Les pathologies féminines liées à l'infertilité
Un couple sur huit met plus d’un an avant de réussir à concevoir un enfant. Dans un tiers des cas, cette infertilité est d’origine féminine. Parmi les causes multiples qui peuvent expliquer l’infertilité chez une femme, on trouve certaines pathologies mécaniques ou hormonales.
C'est quoi la fertilité et la stérilité ? Quels sont les différents types d'infertilité ? Définition
Avant 35 ans pour les femmes et avant 40 ans pour les hommes. Ces périodes de la vie sont celles pendant lesquelles les couples sont les plus fertiles. Les chances d’obtenir une grossesse baissent ensuite assez rapidement, pour devenir très rares au-delà de 45 ans pour les femmes.
Quand un couple éprouve des difficultés à démarrer une grossesse après 12 mois de rapports sexuels réguliers, on considère qu’il est confronté à une infertilité primaire. Quand l'absence de grossesse survient alors que le couple a déjà eu un ou plusieurs enfants, on parle d’infertilité secondaire.
Le terme stérilité est quant à lui employé quand le couple fait face à une impossibilité totale de concevoir un enfant naturellement. Heureusement, des solutions existent pour les couples stériles avec l’aide médicale à la procréation (AMP).
Quelles sont les différentes causes d'infertilité chez la femme ?
Chez la femme, l’infertilité peut s’expliquer par des facteurs internes, comme :
- L’âge : le risque de ne pas pouvoir mettre en route une grossesse est de 4 % à 20 ans, de 14 % à 35 ans, de 35 % à 40 ans et de 80 % après 45 ans.
- Le poids : le risque d’être confronté à une infertilité primaire ou secondaire est corrélé à l’indice de masse corporelle (IMC). Le risque d’infertilité augmente de 27 % en cas de surpoids et de 78 % en cas d’obésité.
- Les facteurs psychiques : selon certaines études, le stress pourrait diminuer la fertilité.
Des facteurs environnementaux sont également pointés en cas d’infertilité :
- Certains traitements : la chimiothérapie peut avoir des effets délétères sur la fertilité. Il existe heureusement des solutions pour préserver la fertilité avant un traitement anti-cancéreux. Plus surprenant, des études pointent l’impact que certains traitements fréquemment utilisés auraient sur la fertilité, comme certains antalgiques, antihistaminiques et anti-reflux.
- La consommation de tabac ou de drogues, l’exposition à des substances toxiques (certains pesticides et solvants), à des métaux lourds et à des perturbateurs endocriniens (comme les phtalates) ont un impact sur la fertilité.
Mais le plus souvent, l’infertilité féminine trouve son origine dans des maladies qui peuvent être :
- Des pathologies obstructives et mécaniques des organes reproductifs
- Des pathologies hormonales
Les pathologies obstructives et mécaniques à l'origine de l'infertilité
Pour démarrer une grossesse, il faut qu’il y ait fécondation. Lors du rapport sexuel, les spermatozoïdes sont déposés dans le vagin. Ils doivent alors franchir, grâce à la glaire cervicale, le col de l’utérus et avancer dans la cavité utérine jusqu’à la trompe pour féconder l’ovocyte libéré par l’un des ovaires. Si un organe reproductif est obstrué, il ne peut plus accomplir sa fonction de reproduction : la rencontre entre le spermatozoïde et l’ovocyte n’a pas lieu et la fécondation ne peut pas se produire.
Les maladies des trompes de Fallope
Certaines maladies (comme l’endométriose), certaines infections sexuellement transmissibles (IST) (comme la chlamydia), ou certaines anomalies congénitales peuvent être à l’origine d’une obstruction ou d’une altération des trompes de Fallope.
Quand les trompes sont obstruées ou altérées, l’ovocyte et le spermatozoïde ne peuvent pas se rencontrer.
Les maladies de l'utérus
Les maladies de l’utérus sont à l’origine de 4 à 7 % des infertilités féminines. Il peut s’agir d’une absence d’utérus (syndrome de Rokitanski ou syndrome de résistance aux androgènes), d’une malformation de l’utérus, d’un fibrome déformant la cavité utérine, d’un polype de l’endomètre ou de séquelles de chirurgies ayant altéré l’utérus (en cas complication avec un curetage abrasif lors d'une fausse couche par exemple).
L'endométriose
10 % des femmes sont concernées par cette pathologie due à l’implantation de tissus semblable à la muqueuse utérine sur des organes en dehors de la cavité utérine (ovaires, vessie, rectum, vagin, ligaments utérosacrés).
L’endométriose peut provoquer une infertilité par plusieurs biais. Elle peut engendrer une obstruction des trompes de Fallope, une altération de l’utérus (adénomyose), une baisse de la production d’ovocytes, une inflammation intra-péritonéale et des douleurs lors des rapports sexuels.
Les pathologies hormonales à l'origine de l'infertilité
Le cycle menstruel des femmes est intimement lié aux hormones. Ce sont la progestérone et les œstrogènes, des hormones produites par les ovaires, qui régulent le cycle ovarien. Ces hormones sont elles-mêmes contrôlées par la LH et la FSH, des hormones produites par le cerveau (au niveau de l'hypothalamus et de l'hypophyse). La production d’hormones est ainsi essentielle pour obtenir une ovulation et donc une grossesse naturelle.
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)
Première cause d’infertilité féminine, le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une maladie provoquée par un dérèglement hormonal entraînant une production excessive d’androgènes, des hormones masculines. Cette pathologie, qui concerne 1 femme sur 10 en âge de procréer, peut être à l’origine de cycles menstruels irréguliers ou absents (aménorrhée) et d’une absence (anovulation) ou d’une ovulation de mauvaise qualité (dysovulation).
La moitié des femmes avec un SOPK souffre d’une infertilité primaire et un quart des femmes avec un SOPK d’une infertilité secondaire.
Les troubles endocriniens
Les pathologies hypothalamo-hypophysaires entrainent des troubles de la production d’hormones et donc des troubles de l’ovulation qui peuvent aller d’une altération de la qualité et de la quantité de l'ovulation à une absence d’ovulation.
Parmi ces pathologies endocriniennes, on trouve l’hypersécrétion de prolactine (hyperprolactinémie), qui peut être provoquée par certains traitements antidépresseurs, antihypertenseurs ou antiémétiques, par un adénome de l’hypophyse ou encore par des tumeurs bénignes de la région hypothalamus-hypophysaire.
L’altération de la production d’hormones et donc de l’ovulation peut également est provoquée par un déficit en apport lipidiques dû à une perte importante de poids, à une dénutrition volontaire (anorexie mentale) ou à un mode de vie avec une activité physique trop intense.
L'insuffisance ovarienne prématurée (IOP)
L’insuffisance ovarienne prématurée (IOP) se traduit par l’épuisement précoce de la réserve folliculaire ovarienne et se manifeste par une absence de règle chez les femmes de moins de 40 ans.
Souvent appelée à tort « ménopause précoce », l’IOP touche 1 % des femmes de moins de 40 ans et 0,1 % des femmes de moins de 30 ans. Cette perte précoce des ovocytes conduit à une infertilité primaire ou secondaire qui nécessitera un recours à l'assistance médicale à la procréation.
Si vous êtes concernée par des problèmes d'infertilité liés à une pathologie, des solutions existent pour mettre en route une grossesse. Des traitements hormonaux peuvent vous être proposés en cas de troubles hormonaux, des traitements chirurgicaux peuvent être la clé en cas de maladie obstructive et mécanique. Pour les troubles de la fertilité qui ne peuvent pas être rétablis, des techniques d'assistance médicale à la procréation peuvent être proposés. Un deuxième avis médical pourra confirmer votre diagnostic et vous aider à choisir l’option thérapeutique à privilégier.
Sources :
- Ministère de la Santé et de la Prévention, Rapport sur les causes d’infertilité : vers une stratégie nationale de lutte contre l’infertilité, 2022 : https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_sur_les_causes_d_infertilite.pdf
- Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), Infertilité : des difficultés à concevoir d’origines multiples, 2019 : https://www.inserm.fr/dossier/infertilite/
- Assurance maladie, Comprendre l’infertilité, 2023 : https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/sterilite-pma-infertilite/comprendre-sterilite
- Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), Age moyen de la mère à l’accouchement : données annuelles de 1997 à 2022 : https://www.insee.fr/fr/statistiques/2381390
Publication le 14/06/2024 par Marion Berthon
Relu par Ombeline de Dieuleveult
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