Identifier les signes de fertilité pour maximiser vos chances de grossesse

Comment savoir si on est fertile ? Voilà une question que se posent de nombreux couples en mal de grossesse. Reconnaître les signes d’une bonne fertilité ou savoir quand consulter un spécialiste face à des difficultés de procréation est essentiel pour mener à bien un désir d’enfant.

Qu’est-ce que la fertilité ?

La fertilité se définit comme la capacité naturelle d’un individu ou d’un couple à concevoir un enfant. Sur le plan physiologique, elle se traduit chez la femme par la faculté d’ovuler, c’est-à-dire de libérer un ovocyte qui peut être inséminé, ainsi que par la possibilité de mener une grossesse à terme. Chez l’homme, elle se mesure par l’aptitude à produire des spermatozoïdes capables de féconder un ovule.

Le terme « fertilité » est souvent confondu avec celui de « fécondité » : la fertilité est une caractéristique biologique décrivant la capacité à procréer, tandis que la fécondité est un concept démographique indiquant le nombre d’enfants qu’une femme a effectivement mis au monde. La première conditionne donc la seconde.

La fertilité peut être perturbée par une multitude de facteurs physiologiques, génétiques et environnementaux. Ainsi, environ 17,5 % de la population adulte mondiale vit avec une infertilité, selon l’Organisation mondiale de la Santé. En France, les études épidémiologiques suggèrent que l’infertilité affecte de 15 % à 25 % des couples, soit presque un sur huit. Cela signifie que ces couples ne parviennent pas à une grossesse après plus de 12 mois de rapports sexuels réguliers et complets.

Comment savoir si on est fertile ou si on est concerné par ces perturbations ? Certains symptômes peuvent vous aider à répondre à cette question. Si nécessaire, des examens pourront également vous être prescrits afin d’y voir plus clair.

Quels sont les signes de la fertilité chez la femme  ?

Cycles menstruels et ovulation

La fertilité féminine est étroitement liée à la régularité des menstruations. En effet, un cycle régulier, c’est-à-dire qui dure en moyenne 28 jours, mais peut varier de 21 à 35 jours, est souvent l’indice d’une ovulation saine. Celle-ci se produit généralement en milieu de cycle et représente la période la plus fertile du mois. Des signes physiques peuvent vous aider à identifier cette phase :

• légère augmentation de la température basale du corps ;
• douleurs légères dans le bas-ventre ;
• changements de consistance de la glaire cervicale (substance transparente qui permet aux spermatozoïdes de remonter dans l’utérus), qui devient plus claire et élastique comme du blanc d’œuf. Elle est observable à la vulve après quelle se soit écoulée.

Examens médicaux et tests

En cas de difficulté à tomber enceinte, l’observation et la surveillance de ces signes peuvent être insuffisantes. Alors, comment savoir si on est fertile ? Votre médecin pourra vous prescrire divers examens afin d’évaluer précisément votre santé reproductive.

• La courbe de température vise à apprécier la qualité de l’ovulation et à fixer les dates des autres examens à pratiquer.
• Les tests hormonaux mesurant les taux de FSH, LH, œstrogènes et progestérone, peuvent fournir des indications sur l’ovulation et la santé globale des ovaires.
• Une échographie abdomino-pelvienne permet d’estimer la réserve ovarienne en follicules et de déceler des causes ovariennes (kystes, SOPK, etc.), utérines (fibromes, malformations, etc.) ou une endométriose.
• L’hystérosalpingographie cherche à mettre en évidence des anomalies de l’utérus ou une obstruction des trompes de Fallope, empêchant la migration de l’ovule. Elle peut être complétée ou remplacée par une hystéroscopie (observation de l’intérieur de l’utérus à l’aide d’une sonde optique).
• Une cœlioscopie abdomino-pelvienne peut être réalisée pour identifier des affections des trompes ou des maladies pelviennes, comme l’endométriose, et les traiter si possible.

Des examens complémentaires pourront être prescrits par votre médecin si nécessaire, afin de détecter d’éventuels problèmes sous-jacents, comme un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), une insuffisance ovarienne prématurée ou une endométriose. Les diagnostiquer permettra alors de mettre en œuvre un traitement approprié ou encore d’envisager une procréation médicalement assistée.

Comment savoir si on est fertile quand on est un homme ?

Lorsqu’un couple ne parvient pas à concevoir d’enfant, la recherche de la cause de l’infertilité passe aussi par l’évaluation de la santé du système reproducteur masculin. Différents bilans peuvent ainsi être effectués.

Spermogramme

Le spermogramme est un examen de laboratoire standard pour évaluer la fertilité masculine. Il mesure plusieurs aspects du sperme, tels que le volume de l’éjaculat, le nombre total de spermatozoïdes (concentration), leur motilité (leur capacité de mouvement), et leur morphologie (leur forme et leur structure).

Des anomalies dans ces paramètres peuvent être à l’origine de différents types de problèmes de fertilité :

• l’azoospermie, en cas d’absence totale de gamètes ;
• la nécrozoospermie, quand une grande quantité des spermatozoïdes présents est morte ;
• l’asthénozoospermie, se caractérisant par un défaut de mobilité ;
• l'oligospermie, qui se définit comme une faible concentration de spermatozoïdes ;
• la tératospermie, en cas d’anomalies morphologiques des gamètes ;
• l’oligo-asthéno-térato-spermie, quand il existe une triple altération du sperme.

Afin d’établir un diagnostic certain, un spermogramme de contrôle est à effectuer environ deux mois plus tard.

Autres tests chez l'homme

Outre le spermogramme, différentes analyses viennent compléter le bilan de fertilité masculine :

• Le dosage sanguin de la testostérone, de l’hormone folliculo-stimulante (FHS), de l’hormone lutéinisante (LH) et de la prolactine fournit des indications sur d’éventuels dysfonctionnements hormonaux.
• Une échographie scrotale permet la détection de varicocèles, d’obstructions ou d’autres anomalies anatomiques.
• L’étude du caryotype (des chromosomes) vise à déceler des problèmes génétiques affectant la fertilité.
• Une analyse biochimique du sperme cherche à déterminer la présence d’anticorps anti-spermatozoïdes, empêchant donc la procréation.

Un examen physique, ainsi qu’un questionnaire sur les antécédents de santé, seront menés en parallèle de ces différents bilans, afin de donner un aperçu complet de la capacité reproductive masculine. Un urologue ou un andrologue pourront alors identifier les origines spécifiques de l’infertilité et vous orienter vers le traitement approprié.

Quelles sont les causes d’infertilité ?

Les motifs d’infertilité sont nombreux et concernent les deux sexes. La première d’entre elles est l’âge. Ainsi, chez les femmes, le risque de ne pas avoir d’enfant s’élève de plus en plus à partir de 35 ans (14 % à 35 ans, 35 % à 40 ans et 80 % après 45 ans). Par ailleurs, la maternité tardive accroît les risques de fausses couches, de problèmes obstétricaux, d’hypotrophies ou d’anomalies congénitales. Chez les hommes, le vieillissement affecte la qualité du sperme, entraînant donc des difficultés de procréation, l’augmentation du risque de fausses couches et des risques génétiques dans la descendance. La possibilité d’une grossesse est d’autant plus impactée si chacun des deux partenaires rencontre déjà une baisse de sa fertilité en raison de son âge.

Les habitudes de vie peuvent aussi avoir des répercussions sur la reproduction. Le tabagisme, par exemple, peut altérer la qualité du sperme et les niveaux hormonaux, avancer la survenue de la ménopause et augmenter les risques de grossesses extra-utérines et de fausses couches. L’alcool, l’obésité, la sédentarité et une alimentation de moindre qualité sont également des facteurs qui peuvent contribuer à l’infertilité.

Enfin, les polluants environnementaux et les perturbateurs endocriniens, présents dans de nombreux produits de consommation courante, affectent le système endocrinien et la fertilité. Ils peuvent impacter les gamètes, la fécondation, le développement embryonnaire et la santé du nouveau-né.

Quand consulter un spécialiste ?

Si vous essayez de concevoir depuis plus d’un an sans succès, vous vous posez sûrement de nombreuses questions : « Pourquoi ça ne marche pas ? Mon conjoint et moi avons-nous un problème ? Comment savoir si on est fertile ?  Quand consulter un spécialiste ? ». Ne restez pas avec vos interrogations et tournez-vous vers un expert pour réaliser un bilan de fertilité. Pour les femmes de plus de 35 ans, une consultation peut être envisagée au bout de six mois sans grossesse, malgré des rapports sexuels réguliers et complets.

En cas de symptômes inhabituels, comme des cycles menstruels irréguliers, des douleurs pelviennes, ou en cas d’antécédents médicaux susceptibles d’affecter la fertilité, tels qu’une infection sexuellement transmissible (IST), il est également sage de consulter plus tôt. Chez l’homme, certains facteurs justifient aussi un rendez-vous précoce : faible quantité de sperme, antécédents de testicules non descendus, problèmes d’érection ou d’éjaculation…

De la même manière, des antécédents médicaux ou génétiques au sein du couple, comme des chirurgies antérieures, des traitements contre le cancer, ou des maladies chroniques, peuvent impacter la fertilité et nécessiter l’intervention d’un spécialiste du sujet.

Gynécologues, urologues, andrologues peuvent effectuer des évaluations approfondies pour identifier la cause de l’infertilité. En plus des différents examens évoqués plus haut, un test de Hühner ou test « post-coïtal » est, en général, proposé au couple. Il consiste à prélever de la glaire cervicale dans les six à douze heures suivant un rapport sexuel, afin de s’assurer de sa qualité et de vérifier la présence et de la motilité des spermatozoïdes de l’homme dans celle-ci. L’interaction glaire cervicale-spermatozoïdes peut permettre d’identifier des troubles, causes de l’infertilité du couple : insuffisance de la glaire et/ou du sperme, suspicion d’anomalies immunologiques en cas de glaire et sperme normaux.

Grâce à tous ces examens, les professionnels de santé spécialistes de la fertilité peuvent établir un diagnostic précis et proposer des traitements adaptés, augmentant alors vos chances de grossesse.

Concevoir un enfant n’est pas toujours aussi simple qu’on le souhaiterait. Comment savoir si on est fertile ? Que faire en cas de difficultés ? Si vous avez des préoccupations concernant votre fertilité, nos spécialistes sont là pour vous accompagner. N’hésitez donc pas à demander un deuxième avis pour trouver les réponses à vos questions.

Sources :

• Infertilité, des difficultés à concevoir multiples, Inserm, 2019 : https://www.inserm.fr/dossier/infertilite/
• Baisse de la fertilité et de la fécondité : pourquoi ?, Ameli, 2023 : https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/sterilite-pma-infertilite/baisse-de-la-fertilite-et-de-la-fecondite-pourquoi
• Comprendre l’infertilité, Ameli, 2023 : https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/sterilite-pma-infertilite/comprendre-sterilite
• Le bilan médical de l’infertilité, Ameli, 2023 : https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/sterilite-pma-infertilite/bilan-medical-infertilite-sterilite
• Infertilité, OMS, 2020 : https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/infertility