Parasomnies : tout ce que vous devez savoir sur ces troubles du sommeil

Vous est-il déjà arrivé de marcher, de parler, de crier, d’être agressif pendant votre sommeil ? Zoom sur les épisodes de parasomnie, à mi-chemin entre éveil et sommeil.

Parasomnie chez l'enfant, l'adulte et la personne âgée : définition et symptômes

Elles peuvent être impressionnantes pour l’entourage, mais sont généralement sans gravité. Les parasomnies sont des comportements moteurs, verbaux ou sensoriels anormaux qui surviennent pendant le sommeil. Elles peuvent se manifester pendant les phases d’endormissement, pendant la nuit ou au réveil. La personne qui en souffre n’en est généralement pas consciente.

• Le somnambulisme 

C’est certainement la manifestation la plus connue de parasomnie. Le somnambulisme est un état d’éveil incomplet pendant lequel la personne a les yeux ouverts et agit comme si elle était éveillée, alors qu’elle dort encore. Le somnambule peut se lever et marcher, descendre les escaliers, ouvrir des portes et accomplir toutes sortes d’actions du quotidien. Au réveil, la plupart des somnambules ne se souviennent pas de ce qu'ils ont fait pendant la nuit.

Les épisodes de somnambulisme durent en général 10 minutes et se produisent pendant les phases de sommeil lent profond. Ils surviennent le plus fréquemment chez l’enfant, avec un pic à l’âge de 10 ans. Les chiffres varient selon les études, mais on estime que 15 % des enfants de moins de 15 ans vivront un épisode de somnambulisme.

• Les terreurs nocturnes : pourquoi je me réveille en criant la nuit ?

Hurlements, agitation, effroi, agressivité… Les yeux sont ouverts, mais le regard est vide. Les terreurs nocturnes surviennent pendant les phrases de sommeil lent, généralement en début de nuit. Elles affectent 5 % des enfants et atteignent un pic entre 3 et 4 ans. En moins de 5 minutes en général, l’enfant se calme et se rendort seul. Au réveil, il ne garde aucun souvenir de cette terreur nocturne.

• Les cauchemars

Il s’agit de la manifestation de parasomnie la plus fréquente. Les cauchemars sont des rêves, mais dont l’objet est angoissant, effrayant ou troublant. A l’inverse des terreurs nocturnes, les cauchemars peuvent réveiller le dormeur. Ils se produisent en phase de sommeil paradoxal, généralement en fin de nuit. Les jeunes enfants, qui ont des phases de sommeil paradoxal plus longues, sont les plus sujets aux cauchemars, notamment entre 3 et 6 ans.

• Les éveils confusionnels

Fréquemment assimilés à tort à des terreurs nocturnes, les éveils confusionnels surviennent pendant les phases de sommeil lent profond au cours la nuit ou de la sieste. Contrairement aux terreurs nocturnes, les éveils confusionnels débutent progressivement puis s’intensifient. Ils touchent la plupart du temps les enfants de moins de 5 ans.

• Les troubles comportementaux en sommeil paradoxal

Vous ou votre partenaire vous montrez agressif verbalement et physiquement pendant votre sommeil ? Il pourrait s’agir de troubles comportementaux en sommeil paradoxal. Il s’agit d’une extériorisation des rêves qui survient plus fréquemment chez les personnes âgées, notamment chez celles qui souffrent de pathologies neurodégénératives du système nerveux central (maladie de Parkinson, maladie d'Alzheimer...). Au réveil, la personne sujette à ces troubles garde le souvenir de rêves agitées mais pas de son comportement.

Il existe d’autres types de parasomnie, pour la plupart moins fréquentes : les somniloquies, les crampes dans les jambes, la sexsomnie, le trouble alimentaire du sommeil, l’énurésie du sommeil, la catathrénie, la paralysie du sommeil, le syndrome de la tête qui explose…

Hérédité, anxiété, alcool... Quelles sont les causes potentielles des parasomnies ?

Certaines parasomnies, comme le somnambulisme, peuvent avoir une origine génétique. Les manifestations de parasomnies, quand elles sont récurrentes, sont fréquemment les symptômes de perturbations psychologiques. Une forte fièvre peut également être un facteur aggravant de parasomnie. Chez l’adulte, la consommation d’alcool peut engendrer des épisodes de parasomnie.

Comment calmer et soigner une parasomnie ? Et qui consulter ?

Si elles sont dans la majorité des cas sans gravité, les parasomnies ne doivent pas être prises à la légère. Elles deviennent pathologiques lorsque leurs manifestations se répètent plusieurs fois par mois. Ces troubles du sommeil doivent vous amener à consulter pour envisager une prise en charge spécifique.

Pendant un épisode de parasomnie, il est conseillé de ne pas réveiller la personne qui en souffre. Les premières mesures à prendre en cas de parasomnie sont d’éviter d’être en dette de sommeil, en respectant des heures de couchers et de lever réguliers, et les décalages horaires. Des activités calmes doivent être privilégiées avant le coucher. Il est également recommandé d’éviter la consommation de boissons excitantes (café, sodas, boissons sucrées).

Dans certains cas, notamment chez l’adolescent, le somnambulisme peut avoir des conséquences graves et être à l’origine de chutes ou de blessures. Il est alors conseillé de retirer les objets dangereux et les obstacles. Des verrous aux portes et aux fenêtres, ainsi que des alarmes peuvent être posés.

Une psychothérapie peut se révéler bénéfique pour traiter les causes des parasomnies et y mettre un terme. Des techniques de relaxation et des thérapies cognitivo-comportementales peuvent aider à diminuer l’anxiété et le stress parfois à l’origine de ces troubles du sommeil. Un traitement médicamenteux n’est pas nécessaire dans la plupart des cas, mais peut être proposé quand les épisodes se répètent plusieurs fois par mois et affectent la vie quotidienne et familiale.

Si vous souffrez d’épisodes de parasomnie, consultez votre médecin traitant ou un médecin spécialiste des troubles du sommeil. Un deuxième avis médical pourra vous orienter vers l’option thérapeutique la plus adaptée.

Sources :

• Le manuel MSD, Parasomnies, 2022 
• Fondation sommeil, Le somnambulisme, les cauchemars et les terreurs nocturnes chez l’enfant 
• Réseau Morphée, Le somnambulisme, 2016 
• Réseau Morphée, Les terreurs nocturnes, 2016

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