Gastro-entérologie
Les 10 maladies digestives les plus courantes chez les personnes âgéesPar Fanny Bernardon le 19/04/2021
Le duodénum est l’un des organes qui compose le tube digestif. Il fait la jonction entre l’estomac et l’intestin grêle. Par définition, le cancer du duodénum apparaît lorsque des tumeurs prennent naissance dans le duodénum. Il s’agit le plus souvent d’adénocarcinomes (des tumeurs qui se développent au dépens de la muqueuse qui tapisse le duodénum). On distingue trois types de tumeurs du duodénum : les polypes (des tumeurs bénignes situées sur la paroi et qui peuvent éventuellement évoluer vers un cancer), les tumeurs cancéreuses bénignes et les cancers malins de l’ampoule de Vater (un petit organe situé dans le duodénum, à la jonction entre les voies biliaires et pancréatiques).
Le cancer du duodénum est une pathologie extrêmement rare (moins de 2 % des tumeurs digestives), dont on connait mal l’origine. On sait néanmoins qu’il existe des facteurs de risque, parmi lesquels figurent une consommation excessive de tabac, une exposition prolongée à certains produits cancérigènes, ou encore une alimentation trop riche en graisse. C’est la raison pour laquelle les personnes en surpoids sont davantage exposées. Enfin, certaines maladies, comme la maladie cœliaque, peuvent également être un facteur de risque.
Le cancer du duodénum est une maladie grave qui engage le pronostic vital du patient. L’emplacement particulier où se situent les tumeurs impose une intervention chirurgicale délicate et lourde. Dans ce contexte, un deuxième avis est primordial. Il permet d’une part de confirmer un diagnostic qui n’est pas toujours facile à établir. D’autre part, compte tenu de la gravité du cancer du duodénum et de la lourdeur de l’intervention, un deuxième avis donne au patient la possibilité d’obtenir l’information la plus complète possible sur les stratégies thérapeutiques qui s’offrent à lui. Mieux éclairé, il pourra aussi mieux se préparer et s’investir pleinement dans son traitement. Ce faisant, il augmente les chances de réussite de la thérapie qu’il aura choisie, en fonction de sa situation personnelle.
• Quel est le traitement le plus adapté à ma situation ?
• En quoi consiste l’intervention de Whipple ?
• Quels sont les risques et dois-je craindre des complications ?
• Pourrai-je vivre normalement après l’opération ?
• Devrai-je continuer à suivre un traitement pour mon cancer après l’opération ?
• Si je ne suis pas opérable, quelles autres options existe-t-il ?
• Dois-je modifier mon alimentation ?
• Quel suivi dois-je mettre en place et pendant combien de temps?
Mais aussi toutes les autres questions spécifiques que vous vous posez.
Un gastro-entérologue. C'est le spécialiste des pathologies qui affectent les organes du tube digestif et donc notamment du cancer du duonum. C’est lui qui en fait le diagnostic, en pratiquant une fibroscopie oeso-gastro-duodénale avec des biopsies.
Un oncologue médical. Pour toutes les questions relatives au cancer en général. Il est notamment le spécialiste des traitements médicaux des cancers du duodénum.
Un oncologue radiothérapeute. C’est le spécialiste des traitements par radiothérapie assez rarement indiqués dans les cancers du duodénum.
Le chirurgien digestif. C’est le chirurgien spécialiste des opérations du tube digestif et du foie. Il pratiquera un traitement chirurgical du duodenum si l’indication est posée.
Le chirurgien, le cancérologue (ou l'oncologue), le radiothérapeute et/ou le gastro-entérologue formé en cancérologie digestive décident de la meilleure stratégie une fois le diagnostic établi.
Dans le cadre d’un cancer du duodénum, les symptômes sont assez peu caractéristiques et donc relativement difficile à interpréter. Cela peut causer un retard dans le diagnostic de la maladie. Le plus souvent, les tumeurs du duodénum provoquent des troubles digestifs et des vomissements, une perte d’appétit qui peut évoluer vers une anémie. Parfois, le patient ressent des douleurs abdominales au dessus du nombril. Lorsque le cancer du duodénum est particulièrement important, il entraîne des saignements (que l’on peut observer dans les vomissements ou dans les selles). C’est le signe que le cancer du duodénum est déjà bien avancé. L’une des formes particulières du cancer du duodénum, l’ampullome vatérien, provoque un rétrécissement des voies biliaires. Cette forme de cancer duodénal touche l’ampoule de Vater. Située sur la paroi du duodénum, l’ampoule de Vater permet le passage de la bile et des enzymes nécessaires à la digestion. Une tumeur à cet endroit se traduit nécessairement par une digestion difficile des graisses et peut provoquer de la fièvre et les symptômes d’une jaunisse.
Le diagnostic se base tout d’abord sur un interrogatoire du médecin qui recherche notamment les symptômes et les facteurs de risque de la maladie.
Le cancer du duodénum est diagnostiqué au cours d’un examen endoscopique du duodénum (la duodénoscopie) ou en réalisant une échographie ou echo-endoscopie. D’autres examens sont parfois pratiqués pour éliminer les autres pathologies qui peuvent être suspectées.
Le choix du traitement dépend :
Le traitement du cancer du duodénum est essentiellement chirurgical. Le but de l’intervention est de retirer la partie cancéreuse du duodénum (souvent associée à une partie du pancréas). Le duodénum occupe une situation stratégique dans le système digestif, au carrefour des voies biliaires et pancréatiques. En plus, il est parcouru par de nombreux vaisseaux sanguins. Ces particularités rendent l’intervention chirurgicale délicate. En effet, après avoir réséqué la partie cancéreuse du duodénum, le chirurgien doit réimplanter les canaux biliaires et pancréatiques dans une anse de l’intestin grêle, pour rétablir la continuité du tube digestif. Il permet ainsi au système digestif de continuer à fonctionner. Parfois, d’autres parties des organes voisins sont également retirés, lorsqu’on estime que des cellules cancéreuses peuvent s’y propager. Cette intervention de référence est connue sous le nom de duodénopancréatectomie céphalique (ou intervention de Whipple). Il faut parfois instaurer une alimentation parentérale le temps de l’hospitalisation.
Dans certains cas, le patient ne peut pas être opéré. Il existe désormais des prothèses duodénales métalliques. Ces prothèses sont proposées quand le cancer du duodénum est déjà à un stade avancé. Elles permettent le drainage de la bile et des sucs pancréatiques, notamment quand la tumeur affecte l’ampoule de Vater. Ces prothèses sont mise en place par voie endoscopique. Ce traitement chirurgical est souvent associé à un traitement chimiothérapique.
Une chimiothérapie après l’intervention, est parfois indiquée en fonction du résultat de l’opération et du compte rendu anatomo-patholoqique de la pièce de résection. Elle permet de faire disparaître les cellules tumorales qui n’auraient pas été éliminées lors de l’opération. Elle peut aussi être proposée avant la chirurgie, dans le but de réduire la taille de la tumeur, pour faciliter son exérèse par le chirurgien.
Parfois, le patient se voit également proposer une radiothérapie en complément du traitement initial.
Si il n’y a pas de possibilité de chirurgie, en présence de métastases ou en cas de rechute après la chirurgie, le traitement reposera sur une chimiothérapie.
Mise à jour le 12/12/2023 Revue par le Professeur Thierry André
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