Hyperhidrose palmaire et/ou axillaire
Qu'est-ce qu'une hyperhidrose palmaire et/ou axillaire ?
La fréquence de l’hyperhidrose essentielle est estimée à environ 1,5 % de la population générale avec au moins un tiers de forme sévère. Il s’agit donc d’une affection beaucoup plus fréquente que l’on ne le pense.
Quel est l'intérêt d'un deuxième avis pour une hyperhidrose palmaire et/ou axillaire ?
Pourquoi demander un deuxième avis pour une hyperhidrose palmaire et/ou axillaire ?
Un deuxième avis est tout à fait justifié dans le cadre d’hyperhidrose palmaire et axillaire, dans la mesure où cette maladie altère de façon significative la vie des personnes qui en souffrent. En particulier sur le plan psychologique et social. Un deuxième avis auprès d’un spécialiste vous permettra d’appréhender, de manière éclairée, les différentes thérapies pour soigner cette maladie et de choisir la plus appropriée à votre cas. Par ailleurs, l’hyperhidrose est bien souvent un sujet tabou, difficile à aborder. Un deuxième avis pris à distance permet ainsi d’évoquer plus facilement des sujets parfois embarrassants.
Quelles sont les questions les plus fréquemment posées pour une hyperhidrose palmaire et/ou axillaire ?
- Quel est le traitement le plus adapté à mon cas ?
- Quelle est l'efficacité comparée des traitements existants et des risques d'hypersudation compensatrice ?
- Est-ce que le résultat est permanent et si ce n’est pas le cas, combien de temps dure-t-il ?
- Vais-je devoir suivre un traitement toute ma vie ?
- Y a-t-il des effets secondaires et pourrais-je les éviter ?
- Quel suivi dois-je mettre en place après mon intervention chirurgicale ?
- La sympathectomie thoracique comporte-t-elle des risques ?
- De quelle intensité est l’hyperhidrose compensatrice ?
- Le fait de ne plus du tout transpirer des mains ou des aisselles ne génère-t-il pas des complications (sécheresses, etc.) ?
Mais aussi toutes les autres questions spécifiques que vous vous posez.
Quels sont les spécialistes de l'hyperhidrose palmaire et/ou axillaire ?
Le spécialiste de l’hyperhidrose est un dermatologue. Celui-ci est un spécialiste des problèmes de peau. Il est préférable de consulter un dermatologue spécialiste de l’hyperhidrose. Il diagnostiquera votre hyperhidrose et recherchera une éventuelle cause en vous prescrivant les traitements adéquats.
Un chirurgien pourra aussi entrer dans la prise en charge de l’hyperhidrose palmaire ou axillaire.
Quels sont les symptômes d'une hyperhidrose palmaire et/ou axillaire ?
Une hyperhidrose sévère peut être à l’origine d’une irritation de la peau (rougeur, sensibilité), et d’une infection par des bactéries ou des champignons (brûlures, démangeaisons).
Si elle n’est pas « grave » à proprement parler, l’hyperhidrose est néanmoins difficile à supporter car elle diminue sérieusement la qualité de vie de la personne atteinte. Elle peut être réellement invalidante d’un point de vue social et psychologique. L’hyperhidrose palmaire peut même devenir un handicap professionnel, dans certains métiers manuels (chirurgiens, mécaniciens) ou tout simplement dès lors qu’il faut serrer la main ou tenir un stylo…
Souffrir d’hyperhidrose tient bien souvent du cercle vicieux : la transpiration excessive des mains ou des aisselles embarrasse la personne. En s’inquiétant, son stress augmente et accentue encore sa transpiration.
Comment diagnostiquer une hyperhidrose palmaire et/ou axillaire ?
Le diagnostic d’hyperhidrose se base tout d’abord sur un interrogatoire du médecin qui recherche notamment les symptômes et les facteurs de risque de la maladie. Dans la plupart des cas, il s’agit d’une hyperhidrose de type essentielle. Cela signifie qu’elle n’est pas liée à une maladie sous-jacente, mais que son origine est inconnue.
L’hyperhidrose touche majoritairement les jeunes adultes à partir de l’adolescence, et diminue au delà de 40 ans. L’hyperhidrose palmo-plantaire, touche davantage les hommes que les femmes. Il existe souvent un membre de la famille qui est atteint mais ce n’est pas obligatoire et ce n’est pas une maladie génétique.
Comment soigner une hyperhidrose palmaire et/ou axillaire ?
Le choix du traitement d'une hyperhidrose palmaire et/ou axillaire dépend :
- Du degré de sévérité de l'hyperhidrose
- De ses répercussions sur la vie du patient et de la perception que ce dernier a de son hyperhidrose
- De sa localisation
- Du choix du patient.
Les applications locales : si l’affection est modérée, la thérapie de première intention se résume à des produits d’application locale à base de sels d’aluminium. Ces antiperspirants doivent être appliqués de préférence la nuit, lorsque les glandes sudorales agissent plus faiblement. Mais ces traitements sont souvent insuffisants en cas de gêne importante, ils sont plus efficaces en cas d’hyperhidrose axillaire. Ces antiperspirants sont à base de sels d’aluminium.
L’ionophorèse : cette technique consiste à plonger les mains et les pieds dans des bacs d’eau, dans lesquels circule un faible courant électrique. Ce courant (de 15 à 20 mA) agit sur la surface de la peau en l’épaississant et bloque ainsi le fonctionnement normal des glandes sudoripares. Facile à mettre en œuvre pour les mains et les pieds, ce procédé est plus compliqué à appliquer dans la région axillaire. Cela nécessite l’utilisation d’électrodes que l’on pose sur les aisselles avec des éponges mouillées. Les séances durent vingt minutes et doivent être répétées plusieurs fois par semaine au début, puis une à deux fois par semaine ensuite en entretien. L'ionophorèse présente un bon taux de réussite et le traitement est doux et indolore. Un inconvénient toutefois : son efficacité est temporaire. Si on arrête le traitement, la transpiration revient au bout de 10 à 20 jours.
La toxine botulique : la toxine botulique est issue de la culture d’une bactérie, le clostridium botulinum. Elle représente une avancée importante dans cette maladie, car elle permet une diminution réelle de la sudation. La toxine botulique est proposée lorsque les applications locales et le traitement par ionophorèse se révèlent inefficaces ou qu’ils sont abandonnés par le patient car trop astreignants. Elle est plus particulièrement efficace pour les aisselles. Le thérapeute réalise des tests pour situer les zones qui transpirent le plus. Puis il injecte le produit en une quinzaine d’endroits, tous les 2 cm environ, très superficiellement. Les résultats apparaissent au bout de 2 à 3 jours, et l’efficacité dure plusieurs mois. Puis il faut refaire le traitement, et ainsi de façon régulière tout au long de la vie. L’injection de toxine botulique est une très bonne indication au niveau des aisselles. Les inconvénients sont son prix élevé et son efficacité temporaire.
Au niveau des mains et des pieds les injections sont très douloureuses et peuvent diminuer la force musculaire, ce qui en limitent l’indication.
Le Miradry : il s’agit d’un nouveau traitement qui utilise des micro-ondes pour détruire de façon irréversible les glandes sudorales des aisselles (actuellement seules les aisselles peut être traitées ainsi, l’utilisation au niveau des mains et des pieds est à l’étude). Le traitement se fait sous anesthésie locale, au cabinet du médecin et dure une heure : il consiste à administrer précisément dans le plan des glandes sudorales des ondes ultra-courtes qui permettent d’éliminer 80 % des glandes en une seule séance. En cas d’hyperhidrose très importante, deux séances espacées de deux mois peuvent être nécessaires. Les micro-ondes génèrent de la chaleur (60 degrés) qui entraînent l’élimination des glandes. Simultanément, un système de refroidissement protège les structurées avoisinantes évitant tout risque pour la peau, les nerfs et les vaisseaux.
C’est actuellement la seule procédure qui permet de réduire de manière durable et non invasive la transpiration des aisselles. Le résultat est définitif car les glandes ne se régénèrent pas. Il n’y a aucune hyperhidrose compensatrice à distance et aucun effet secondaire notoire. Les micro-ondes épilent les poils définitivement dans le même temps. Ce traitement n’affecte pas la thermorégulation du corps car seulement 1 % des glandes sudorales sont localisées au niveau des aisselles et les détruire n’a aucun effet sur notre température.
Agréé par la FDA, 100 000 traitements ont été effectués aux USA fin 2017. Encore peu développé en France, ce traitement est proposé par certains dermatologues et son efficacité varie selon les patients. Son coût est encore élevé.
Le traitement chirurgical : l’objectif est de supprimer l’hyperactivité symphatique qui est responsable du dérèglement des glandes sudoripares et donc de l’hyperhidrose. L’intervention consiste en une sympathectomie thoracique bilatérale sous anesthésie générale. Cette intervention est réalisée par des techniques endoscopiques mini-invasives (thoracoscopie). Le nerf symphatique est localisé le long de la colonne vertébrale, grâce à une mini caméra introduite dans le thorax via l’aisselle, il est repéré puis clippé (mise en place d’un clip qui pince le nerf symphatique) ou sectionné selon les techniques. L’intervention dure en moyenne de 20 min à 40 min selon les cas. Cette intervention est très efficace que ce soit pour l’hyperhidrose palmaire ou axillaire. Néanmoins elle génère une hypersudation compensatrice dans environ la moitié des cas, c’est-à-dire une transpiration dans une zone qui jusque-là ne présentait pas de transpiration particulière (comme le dos, les genoux, le pli des fesses). Cette intervention ne doit être envisagée que pour des hyperhidroses palmaires et plantaires extrêmement invalidantes après avoir envisagé tous les autres traitements.
Mise à jour le 12/12/2023 Revue par le Professeur Yves Castier
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