IRM hépatique

L'Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) est une méthode d'imagerie qui repose sur les propriétés magnétiques des atomes d'hydrogène présents dans le corps humain. Contrairement à des techniques comme le scanner ou la radiographie, l'IRM ne fait pas appel aux rayons X. Elle permet de visualiser dans les trois plans de l’espace le foie, un organe vital situé dans la cavité abdominale qui est impliqué dans des fonctions telles que la détoxification, la production de bile et le métabolisme des nutriments.

Pourquoi demander un deuxième avis pour une IRM hépatique ?

Concernant les tumeurs hépatiques, s’il y a détection de lésions suspectes, un second avis peut offrir une meilleure compréhension de la nature de la tumeur, surtout si l'IRM ou le scanner révèle des résultats ambiguës. Cela permet de confirmer ou d'ajuster le diagnostic de tumeurs bénignes ou malignes, telles que le carcinome hépatocellulaire, et d’envisager un plan de traitement optimal. Un second avis peut également garantir que les caractéristiques de la tumeur, telles que sa taille, sa localisation et son extension, sont correctement évaluées, ce qui est crucial pour déterminer la stratégie thérapeutique la plus appropriée (chirurgie, traitement localisé, surveillance, etc.).

Concernant les hépatopathies diffuses, elles peuvent être complexes à diagnostiquer et à suivre. Un second avis peut aider à confirmer la gravité des lésions, garantir l'exactitude de l'appréciation de la fibrose (notamment grâce à des instruments tels que l'élastométrie), et assurer une bonne interprétation de l'IRM hépatique. 

Concernant la cirrhose, une consultation supplémentaire pourrait contribuer à une meilleure compréhension de la progression de la pathologie et à ajuster la prise en charge ou les soins requis pour éviter le risque de complications sévères.

La stéatose, qui est fréquemment associée à des éléments susceptibles d'être modifiés tels que l'excès de poids, le diabète ou la dépendance à l'alcool, peut parfois poser des difficultés en termes de gestion à long terme. Un second avis pourrait aider à valider le diagnostic, évaluer la stéatose, et guider les choix de traitement en ce qui concerne les changements de mode de vie ou l'initiation d'une thérapie. Ceci peut également être essentiel pour éliminer d'autres lésions hépatiques et pour suivre l'apparition éventuelle de complications telles que la progression vers une fibrose ou une cirrhose.

Quelles sont les questions les plus fréquemment posées ?

• Est-ce que l'IRM hépatique peut détecter toutes les formes de cancer du foie, même celles de petite taille ? 
• Peut-on confirmer de façon définitive le diagnostic de lésion hépatique bénigne ?
• Est-ce que l'IRM hépatique est suffisante, faut-il prévoir d'autres examens complémentaires ou une surveillance ? 
• L'IRM hépatique peut-elle me permettre de savoir si ma maladie du foie (comme une hépatite ou une stéatose) a évolué vers une cirrhose ? 
• Est-ce que l'IRM hépatique peut être utilisée pour évaluer l'impact de mes habitudes de vie (comme l’alcool ou l’obésité) sur mon foie ? 
• Si je suis insuffisant rénal, quelles sont les précautions à prendre si une injection de produit de contraste est indiquée ?
• Y a-t-il des contre-indications concernant une IRM ?

Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.

L’IRM hépatique est très fréquemment prescrite par un hépato-gastro-entérologue, spécialiste du foie et du système digestif. 

Un chirurgien peut également en prescrire afin d’évaluer la présence de lésions ou pour planifier une intervention chirurgicale.

In fine, l’IRM sera réalisée par un radiologue. 

Il existe différentes pathologies s’inscrivant dans cet examen. 

Les tumeurs hépatiques sont des lésions du foie, qui peuvent être bénignes ou malignes, qui nécessitent une caractérisation pour déterminer leur nature et leur traitement. Il est notamment primordial de faire le diagnostic définitif des lésions hépatiques bénignes pour éviter des investigations plus agressives et des mesures de surveillance inutiles. L’’IRM hépatique avec injection de produit de contraste est la technique de référence pour caractériser les tumeurs hépatiques bénignes et malignes (notamment le carcinome hépatocellulaire) afin d’évaluer leur taille, leur localisation et leur extension. Le scanner peut également être utilisé, mais l'IRM offre une meilleure précision, notamment pour les lésions hépatiques complexes.

Les hépatopathies diffuses désignent un groupe de maladies affectant l'ensemble du foie, telles que la stéatose, la fibrose ou la cirrhose. Dans ces pathologies, l’IRM hépatique avec ou sans injection de produit de contraste est utilisée pour évaluer l'étendue des hépatopathies diffuses, notamment dans le cas de la cirrhose et de la fibrose hépatique, en complément de tests spécifiques comme l'élastométrie (mesurant la souplesse et la rigidité du foie) et l’échographie. 

Dans la stéatose hépatique qui correspond à une accumulation excessive de graisse dans les cellules du foie, souvent liée à des facteurs comme l'obésité, l'alcoolisme ou le diabète, l'IRM sans injection de produit de contraste est très utile pour détecter et quantifier la stéatose hépatique (accumulation de graisse dans le foie). 

Avant l’examen il faut que le patient s’assure de ne pas avoir sur lui ou en lui des objets métalliques. En effet, la présence de certains pacemakers, d’objets métalliques intra orbitaires, de clips vasculaires ferromagnétiques faisant suite à une neuro chirurgie, contre indiquent l’examen. La grossesse est aussi une contre-indication.

Si le patient est claustrophobe il est important de le signaler afin que les opérateurs de l’IRM puissent le rassurer et réaliser l’examen dans les meilleures conditions possibles. 

L’IRM nécessite dans la majorité des cas une injection de produit de contraste gadoliné (= produit injecté dans les vaisseaux afin de mieux visualiser certains organes). Ainsi le patient doit être à jeun dans les quatre à six heures précédant l’examen. Chez certains patients âgés de plus de soixante cinq ans ou avec des maladies rénales, un dosage de la créatinine (= protéine qui reflète l’état des reins) est demandé afin de s’assurer de l’absence de contre-indication à l’injection. Il est aussi demandé au patient de boire du jus d’ananas avant l’examen car celui-ci diminue le signal de l’estomac et permet une meilleure visualisation des organes à proximité. 

Avant le début de l’IRM, le patient se change dans une cabine proche de la salle de l’examen et met une blouse à usage unique. Il est primordial de retirer tous bijoux, piercings ou appareils auditifs et dentaires. Une perfusion est posée afin de pouvoir injecter le produit de contraste. Le patient s'allonge ensuite sur la table d’IRM les bras le long de la poitrine. Un casque pour écouter de la musique et atténuer le bruit de la machine peut être proposé. Le patient devra rester immobile tout le long de l’intervention. 

À la fin de l’examen, il est demandé au patient de retenir sa respiration pendant dix secondes afin d’obtenir des images en apnée. 

La durée de l’examen est d’une vingtaine à une trentaine de minutes. 

L’examen n’est pas douloureux et le patient peut reprendre ses activités sans précautions particulières le jour même. 

Il est recommandé au patient de bien s’hydrater sur le reste de la journée s'il a reçu une injection de produit de contraste.

Quel est le suivi ? 

En cas de lésion bénigne, il n’existe pas de suivi particulier après une IRM hépatique. 

Cependant, en présence de fibrose ou de cirrhose, le médecin pourra recommander des contrôles réguliers afin de surveiller l’évolution de la maladie. Ces suivis peuvent inclure des IRM de contrôle ou d'autres examens, tels que l’échographie ou l’élastométrie, pour évaluer l'évolution de la fibrose. 

Si des lésions tumorales sont détectées, un suivi rapproché sera mis en place pour suivre l’évolution de la taille et la progression ou la régression potentielle des tumeurs. Cela pourra nécessiter des examens complémentaires comme des biopsies, des tests sanguins ou des scanners afin de mieux comprendre l’évolution de la situation et l’impact des traitements.

Quels sont les bénéfices d'une IRM hépatique ?

L'IRM hépatique permet une représentation détaillée du tissu hépatique, des conduits biliaires et des vaisseaux sanguins, le tout sans l'utilisation de radiations ionisantes. Cette méthode est particulièrement utile pour identifier les lésions focales, différencier les tumeurs bénignes des tumeurs malignes et analyser les hépatopathies diffuses, comme la stéatose (détaillée plus haut). 

L'IRM hépatique est plus efficace que le scanner et l'échographie pour identifier les pathologies hépatiques généralisées et repérer les anomalies localisées.

Elle est aussi indispensable pour le bilan préthérapeutique des lésions hépatiques et pour l'évaluation de la quantité de fer présente dans le foie. 

Dans le domaine de l'oncologie, l'IRM du foie a la capacité de détecter des métastases invisibles par le scanner, ce qui permet d'éviter certaines opérations chirurgicales superflues. 

De plus, il s'agit d'un examen non invasif, contrairement à certaines procédures comme la biopsie hépatique. Ceci permet ainsi de réduire les complications post-intervention pour le patient. 

Quels sont les risques d'une IRM hépatique ?

L'IRM hépatique est généralement considérée comme une procédure sans risque. Toutefois, il faut considérer le risque de réaction allergique au produit de contraste. Ce produit de contraste, généralement à base de gadolinium, peut provoquer des réactions, même si elles restent peu fréquentes. Les manifestations d'une telle réaction allergique peuvent être des démangeaisons, des éruptions cutanées et, dans des cas plus sérieux, des problèmes respiratoires voire une hypotension artérielle.

De plus, l'IRM utilise un champ magnétique de forte intensité, ce qui peut être problématique pour les personnes portant des stimulateurs cardiaques, des défibrillateurs, des prothèses en métal ou certains types de stents. 

Un autre point à considérer concerne les patients souffrant d'insuffisance rénale sévère. L'utilisation de produits de contraste à base de gadolinium peut en effet augmenter le risque de néphropathie induite par ce type de contraste, une complication rare mais potentiellement grave. Il est donc important de respecter les recommandations médicales et d'informer le personnel de santé de tous problèmes médicaux antérieurs avant de passer une IRM du foie.