucun examen complémentaire n’est obligatoire à transmettre, étant donné que le diagnostic est clinique.
S’ils ont été réalisés :
Le lichen plan peut avoir un mode de début brutal ou progressif. D’un point de vue dermatologique, il se caractérise par des rougeurs du gland et/ou du prépuce (balanite), qui peuvent évoluer vers la formation d’adhérences balano-préputiales (ou synéchies) ou le rétrécissement du prépuce (phimosis). Plus rarement, on peut observer sur le fourreau du pénis et le scrotum, des lésions rouges ou violacées en relief (appelées papules) responsables de démangeaisons, appelées prurit.
Ces lésions provoquent des symptômes variables pouvant aller d’une forme asymptomatique à des formes plus invalidantes avec troubles génito-urinaires. Les signes fonctionnels peuvent regrouper en plus des démangeaisons, des douleurs, des brûlures, une dyspareunie (douleurs lors des rapports sexuels), une dysurie (difficulté à uriner).
L’évolution peut se faire vers la régression spontanée ou vers un mode chronique, avec périodes de poussées et de rémission.
A noter, il existe une forme érosive, très douloureuse : le syndrome pénogingival. Il touche alors à la fois la muqueuse buccale et génitale. Les lésions sont responsables d’érosions douloureuses rendant les rapports sexuels et l’alimentation douloureux.
Le diagnostic est clinique, à l’issue d’un examen dermatologique minutieux. La biopsie ne se justifie qu’en cas de doute, si les lésions sont atypiques ou si les lésions ne régressent pas sous traitement. Il faut savoir également rechercher d’autres lésions sur la peau, la muqueuse buccale ou les ongles.
Avant de conclure au diagnostic de lichen plan, il faut éliminer au préalable les diagnostics différentiels : lichen scléreux, psoriasis, eczéma, balanite non spécifique et plus rarement : syphilis, pemphigus, ou encore des lésions pré-cancéreuses chez l’homme plus âgé.
La réalisation d’un bilan hépatique et notamment d’une sérologie de l’hépatite C peut se justifier, surtout en cas de facteurs de risque d’hépatite C (usagers de drogues intraveineuses). En revanche, un bilan auto-immun peut se discuter dans certains cas, notamment afin d’éliminer une maladie auto-immune de la thyroïde.
Plusieurs options peuvent se présenter en fonction du retentissement clinique. L’abstention thérapeutique peut se discuter dans les rares cas où les lésions sont asymptomatiques, sans gêne pour le patient et sans trouble génito-urinaire. Un suivi régulier avec surveillance clinique reste néanmoins primordial.
Dans la plupart de cas, des crèmes contenant des corticostéroïdes en application locale sont proposées, avec des durées de traitement variables en fonction des symptômes. Rarement, un traitement chirurgical est indiqué (libération des adhérences entre le gland et le prépuce, voire circoncision).
Une surveillance accrue est requise dans les formes érosives (comme au cours du syndrome pénogingival ou dans les formes résistantes au traitement, du fait d’une risque de survenue de lésions pré-cancéreuses qu’il faut traiter pour éviter l’évolution vers un cancer du pénis. Celui-ci est cependant rare.
Par ailleurs, il est important de rappeler que cette pathologie n’est pas une infection sexuellement transmissible (IST), elle n’est donc pas contagieuse.
Mise à jour le 25/02/2025 Revue par le Docteur Jean-Noël Dauendorffer
Dermatologue
Hôpital Saint-Louis
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