Les différentes causes de la ménopause précoce

En général, une femme est ménopausée aux alentours de 50 ans. Cependant, il arrive que certaines femmes traversent cette période bien avant… Quelles en sont les causes ? Encore entourée de mystère, l'origine de la ménopause précoce, et de l'insuffisance ovarienne prématurée est souvent multifactorielle. Elle peut avoir des causes génétiques, médicales, immunitaires mais aussi psychologiques. On fait le point.

400 000, ce chiffre représente le nombre de femmes en France qui, chaque année, parviennent à l’âge de la ménopause, en général entre 45 et 55 ans. On parle de ménopause précoce quand celle-ci survient avant l'âge de 40 ans. S'il arrive parfois que la ménopause précoce se déclenche naturellement, elle peut s'expliquer par plusieurs raisons qui aujourd'hui font l'objet de plusieurs études, notamment entre les facteurs psychologiques et la ménopause précoce. La principale cause de ménopause précoce s'explique par une insuffisance ovarienne prématurée, elle-même provoquée par différents facteurs souvent difficiles à déterminer.

Qu'est-ce qui provoque une ménopause précoce chez la femme ?

Alors que 1% des femmes de moins de 40 ans sont concernées, dans près de 80 % des cas, l’origine de la ménopause précoce est inconnue. Les causes possibles peuvent être diverses comme en cas d'ablation des ovaires (ovariectomie), d'altérations génétiques, de maladies auto-immunes, de contact avec des substances toxiques, d'infections virales, de traitements contre le cancer ou encore de choc émotionnel ou de traumatisme.

Les facteurs psychologiques 

Si les causes psychologiques ne sont pas les seules responsables de la ménopause précoce, elles peuvent jouer un rôle dans son déclenchement ou dans son intensification. Traumatismes ( deuil, accident...) et stress chronique peuvent avoir un impact sur la santé générale et la régulation hormonale, pouvant potentiellement précipiter la ménopause précoce. Ce sont l'hypothalamus et l'hypophyse, qui contrôlent le fonctionnement des ovaires et les sécrétions hormonales. 

Les troubles de l'alimentation comme l'anorexie ou la boulimie, peuvent entraîner une perte de poids perturbant ainsi les hormones féminines et potentiellement contribuer à une ménopause précoce.

De plus, les troubles de l'humeur, la dépression et l'anxiété peuvent influencer la régulation hormonale et le fonctionnement des ovaires. 

Les causes génétiques et héréditaires

Si aucune raison médicale évidente n’explique cette arrivée précoce de la ménopause, il est fort probable que la cause soit d’origine génétique. Ainsi, l'âge auquel la ménopause survient peut-être héritée. Une femme dont la mère ou la sœur ont souffert d'insuffisance ovarienne précoce a plus de risques d'être touchée également. Selon le site américain Heath  dans 20 % des cas, une femme qui connaît une ménopause précoce n’est pas la seule de sa famille à souffrir de ce problème. Certaines maladies génétiques telles que le syndrome de Turner par exemple sont également pointées du doigt. Les femmes souffrant de ce syndrome sont ainsi susceptibles de développer une ménopause précoce entre 30 et 40 ans. 

Les facteurs environnementaux

Les produits chimiques utilisés dans l’exercice de certaines professions sont aussi mis en cause dans les cas de ménopause précoce. Une étude s'est penchée sur l’insuffisance ovarienne prématurée chez les coiffeuses et a démontré une augmentation du risque de ménopause précoce chez les coiffeuses, suite à l'utilisation de certains produits.

Le style de vie : tabagisme, alcoolisme...

Certaines habitudes de vie peuvent aussi avoir un impact sur l'âge de la ménopause. C'est le cas du tabagisme. Les substances toxiques contenues dans les cigarettes affectent les niveaux d’œstrogènes et peuvent contribuer à une ménopause précoce. Selon plusieurs études, les fumeuses régulières auront tendance à être ménopausées plus tôt, en moyenne de 1 à 2 ans avant les non-fumeuses.

Un poids insuffisant

Une étude publiée en 2017, menée par deux épidémiologistes à l’Université du Massachusetts Amherst nous apprend que les femmes ayant un indice de masse corporelle (IMC) inférieur à 18,5, auraient 30 % de risque supplémentaire de connaître une ménopause précoce comparée aux femmes ayant un IMC normal. La raison ? Les femmes ayant un indice de masse corporelle plus faible ont moins de réserves d’œstrogènes, car ces derniers sont stockés dans les tissus adipeux.

Les maladies auto-immunes

Les causes auto-immunes et certaines seraient responsables de 20% des ménopauses précoces.

Dans les maladies auto-immunes, le système immunitaire produit des anticorps anormaux qui attaquent à ses propres tissus, dont les ovaires les empêchant de fonctionner normalement. L’insuffisance ovarienne précoce est souvent associée à des pathologies endocrines auto-immunes comme la maladie de Basedow, la maladie de Crohn, le diabète de type I, le lupus érythémateux disséminé, la polyarthrite rhumatoïde, ou encore la myasthénie. 

La thyroïdite (liée à l'inflammation de la glande thyroïde) peut expliquer le développement d'une ménopause précoce. Il en va de même pour la maladie d'Addison, pour laquelle les glandes surrénales ne produisent pas suffisamment d'hormones.

Les effets possibles suite à certains traitements et opérations chirurgicales

La ménopause précoce peut être induite par des traitements comme ceux contre le cancer : la chimiothérapie et la radiothérapie peuvent ainsi altérer la fonction ovarienne. En fonction de l'intensité de ces traitements, de la zone traitée, de la durée du traitement et de sa puissance, l'insuffisance ovarienne peut être réversible ou définitive.

C’est la cause la plus évidente de la ménopause précoce. Certaines opérations chirurgicales préconisée dans les cas de cancer de l’ovaire, cancer de l’endomètre et de cancers du col de l’utérus  peuvent provoquer une ménopause précoce. C’est le cas de l’ablation des deux ovaires (ovariectomie bilatérale) qui arrête les règles et provoque la ménopause. L'ablation chirurgicale de l’utérus (hystérectomie) va arrêter les règles, mais elle n’entraîne pas la plupart des symptômes de la ménopause tant que les ovaires fonctionnent.

Si vous craignez être à risque de ménopause précoce en raison de facteurs psychologiques, héréditaires ou encore immunitaires,  il est recommandé de consulter un professionnel de la santé pour évaluer votre situation et discuter des mesures à prendre. Un  deuxième avis vous permettra de faire le bon choix.

Sources :

• https://www.vidal.fr/maladies/sexualite-contraception/menopause.html 
• https://www.inserm.fr/dossier/menopause/#pourquoi-et-comment-la-menopause-survient-elle 
• https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/menopause
• http://gemvi.org/grand-public/ 
• https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/probl%C3%A8mes-de-sant%C3%A9-de-la-femme/troubles-menstruels-et-anomalies-du-saignement-vaginal/m%C3%A9nopause-pr%C3%A9coce
• https://www.dergam.com/menopause-precoce-comment-lexpliquer/