Hernie abdominale
Qu'est-ce qu'une hernie abdominale ?
Une hernie abdominale correspond à une perte de continuité de la paroi abdominale au niveau d’une zone de faiblesse, acquise ou congénitale, par laquelle le contenu interne, un organe (intestin, …) ou un tissu (graisseux notamment), peut faire saillie.
Acquise ou présente dès la naissance, elle peut provenir d’une faiblesse musculaire, de l’élargissement d’un orifice naturel (inguinal, ombilical), ou survenir sur une cicatrice d’une ancienne intervention chirurgicale. Dans ce dernier cas, c’est ce que l’on appelle une éventration de la paroi abdominale (ou hernie incisionnelle).
Dans la classification des hernies abdominales, on distingue principalement :
- La hernie inguinale (75 % des hernies abdominales), qui se localise au niveau du pli de l’aine, chez l’homme notamment.
- La hernie fémorale ou crurale, sous le pli de l’aine, plus fréquemment chez la femme.
- La hernie ombilicale, au niveau du nombril, le plus souvent chez les jeunes enfants.
- La hernie épigastrique (ou hernie de la ligne blanche), à la partie supérieure de l’abdomen, au-dessus du nombril.
- Les éventrations, qui siègent au niveau d’une ancienne incision chirurgicale, parfois des années après l’opération.
- Il existe également d’autres hernies beaucoup plus rares, comme la hernie de Spiegel, à l’entrecroisement des muscles obliques et transverses (hernie ventrale latérale), ou encore la hernie obturatrice au niveau pelvien.
La hernie abdominale est très fréquente, et peut apparaître à n’importe quel âge, avec une incidence plus élevée chez les hommes.
Chaque année aux Etats-Unis, 700 000 personnes sont opérées de la paroi abdominale pour des hernies. En France, on compte 140 000 opérations par an, dont la moitié se révèle être des éventrations (ou hernies incisionnelles).
Quel est l'intérêt d'un deuxième avis pour une hernie abdominale ?
Pourquoi demander un deuxième avis pour une hernie abdominale ?
Les hernies abdominales et les éventrations correspondent à des affections communes, mais les modalités de leur prise en charge doivent être bien pesées. Un deuxième avis est donc pertinent en cas de doute sur le diagnostic, en cas d’antécédents chirurgicaux ou de maladies graves, en cas de récidive de hernie ou d’éventration, en cas de complications infectieuses, et en cas de volumineuse hernie. De plus, le choix des traitements possibles et nécessaires peut s’avérer complexe, notamment en cas de haut risque de complications postopératoires. La hernie peut également occasionner une gêne quotidienne importante (gêne à l’effort, douleurs, troubles fonctionnels intestinaux) qu’il faut évaluer avec précision. Des préoccupations esthétiques sont aussi fréquemment à l’origine d’une demande chirurgicale du patient qui doit être conseillé au mieux dans sa démarche.
Toutes récidives, complications herniaires demandent une réévaluation de la situation et des options thérapeutiques qui peuvent être mises en œuvre. Une chirurgie n’est jamais anodine et le patient doit participer, avec l’équipe médicale, au choix du traitement qui lui convient.
Quelles sont les questions les plus fréquemment posées pour une hernie abdominale ?
- Est-on sûr de mon diagnostic ?
- Mon cas requiert-il un traitement ?
- La chirurgie est-elle nécessaire dans mon cas ?
- Quelles sont les évolutions de la maladie ?
- La chirurgie me serait-elle bénéfique ?
- Quelle technique chirurgicale est proposée ?
- A quel stade en suis-je et que dois-je éviter de faire ?
- D’autres examens complémentaires sont-ils nécessaires ?
- Reprendre une activité physique m’est-il possible ?
- Quels sont les risques de la chirurgie ?
Mais aussi toutes les autres questions spécifiques que vous vous posez.
Quels sont les spécialistes de la hernie abdominale ?
Le médecin généraliste peut être à même de faire le diagnostic, ainsi que de prescrire les différents examens complémentaires nécessaires. Par la suite, la consultation d’un chirurgien viscéral et digestif est nécessaire pour toute chirurgie. Il est également le plus qualifié pour confirmer le diagnostic de hernie abdominale.
Quels sont les symptômes d'une hernie abdominale ?
Une hernie non compliquée peut être réduite par le médecin. Cette manœuvre n’est plus possible dès lors que la hernie est étranglée, c’est-à-dire lorsqu’une anse intestinale se coince dans la hernie, occasionnant une douleur intense.
Le risque évolutif majeur est l’étranglement de la hernie, douloureuse à la palpation, et donc du tube digestif qui s’y est incarcéré. La douleur devient persistante, et s’accompagne habituellement de vomissements dus à l’occlusion intestinale. Si le problème n’est pas traité, une nécrose des tissus puis une perforation avec péritonite peuvent survenir, avec alors une douleur diffuse, notamment à la palpation abdominale.
Comment diagnostiquer une hernie abdominale ?
Le diagnostic d'une hernie abdominale est principalement clinique. Le médecin inspecte le patient en position debout afin d’augmenter la pression abdominale, et demande au patient de tousser si la hernie n’est pas palpable. Le médecin concentre son examen sur la palpation des différents orifices herniaires, de l’ombilic, de la région inguinale (avec chez l’homme la palpation à l’aide d’un doigt qui remonte le long du canal inguinal), ainsi que de toutes les cicatrices dues à des opérations chirurgicales.
Les autres diagnostics de tuméfaction au niveau de l’aine peuvent être un ganglion lymphatique ou encore d’un testicule dit ectopique, non descendu.
Au niveau du scrotum chez l’homme, il peut s’agir aussi d’une varicocèle (dilatation des veines testiculaires), d’une hydrocèle testiculaire (liquide au niveau de l’enveloppe du testicule) ou encore d’une tumeur testiculaire.
En cas de doute quant au diagnostic, le médecin peut parfois être amené à réaliser un scanner ou une échographie.
Comment soigner une hernie abdominale ?
Chez l’adulte, quel que soit le site (inguinal, ombilical, …) ou le type de hernie ou éventration, l’indication chirurgicale est en général posée devant des symptômes à type de gêne, notamment à l’effort, voire de douleurs, ou lorsque le volume est important, ce d’autant plus qu’il existe un risque de complication à type d’étranglement.
En cas de hernie étranglée, une intervention chirurgicale en urgence est immédiatement pratiquée. La chirurgie consiste à isoler la hernie, à réintégrer le contenu abdominal extériorisé pour ensuite renforcer la paroi abdominale afin de recouvrir l’orifice : par la suture des muscles, et le plus souvent la mise en place d’une prothèse (plaque synthétique souple non-résorbable) destinée à renforcer la solidité de la réparation et éviter les récidives. Cette intervention se déroule généralement sous anesthésie générale, par ouverture abdominale (laparotomie), ou lors d’une chirurgie mini-invasive (cœlioscopie), le plus souvent en ambulatoire (sortie le soir même) pour les hernies et petites éventrations. Une hospitalisation de quelques jours peut être nécessaire en cas de hernie volumineuse ou éventration. La période post-opératoire de consolidation est de quatre semaines, qui peut nécessiter l’arrêt du tabac, le port d’une ceinture de contention et l’abstention des efforts physiques importants.
Ces interventions ont aujourd’hui de très bons résultats, avec par exemple moins de 2 % de récidive pour une hernie de l’aine.
Les risques pendant l’intervention concernent essentiellement les lésions du tube digestif lors des réparations de volumineuses hernies ou éventrations, qui peuvent augmenter le risque d’infection.
Les risques précoces sont la formation de sérome (poche de liquide stérile) qu’il faut parfois ponctionner, l’hématome ou très rarement l’infection de la prothèse mise en place.
Les risques plus tardifs sont la persistance de douleurs séquellaires, qui régressent généralement dans les années suivant l’opération, ou encore la récidive de la hernie.
À cela, il faut ajouter les risques inhérents à toute chirurgie abdominale, avec notamment les complications thrombo-emboliques, hémorragiques et infectieuses.
Mise à jour le 30/07/2021 Revue par le Professeur Nicolas Carrère
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