Cancer colorectal : de la prévention à la guérison. Retour sur notre webinaire
Le cancer du colon est le troisième cancer le plus fréquent chez l’homme et le deuxième chez la femme, après celui du sein.
Durant ce webinaire, deux médecins spécialistes, Professeur Quentin Denost et Docteur Jérôme Fayette ont répondu aux questions de Pauline d’Orgeval, Présidente et co-fondatrice de deuxiemeavis.fr.
Le Professeur Quentin Denost est chirurgien digestif, PU-PH. Il exerce aujourd'hui au "Bordeaux Colorectal Institute" de la clinique Tivoli.
Le Docteur Jérôme Fayette est docteur en médecine et en oncologie médicale. Il exerce au sein du Département de cancérologie médicale du Centre Léon Bérard à Lyon.
▶ 02:31 - Qu’est-ce qu’un cancer colorectal ?
Dr Fayette : “Le cancer colorectal est un cancer qui naît dans le gros intestin. Le gros intestin est composé de 2 parties :
- le côlon : la partie située à la fin de l’intestin grêle
- le rectum : la fin du gros intestin qui va vers l’anus
[...] La grande majorité des cancers colorectaux sont un type appelé l’adénocarcinome. Il existe d’autres types beaucoup plus rares : les carcinomes épidermoïdes que l’on retrouve au niveau du canal anal ou du rectum.”
▶ 03:26 - Comment reconnaître les symptômes et poser un diagnostic ?
Pr Denost : “Le premier symptôme qui doit faire suspecter et consulter est le saignement. [...] C'est souvent du sang rouge et ce n'est pas du sang digéré noir qu’on appelle le méléna, que l'on peut avoir lorsqu’on a d'autres problèmes, d'autres localisations.
Il y a aussi les troubles du transit. Les patients rapportent lors des diagnostics, des symptômes avec une alternance : diarrhée, constipation, ballonnements. Ces symptômes-là doivent également faire suspecter ou en tout cas amener à consulter.
[...] Ensuite, ce qui permet de poser un diagnostic c’est la coloscopie. Il faut consulter le médecin traitant qui, ensuite, orientera le patient vers un gastro-entérologue. Le gastro-entérologue va réaliser la coloscopie totale en passant une caméra par les voies naturelles : par l'anus, en passant par le rectum, jusqu’au bout du côlon droit, dans le cécum, de façon à investiguer l’ensemble du gros intestin et du rectum à la recherche d'une lésion qui peut expliquer ces saignements et ces troubles du transit.”
▶ 06:04 - Chimiothérapie, thérapies ciblées et radiothérapie : quel traitement pour quelle localisation ?
Dr Fayette : “Tout dépend si la maladie est localisée ou si elle est métastatique.
Les traitements comme la chimiothérapie ou les thérapies ciblées s’adressent aux maladies métastatiques.
Dans un premier temps, le dépistage sert à diagnostiquer des maladies à un stade précoce, qui peuvent être traitées par la chirurgie. La chimiothérapie peut avoir un intérêt, après la chirurgie, pour diminuer le risque de récidive. C'est ce qu'on appelle la chimiothérapie adjuvante qui dure de 3 à 6 mois.
Les thérapies ciblées sont des traitements qui s'adressent aux maladies métastatiques. [...] Elles ciblent plus des anomalies spécifiques de la cellule cancéreuse et permettent d'augmenter l'efficacité souvent avec des toxicités qui sont moins importantes.
[...] La radiothérapie est un traitement qui est localisé, qui est utilisé beaucoup dans les cancers du rectum.
[...] Donc le traitement des cancers associe ce qu'on appelle la chirurgie, la radiothérapie, et les traitements systémiques. Dans les traitements systémiques, il y a la chimiothérapie et les thérapies ciblées. Ça dépend clairement de chaque cas, du stade de la maladie et des anomalies moléculaires qui sont propres à chaque cancer.”
▶ 09:13 - Quel est le rôle de la chirurgie ?
Pr Denost : [...] “Sur le cancer colorectal, il y a les deux localisations qu'il faut distinguer : le rectum et le côlon.
Le côlon c'est d’abord une chirurgie et ensuite une chimiothérapie s’il y a des ganglions dans le curage qui a été effectué.
Dans le rectum, il y a souvent un traitement qu'on va appeler néoadjuvant, c’est-à-dire un traitement avant la prise en charge chirurgicale qui va consister soit en une radiochimiothérapie de cinq semaines, soit une chimiothérapie première par voie intraveineuse, suivie d'une radiochimiothérapie.
Donc la prise en charge chirurgicale est différente entre les dix derniers centimètres du rectum et puis le reste du cadre colique.”
Dr Fayette : [...] “Aujourd’hui, on est dans une approche multidisciplinaire. On fait de la chimiothérapie, on fait de la radiothérapie, on intervient avec de la chirurgie à tous les stades.”
▶ 17:05 - Comment éviter un cancer colorectal ?
Dr Fayette : “Éviter le cancer colorectal est difficile. C'est une maladie qui est extrêmement fréquente aussi bien chez l'homme que chez la femme.
Les facteurs de risque sont des facteurs alimentaires :
- Manger plusieurs fruits et légumes par jour
- Diminuer les apports de graisses, en particulier de graisses animales
- Privilégier les fibres
Cela n’empêche pas les cancers colorectaux. Il est donc important de se faire dépister.
Il y a également les cancers qui sont des formes génétiques qui sont à transmission et qui sont assez rares. Par exemple, la polyadénomatose familiale. C'est le côlon avec beaucoup de polypes. Ou les syndromes de Lynch, qui sont des maladies héréditaires. Dans ces cas-là, pour éviter le cancer colorectal, on a tendance à être un petit peu radical, c'est-à-dire que ce sont des chirurgies préventives. Donc on ne peut pas éviter l'apparition du cancer. Le côlon est supprimé pour ne pas qu’il y ait de cancer. C’est un peu la même situation dans les maladies inflammatoires de l'intestin, où il y a un risque augmenté de cancer colorectal, et donc avec des surveillances plus importantes.”
▶ 19:50 - Cancer colorectal et facteur génétique
Dr Fayette : “C'est de l’oncogénétique. Il y a un impact qui est extrêmement important, ce sont des mutations qui sont transmissibles. Donc il faut avoir bien discuté avec le patient, bien comprendre ces notions de transmission. Parce que les gens viennent souvent vous voir pour eux, mais aussi pour leurs enfants et leur entourage. Donc c'est des onco généticiens.
Il y a d'abord une enquête familiale sur la recherche des cas familiaux, qui oriente vers une suspicion. Et ensuite, il y a des analyses génétiques qui sont faites. On ne peut pas les faire comme ça, n'importe comment, parce qu'on travaille sur les gènes. Ça a des impacts importants sur la famille et il faut avoir un conseil important et l’avoir expliqué. Donc le médecin généraliste peut orienter. En général, c'est plus au moment du diagnostic d'un cancer, qu’on pose les questions et qu'on oriente le patient en oncogénétique.”
▶ 21:35 - L’importance de la prévention
Pr Denost : “C'est très difficile de prévenir ou d'éviter l'apparition, à part dans des pathologies connues où on enlève, on supprime l'organe et effectivement, c’est de cette façon qu'on évite l'apparition d’un cancer. En revanche, aujourd'hui, on a des facteurs qui sont multiples.
Le premier symptôme, c'est le saignement et/ou le déséquilibre du transit, une modification de transit. Ils doivent pousser à la réalisation d'une endoscopie, à la recherche d'une lésion qui doit être biopsiée. C'est vraiment important. Aujourd’hui, on met ça sur le compte d'une pathologie hémorroïdaire. Un patient de 38, une patiente de 39 ans qui va avoir des saignements, on va lui traiter des hémorroïdes pendant six mois, pour se rendre compte, qu’au bout de six mois, on va [devoir] faire une endoscopie. Et on a perdu six mois. Aujourd'hui, on sait qu'il y a cette évolution démographique.”
Retrouvez l’intégralité du webinaire en vidéo ici :
Publication le 05/06/2024 par Hortense Fisset
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