Cancer du sein : l'importance du deuxième avis

Le Dr Séverine Alran, invitée à intervenir dans un webinaire consacré au cancer du sein organisé par deuxiemeavis.fr, nous explique cette maladie. 

Pauline d’Orgeval, Co-fondatrice & Présidente de deuxiemeavis.fr : “Le cancer est très protocolé, c'est-à-dire qu'il existe vraiment des référentiels au niveau européen voire au niveau mondial, en France tout dossier de patient atteint de cancer passe en RCP : réunion de concertation pluridisciplinaire, c'est à dire que plusieurs médecins de spécialités différentes donnent leur avis, et pourtant, une des mesures du plan cancer est de faciliter l'accès rapide à un deuxième avis. Docteur Alran pouvez-vous nous expliquer en quoi est-ce important pour le patient ?”

Dr Séverine Alran, chirurgienne sénologue : “Alors le cancer du sein, enfin le cancer en général, est généralement associé à une maladie grave qui peut modifier finalement la vie de chacun d'entre nous pendant quelques mois, voire pendant plusieurs années, et avec des traitements qui peuvent être lourds, qui peuvent être visibles, et pour lesquels les personnes avec qui on travaille, on vit, vont également être concernés par cette maladie. 

Comme Pauline vous le rappeliez, c'est vrai que la cancérologie en France est extrêmement encadrée depuis 2002, avec le plan Cancer qui a considérablement modifié nos pratiques et qui nous a imposé de travailler ensemble ce qui est, je pense, un progrès considérable, puisqu'avant on pouvait traiter seul dans son coin son cancer et on sait que seul, une spécialité seule ne fera rien dans le cancer. Donc ça a été cadré au niveau national avec chaque territoire a des centres référents de cancérologie. 

Par ailleurs Pauline comme vous le disiez, effectivement la réunion de concertation pluridisciplinaire est obligatoire : à la fois pour prendre des décisions, mais c'est une RCP c'est une réunion sur dossier. Ce n'est pas, donc c'est consultatif, donc tous les dossiers sont soumis avant, après la chirurgie, en situation métastatique, en situations complexes, néanmoins ça ne remplace pas l'entretien individuel que tout patient peut avoir avec un médecin, et dans certains cas, finalement, le ou la patiente n'accepte pas le traitement proposé pour des raisons qui concernent le ou la patiente et souhaitent aussi des informations alternatives. 

Il n'est pas rare en cancérologie de recevoir des patientes pour un deuxième avis, d'avoir des dossiers, on va dire qui circulent pour un deuxième avis et parfois on peut inciter les patients à prendre un deuxième avis. Il faut savoir que dans le deuxième avis, je pense que c'est vous qui l'avez publié récemment, dans 75% des cas, les avis sont concordants entre les avis générés, et dans un quart des cas, l'avis peut être différent, ce qui ne veut pas dire que c'est une erreur, mais donc peut entraîner ce qu'on appelle une alternative, par exemple soit dans le type de traitement, soit dans l'ordre des traitements proposés. Et souvent ça peut rassurer, c'est à dire une patiente que l'on voit pour un deuxième avis, si on lui dit “eh bien c'est cohérent avec ce qu'on vous aurait proposé”, elle revient dans ce cas là dans le centre de prise en charge initial et ainsi rentre on va dire "en confiance" dans ce parcours à la fois de traitement et ce parcours de vie. Le deuxième avis peut être concernant une chimiothérapie, “oui - non ? Faut-il vraiment retirer le sein ?” C'est des décisions qui sont graves et qui atteignent la personne dans sa corporéité, dans son ensemble entièreté, et donc en France on a cette chance, ce deuxième avis en présentiel ou sur dossier. Ce que ça apporte c'est rentrer en confiance dans les traitements qui vont être reçus par les personnes.”

Pauline d’Orgeval, Co-fondatrice & Présidente de deuxiemeavis.fr : “Cette confiance est primordiale dans la prise en charge d'un cancer, encore plus que pour d'autres pathologies ?”

Dr Séverine Alran, chirurgienne sénologue : “Alors je pense qu'elle est primordiale surtout bien sûr pour les patients qu'on va soigner mais aussi pour le médecin, c'est-à-dire qu'on a besoin d'un rapport de confiance entre les deux. [...] Faire un traitement à contrepied, à contrecœur, ce n'est pas aisé. Ni pour le médecin, ni pour le patient.”

Pour plus d’informations sur le cancer du sein, retrouvez le webinaire complet ici. Le Dr Séverine Alran est référencée sur deuxiemeavis.fr.

Vous pouvez faire une demande d’avis sur votre diagnostic ou votre traitement sur
https://www.deuxiemeavis.fr/pathologie/cancer-du-sein,
https://www.deuxiemeavis.fr/pathologie/cancer-du-sein-triple-negatif et
https://www.deuxiemeavis.fr/pathologie/cancer-du-sein-hormonodependant