
Troubles du sommeil
Parasomnies : tout ce que vous devez savoir sur ces troubles du sommeilPar Marion Berthon le 07/12/2022
L’hypersomnie est un trouble qui se traduit par un besoin supérieur à la normale de sommeil que ce soit la nuit et/ou le jour. Les patients peuvent dormir 10, 11 voire 12 heures la nuit et faire une sieste de 2 à 3 heures l’après-midi. Au réveil de la nuit et/ou de la sieste, ils ont une inertie au réveil caractérisée par une difficulté à sortir du sommeil qui peut durer une heure ou plus.
L’hypersomnie doit être différenciée d’une privation chronique de sommeil, d’un mauvais sommeil de nuit (sommeil fragmenté par des apnées par exemple), d’une grande fatigue physique, d’une narcolepsie, d’une prise excessive d’hypnotiques ou de sédatifs, d’un arrêt brutal de stimulants ou encore s’associer à certaines maladies notamment les maladies psychiatriques.
Il existe plusieurs types d’hypersomnies :
L’hypersomnie primaire ou centrale est d’origine complexe, hétérogène, dont les causes ne sont pas encore bien comprises. Les symptômes de l’hypersomnie ne font suite à aucun comportement ou maladie spécifique. On compte deux formes principales :
L’hypersomnie secondaire peut s’associer à d’autres maladies souvent d’origine psychiatrique (dépression) ou neurologique. Une hypersomnie peut être fréquemment retrouvée dans la dépression, dans un contexte de prises de psychotropes, de certaines atteintes cérébrales inflammatoires ou autres. Elle peut survenir à n’importe quel âge, cependant, elle touche principalement les jeunes adultes. Elle peut s'exprimer différemment selon les individus.
L’intérêt du deuxième avis réside dans le fait de trouver l’origine du besoin excessif de sommeil afin de traiter l’inconfort qu’il cause, de façon adaptée et efficace, puisque les bienfaits du repos sont fondamentaux pour notre santé.
Une consultation pour un deuxième avis sera aussi l’occasion de comprendre avec précision les enjeux, conséquences et le handicap liés à l'hypersomnie. Comme elle peut être handicapante, il est important que le patient puisse s'intégrer dans le parcours de soin.
Un deuxième avis avec un spécialiste permet donc d’avoir une thérapie adaptée et une prise en charge optimale.
Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.
En cas d’hypersomnie, les spécialistes à consulter peuvent être le pneumologue, le psychiatre, le neurologue ou encore l’ORL (surtout pour les enfants).
En cas d’hypersomnie, la sensation d'épuisement est persistante et permanente. La durée du sommeil de nuit est allongée et la difficulté à se réveiller (inertie du réveil) souvent importante. Cette inertie peut s’accompagner de confusion avec un comportement inadapté au réveil.
L’état de somnolence pendant la journée peut aussi être un indicateur de l’hypersomnie, avec souvent le besoin de faire des siestes de longue durée et souvent sans caractère réparateur au réveil. Elle s’associe généralement avec une perte d’attention ou une concentration plus difficile.
Dans le cadre de l’hypersomnie idiopathique, le problème est assez constant et persistant.
Dans le cadre de l’hypersomnie récurrente ou syndrome de Kleine-Levin, le problème dure 8 à 15 jours le plus souvent, se répète plusieurs fois par an avec une tendance naturelle à l’espacement des poussées avec le temps. Dans le syndrome de Kleine-Levin, il existe des troubles cognitivo-comportementaux (impression de déréalisation, d’étrangeté), et parfois une désinhibition alimentaire et sexuelle pendant les épisodes.
Le diagnostic de l’hypersomnie repose d’abord sur un examen clinique et psychologique. Des examens complémentaires sont ensuite effectués pour préciser l’hypersomnie et en identifier l’origine.
La phase d’analyse peut être réalisée soit sous forme d’agenda de sommeil (tous les jours, le patient doit reporter la durée et la qualité de son sommeil), soit au travers du port d’un bracelet dont les capteurs permettent d’analyser la qualité du sommeil. Des analyses complémentaires telles qu’une imagerie cérébrale peut être nécessaire pour trouver la nature de l’hypersomnie en fonction des signes cliniques associées.
Une polysomnographie nocturne (analyse de la quantité/qualité du sommeil par électroencéphalogramme associée à une évaluation de la fonction respiratoire et cardiaque) doit être préconisée sur une longue durée, au minimum 24 heures voire 32 heures dans un contexte d’enregistrement standardisé et protocolisé (de type bedrest) notamment dans le cadre de l’hypersomnie idiopathique.
Au même titre, un test répété de latence d’endormissement peut permettre d’évaluer la capacité d’un patient à s’endormir au cours de la journée.
Une comparaison des mesures objectivées pendant et en dehors d’une période symptomatique dans le cadre du syndrome de Kleine-Levin permettra de confirmer l’hypersomnie et son retour à la normale entre les épisodes.
Un test de maintien d’éveil quant à lui peut permettre d’évaluer la capacité à rester éveiller en journée, et l’efficacité des traitements.
Le but étant de faire retrouver un sommeil de bonne qualité et donc réparateur au patient, la mise en place de mesures hygiéno-diététiques est primordiale. Il est conseillé de dormir au minimum 7 h, d’écouter les signes de fatigue, d’avoir des horaires de lever/coucher réguliers, faire une sieste de courte durée en cas de besoin, limiter la consommation de substances excitantes en fin de journée (thé, café…) et privilégier une activité relaxante le soir. En parallèle, la prescription de médicaments permettant de stimuler la vigilance, d’améliorer le sommeil de nuit voire de réguler l’humeur peuvent être préconisés.
Plusieurs traitements peuvent être envisagés dans le cadre de l’hypersomnie idiopathique avec plusieurs protocoles thérapeutiques en cours. Ces différents traitements, leurs doses, utilisés seuls ou en association sont à envisager au cas par cas en fonction du rapport bénéfice/risque, de la sévérité de l’hypersomnie, et des comorbidités associées.
Dans le cadre du syndrome de Kleine-Levin, plusieurs traitements peuvent aussi être envisagés au cas par cas en fonction du rapport bénéfice/risque, de la sévérité de la pathologie, et donc de son handicap.
Mise à jour le 30/07/2021 Revue par le Professeur Yves Dauvilliers
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