Orientation, information, accompagnement
Tout ce que vous devez savoir avant l’hospitalisation de votre enfantPar Marion Berthon le 05/01/2022
Le ronflement, aussi appelé ronchopathie, correspond à un bruit respiratoire rauque apparaissant lors du sommeil. Un enfant qui ronfle n'est pas un enfant qui dort bien, il faut savoir l’observer et l’écouter dormir.
Le bruit est provoqué par des vibrations du pharynx lors du passage de l’air en inspiration (au moment ou les poumons se remplissent d’air). Lors du sommeil profond, différentes structures vont se relâcher et prendre plus de place dans l’arrière gorge (cavum et oropharynx). Cela va réduire le diamètre de passage de l’air, l’air aura donc du mal à passer ce qui va provoquer un bruit qui est le ronflement.
Le ronflement est relativement fréquent chez l'enfant, puisque 10 % des 3-6 ans sont des ronfleurs chroniques. Lorsqu’il est occasionnel, ce symptôme sans gravité peut être considéré comme peu alarmant. Un simple rhume par exemple cause presque toujours une certaine congestion nasale, et toute réduction de l'efficacité de la respiration qui en résulte contribue aux ronflements.
Il faut surtout se méfier d’un ronflement chronique qui peut indiquer la présence d’un trouble du sommeil qui, à son tour, peut avoir des conséquences sur la santé : troubles neuro-cognitifs (se manifestant en autre par des difficultés de concentration), altération du sommeil, sueurs nocturnes, perturbation du comportement et des apprentissages dans la journée. Loin d'être reposé au réveil, l'enfant est souvent fatigué et irritable. On retrouve de même fréquemment la notion d’énurésie secondaire (pipi au lit alors que l’enfant était propre), symptôme classique de ronflement chez l’enfant, même si la cause réelle de l’énurésie n’est pas clairement élucidée.
La plupart du temps, c'est une hypertrophie des amygdales et des végétations qui est en cause, elle-même liée aux inflammations à répétition au cours des infections ORL de l'enfance.
Il existe aussi des facteurs favorisant l’apparition d’un ronflement, comme par exemple un surpoids, bien que bien moins fréquent que chez l’adulte. Certains médicaments peuvent aussi être favorisants comme les somnifères ou les anti-histaminiques. Une position couchée sur le dos lors du sommeil augmente aussi le risque de ronflement. Dans certains cas, ce dernier peut être passager sans caractère pathologique (il est dit isolé). Mais il peut au contraire s'associer à d’autres pathologies du sommeil comme une apnée du sommeil qui se caractérise par des pauses respiratoires pendant le sommeil.
Il existe plusieurs maladies pouvant provoquer un ronflement, comme une obstruction nasale (déviation du septum nasal, hypertrophie des cornets inférieurs du nez, rhinite allergique, etc.). Cette dernière est de plus en plus fréquente chez l’enfant. Elle est rare avant 5 ans ce qui explique qu’un enfant peut ronfler à 2 ans du fait d’une hypertrophie adénoïdienne, à 3 ans du fait d’une hypertrophie amygdalienne, et de nouveau à 7 ans en développant une rhinite allergique.
Certaines pathologies de la sphère ORL peuvent aussi faire le lit des troubles du sommeil (malformations crânio-faciales acquises ou congénitales, maladies métaboliques, pathologies neuro-musculaires, tumeurs nasales ou du pharynx) et nécessiter une prise en charge multidisciplinaire dans des centres spécialisés.
Dans les cas les plus graves, le manque d’hormone de croissance sécrétée la nuit peut influencer la taille et le poids de l’enfant.
Il y a plusieurs intérêts à consulter pour un deuxième avis dans le cadre d’un ronflement.
Dans un premier temps, consulter pour un deuxième avis permettra de confirmer le diagnostic de ronflement et de déterminer la cause précise de ce ronflement et suspecter des apnées du sommeil associées. Cela peut être intéressant afin que les parents aient accès à un ensemble d’examens pertinents et utiles pour réaliser ce diagnostic chez leur enfant.
De plus lors d’un deuxième avis, les parents pourront poser l’ensemble des questions concernant le ronflement. Le spécialiste présentera ainsi l’arsenal thérapeutique à disposition et les orientera vers les traitements les mieux adaptés.
Une bonne explication des traitements et de leurs objectifs sera aussi fournie afin que l’enfant et les parents adhèrent pleinement aux soins à entreprendre.
Enfin, un suivi rapproché sera aussi nécessaire pour suivre l’évolution du ronflement et pour adapter les soins à cette évolution.
Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.
Il convient de consulter un pédiatre ou un médecin généraliste qui pourra rechercher l’origine des ronflements de l'enfant et l’orienter vers un ORL.
Les symptômes du ronflement chez l’enfant sont : une apnée du sommeil, un sommeil agité, des réveils, des arrêts respiratoires suivis d’une inspiration bruyante, des sueurs ou un bavage nocturne, une énurésie secondaire, des vomissements nocturnes, mais aussi des diurnes (céphalées matinales, somnolence) ou au contraire une agitation qui n’existait pas quelques mois auparavant, une certaine maladresse dans les gestes, un petit appétit, une difficulté à avaler des morceaux, un infléchissement de la courbe de taille.
Le diagnostic est évoqué devant les symptômes présentés par l’enfant.
Un enregistrement sonore et/ou vidéo sont très utiles pour le malade et le médecin. Le diagnostic de ronflement et de sa cause précise peuvent nécessiter dans certains cas des examens complémentaires.
L'examen de la sphère ORL est nécessaire pour rechercher une cause anatomique au ronflement. Il peut comprendre (afin de visualiser les structures anatomiques de la langue, du pharynx et du larynx...) une fibroscopie souple naso-pharyngée (encore appelée naso-fibroscopie). Il s’agit d'un petit tube flexible qui est passé par le nez ou la bouche chez l’enfant. Cet examen est en général réservé à des cas spécifiques, chez de jeunes patients qui ne présentent pas d'hypertrophie des amygdales (qui se voit à l’inspection de l’oropharynx au simple abaisse-langue).
On recherchera aussi des anomalies des dents ou de la face (comme un palais étroit et ogival).
Une radiographie du cavum (ou rhinopharynx - la partie du pharynx située derrière les fosses nasales) de profil peut également s'avérer utile pour mettre en évidence une hypertrophie des végétations.
En fonction des cas, d’autres examens peuvent être prescrits comme une polygraphie ventilatoire ou une polysomnographie qui consiste à rechercher une pathologie respiratoire associée à des ronflements comme un syndrome d'apnée du sommeil. En France, contrairement aux États-Unis, la Société française d'ORL (SFORL) ne recommande pas le recours systématique à la polysomnographie (enregistrement de différentes variables physiologiques au cours du sommeil) dans un laboratoire du sommeil, sauf en cas de pathologie sévère sous-jacente; de discordance entre l'examen clinique et les troubles respiratoires décrits; de risques opératoires élevés et quand les parents se montrent très réticents à l'idée d'une intervention chirurgicale, car elle permet d'objectiver le caractère indispensable de cette intervention.
Dans un premier temps, certaines règles d’hygiène de vie, en particulier alimentaire, peuvent être pertinentes pour tenter de réduire ces ronflements.
Le traitement chirurgical sera préconisé dans les ronflements intenses, en proposant l’ablation des amygdales et des végétations qui permettent de libérer l’axe aérien. Les amygdales ne repoussant pas, la réapparition de ronflements devra faire rechercher une autre cause après l’intervention, en particulier une rhinite allergique.
L’hypertrophie des végétations adénoïdes est suspectée quand les amygdales sont petites et les muqueuses du nez non congestives.
Des sprays nasaux et des lavages de nez peuvent être parfois utiles.
Mise à jour le 03/08/2021 Revue par le Professeur Christian Debry
Oto-rhino-laryngologiste (ORL)
CHU Strasbourg - Hôpital de Hautepierre
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