Bypass

Le bypass est une opération chirurgicale consistant à connecter le haut de l’estomac directement avec à la partie moyenne du tube digestif afin de réduire le volume de l’estomac et réaliser un court-circuit de la partie initiale du tube digestif.

Il existe deux types de bypass : le classique gastric bypass en Y et le “mini” bypass encore appelé gastric bypass en omega ou à une seule anastomose. Le “mini” gastric bypass n’est plus recommandé par la Haute Autorité de Santé et n’est donc plus pris en charge par la sécurité sociale. 

Pourquoi demander un deuxième avis pour un bypass ?

L’intérêt du deuxième avis dans le cadre d’un bypass est d’abord de savoir si le patient est éligible à une chirurgie bariatrique et s’il présente des contre-indications au bypass, pour pouvoir, si c’est le cas le rediriger vers un autre type d’intervention. La consultation permet au patient d’avoir des conseils et/ou recommandations de spécialistes qui lui permettent d'appréhender de manière rassurante cette prise en charge.

Quelles sont les questions les plus fréquemment posées pour un un bypass ?

• Suis-je éligible à la chirurgie bariatrique ?
• Quelles sont les contre-indications dans le cadre d’un bypass ?
• En quoi le bypass est-il plus adapté à mon cas que les autres chirurgies bariatriques ?
• Comment s’organise mon suivi à long terme ?
• Devrais-je arrêter certains aliments ou en privilégier particulièrement d’autres ?
• Quels sont les risques de carence ?

Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.

Le spécialiste du bypass est le chirurgien digestif, spécialisé en chirurgie bariatrique. Il doit exercer dans une équipe spécialisée. La préparation à l’intervention et le suivi sont réalisés auprès d’un médecin nutritionniste.

Le bypass est indiquée dans le traitement de l’obésité de l’adulte. Les recommandations actuelles de la Haute Autorité de Santé sont un indice de masse corporelle (IMC) supérieur ou égal à 40 kg/m2 ou un IMC supérieur ou égal à 35 kg/m2, associé à une maladie liée à l’obésité, comme le diabète de type 2, l’hypertension artérielle ou l’apnée du sommeil. L’intervention est réalisée après une préparation multidisciplinaire qui comprend une prise en charge nutritionnelle pendant au moins 6 mois et la réalisation d’un bilan préopératoire complet afin de dépister des maladies associées ou des carences en vitamines.

L’intervention se déroule sous anesthésie générale et le plus souvent par cœlioscopie (une caméra et de petits instruments sont introduits dans le ventre en faisant de petites incisions, ce qui diminue la douleur post opératoire et accélère la récupération). Dans le bypass en Y, on découpe une petite poche d’estomac dans la continuité de l’œsophage. Cette petite poche a le volume d’un petit-suisse (15 à 20 mL). Puis cette poche est connectée à la partie moyenne de l’intestin grêle, pour reconstituer la continuité digestive. Il n’y a pas de portion du tube digestif qui soit enlevée. La partie court-circuitée (le reste de l’estomac, dans lequel ne vont plus les aliments ingérés, et le début de l’intestin grêle) est ensuite connectée au circuit principal. Le bypass agit via plusieurs mécanismes : la capacité d’ingestion des aliments est réduite ce qui conduit à un sentiment de satiété plus rapide (mécanisme restrictif), l’arrivée d’aliments incomplètement digérés dans le tube digestif est responsable de la sécrétion d’hormones intestinales qui diminuent la faim (GLP-1) et l’absorption des nutriments est moins bonne.

Quel est le suivi après un bypass ?

Un suivi à vie est recommandé après la pose d'un bypass, du fait du risque de carences nutritionnelles associées. Durant le premier mois, une alimentation mixée et fractionnée est préconisée, pour permettre de s’adapter au nouveau montage. Il est important de maintenir une alimentation équilibrée avec un apport de protéines suffisantes, pour éviter une perte musculaire trop importante. Une supplémentation vitaminique à vie est également nécessaire.

Quels sont les bénéfices d'un bypass ?

Le bypass permet une perte de poids et une amélioration des maladies cardiovasculaires associées comme le diabète de type 2 ou l’hypertension et l’apnée du sommeil. La perte d’excès de poids est en moyenne de 70 %. L’excès de poids est défini comme le poids au-dessus d’un IMC égal à 25. Comme pour toutes les interventions de l’obésité, le bypass doit être associée à une modification des habitudes alimentaires et une activité physique régulière, afin d’obtenir de bons résultats dans le temps.

Quels sont les risques d'un bypass ?

Le risque principal est la fistule, qui correspond à un défaut de cicatrisation au niveau des sutures, entrainant la fuite des aliments et de liquide digestif dans la cavité abdominale, conduisant à la formation d’un abcès. Ce risque est de 2 à 4 % après l’opération et survient en post opératoire immédiat (24-48 h). La découverte se fait devant des douleurs abdominales, une fièvre ou des difficultés à s’alimenter. Le traitement nécessite souvent une ré-opération en urgence pour nettoyer l’abcès ou la péritonite et mettre en place des drains. 

Les autres risques sont le saignement sur la ligne d’agrafage et à plus long terme, les dumping (malaise à l’alimentation trop sucrée), la dénutrition et la survenue d’occlusion digestive.