Quel est l'âge maximum pour avoir un enfant ?
Quel est le meilleur âge pour faire un enfant ? Est-ce encore possible à 35, 40, 45 ans ou plus ? Quels sont les risques d’une grossesse dite tardive ? Entre injonctions sociales, croyances populaires et réalités médicales, comment démêler le vrai du faux ?
Quel est l'âge moyen d'une première grossesse ?
Depuis les années 70, on observe un net recul de l’âge auquel les femmes choisissent d’avoir leur premier enfant. Les données de l’Insee illustrent ce phénomène : en 1977, l’âge moyen de la mère à l’accouchement était de 26,5 ans, puis de 28,8 ans en 1994 et de 31 ans en 2022.
En moyenne, les pères conçoivent leur enfant 3 ans plus tard que les femmes. Cette différence s’explique par l’écart d’âge moyen entre les conjoints.
Ce recul de l’âge d’accueil du premier enfant, mais aussi des suivants, s’explique par une modification de la société : les études s’allongent, les couples se forment plus tard, l’entrée sur le marché du travail est plus difficile, le coût du logement est plus élevé et les normes sociales évoluent : avoir un enfant passé 40 ans est aujourd’hui tout à fait accepté, tout comme le fait de ne pas vouloir d’enfant du tout.
Cet âge plus tardif de la maternité n’est pourtant pas une exception française. La France se situe dans la moyenne européenne et est devancée par les Pays-Bas, l’Irlande et l’Italie où les couples conçoivent leurs enfants plus tardivement.
Quand faire un enfant ? Les âges les plus fertiles
Il n'y a pas d'âge idéal pour débuter une grossesse. Cependant, il faut bien avoir à l'esprit que les couples qui tardent à mettre en route une grossesse se heurtent au plafond biologique, car le risque de ne pas avoir d’enfant augmente avec l’âge.
En effet, en termes de fertilité féminine, la meilleure période pour concevoir un enfant se situe entre 18 et 31 ans. Les grossesses débutent en général après 6 mois d'essai ou au bout d'un an. Après 30 ans, les femmes voient leur fertilité diminuer. Cette baisse s’accentue encore nettement après 37 ans. A 20 ans, le risque de ne pas connaître de grossesse est de 4 %, à 35 ans de 14 %, à 40 ans de 35 % et après 45 ans de 80 %.
Pour les hommes, la question de l’horloge biologique est beaucoup moins connue et soumise à la pression sociale, mais elle existe. Avec l’âge, la qualité de l’ADN des spermatozoïdes baisse, ce qui entraîne une augmentation de l’infertilité, des fausses couches et des risques génétiques pour l’enfant à naître.
Chaque année qui passe, pour l’homme comme pour la femme, augmente le risque ne pas parvenir à obtenir de grossesse de 11 % et de ne pas aboutir à une naissance vivante de 12 %. A 50 ans, 13,5 % des femmes et 20,6 % des hommes n’ont eu aucun enfant.
Enceinte à 35 ans ou plus : quels sont les risques ?
35 ans, est l’âge maternel charnière auquel la fertilité commence à diminuer. Les chances de succès restent bonnes, mais la mise en route d’une grossesse sera peut-être plus longue et le taux de réussite sera moins élevé. Il s’agit là d’un âge moyen et la fertilité de chaque femme est bien entendu différente.
Une grossesse à 35 ans est également considérée comme plus à risque. Après 35 ans, les risques de complication pendant la grossesse et à la naissance sont augmentés, avec un nombre plus important de pathologies obstétricales (fausses couches, prééclampsie, diabète gestationnel, placenta prævia), de difficultés à l’accouchement (hémorragie du post-partum, mortalité maternelle), de pathologies fœtales (anomalies chromosomiques, retards de croissance, risques de malformations) et de risques à la naissance (prématurité, mortalité périnatale, petit poids de naissance).
Après 35 ans, les résultats des études montrent que les accouchements prématurés augmentent de 5 à 10 %. Il en va de même pour les risques d’hypertension artérielle, qui sont la première cause de mortalité maternelle et néonatale : ils se trouvent multipliés par 3 ou 4 dès 35 ans.
Enceinte à 40 ans : les grossesses dites tardives
A 40 ans, on se sent encore jeune et en bonne santé, mais la fertilité baisse très rapidement et les risques pendant la grossesse et à la naissance sont très nettement multipliés. Les cycles menstruels peuvent être plus espacés et la réserve ovarienne plus basse. On parle alors de « grossesse tardive » voire de « grossesse gériatrique », terme stigmatisant qui peut à juste titre faire grincer des dents. Certaines sources emploient même ces termes pour qualifier une grossesse dès l’âge de 35 ans.
Le nombre de grossesses à 40 ans ou plus ne cesse d’augmenter depuis les années 80. Selon l’Insee, sur un groupe de 100 femmes entre 40 et 50 ans, il y aura au total 10 naissances. Ces grossesses dites tardives interviennent généralement chez les cadres et les futures mamans nées à l’étranger. 6 fois sur 10, l’enfant né après 40 ans est au moins le troisième enfant du couple. Seul un quart des bébés nés d’une grossesse tardive sont les premiers enfants de leur mère.
Ces grossesses après 40 ans donnent lieu à un suivi médical plus poussé qu'au début de la trentaine, en raison du risque de complications plus élevé. La croissance du fœtus, la vitalité fœtale, le diabète gestationnel, le dépistage de la trisomie, la tension artérielle et les grossesses multiples seront plus surveillés.
Jusqu'à quel âge une femme peut-elle tomber enceinte et avoir un bébé naturellement ?
Selon les chiffres de l’Inserm, la moitié des femmes ne peut plus avoir d’enfant naturellement après 40 ans et il devient quasiment impossible de concevoir naturellement après 45 ans.
Un facteur important est également à prendre en compte : l’âge du couple. Les effets négatifs de l’âge de chaque partenaire au moment de la conception sont en effet cumulatifs. Une femme de plus de 40 ans aura plus de facilité à concevoir avec un homme plus jeune qu'elle qu’avec un homme de son âge, et inversement. Selon les données de l’Assurance maladie, « le taux de fausses couches est multiplié par 6,7 si l’homme a plus de 40 ans et la femme plus de 35 ans ».
Bon à savoir : en France, l’assistance médicale à la procréation (AMP/PMA) n’est prise en charge par la Sécurité sociale que jusqu’à 43 ans. En Espagne, l’âge limite pour avoir accès aux techniques de PMA, comme l'insémination artificielle ou la fécondation in vitro (FIV), est de 50 ans. Aux Etats-Unis, il n'y a pas d'âge maximum pour accéder à la PMA.
L’âge est indéniablement un facteur important à prendre en compte pour mettre en route et mener à terme une grossesse. Mais le fait d’avoir plus de 35 ans pour un homme comme pour une femme n’est pas une fatalité. Pour en savoir plus et choisir la meilleure option pour débuter votre grossesse, ne tardez pas et demandez un deuxième avis médical de spécialiste.
Sources :
- Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), Infertilité : des difficultés à concevoir d’origines multiples, 2019 : https://www.inserm.fr/dossier/infertilite/
- Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), Age moyen de la mère à l’accouchement : données annuelles de 1997 à 2022 : https://www.insee.fr/fr/statistiques/2381390
- Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), La fécondité après 40 ans ne cesse d’augmenter depuis 1980, 2022 : https://www.insee.fr/fr/statistiques/6019324
- Institut national d’études démographiques, Les hommes ont des enfants plus tard que les femmes, 2016 : https://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/memos-demo/focus/hommes-ont-enfants-plus-tard/
- Assurance maladie, Baisse de la fertilité et de la fécondité : pourquoi ?, 2023 : https://www.ameli.fr/paris/assure/sante/themes/sterilite-pma-infertilite/baisse-de-la-fertilite-et-de-la-fecondite-pourquoi
Publication le 16/08/2024 par Marion Berthon
Relu par Ombeline de Dieuleveult
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