Adénome et cancer de la prostate : l’importance d’un deuxième avis

Le Pr Grégoire Robert et le Pr François Desgrandchamps, invités à intervenir dans un webinaire consacré à l’adénome et au cancer de la prostate organisé par deuxiemeavis.fr, nous expliquent l’importance d’un deuxième avis dans le cadre d’un adénome de la prostate ou d’un cancer de la prostate.

Pauline d’Orgeval, Co-fondatrice & Présidente de deuxiemeavis.fr : “Le cancer est très protocolé, il existe vraiment des référentiels au niveau européen, voire mondial. En France, tout dossier de patient atteint de cancer passe en RCP, c'est-à-dire que plusieurs médecins de spécialités différentes donnent leur avis. Et pourtant, une des mesures du Plan cancer est de faciliter l'accès à un deuxième avis. Pourquoi ? Et en quoi est-ce important pour le patient, dans le cas d'un cancer de la prostate, de prendre un deuxième avis ?”

Pr François Desgrandchamps, chirurgien urologue : “C'est fondamental parce qu’en fait, les recommandations sont assez larges.

Pour le cancer qui est de bon pronostic, donc ces cancers qui sont des formes naturelles de vieillissement de la prostate, si les recommandations hors France sont assez fermes pour dire “Voilà, il faut surveiller”. Les recommandations françaises disent “On peut surveiller, mais on peut aussi traiter.” Et donc là-dedans, si vous prévenez mal les patients, c'est-à-dire qu’un patient, il a du mal à entendre qu'il a un cancer, et que ce n'est pas la peine de le traiter, si vous ne l’avez pas prévenu avant de faire des prélèvements. Donc avant de faire les prélèvements, notamment de faire les biopsies, il faut dire au patient : “Si c'est normal, on ne fait rien. S’il y a un cancer pas dangereux, on va surveiller. Et seulement s’il y a un cancer dangereux, on vous traitera.”. Ce qui fait que le patient est prêt à entendre en consultation la bonne nouvelle. C’est-à-dire : “Eh bien, voilà, monsieur, vous n'avez pas de cancer agressif. Ce n'est pas la peine de vous traiter”. S'il n'est pas prévenu et qu’on lui dit : “Voilà, monsieur, vous avez un cancer de la prostate. On peut ne pas vous traiter, mais sinon on peut vous traiter”. Le malade va dire :  “Ça me fait peur. Je préférerais être traité. Débarrassez-moi de ça.”  Et donc c'est très compliqué, après un deuxième avis, de faire comprendre aux gens que non, c'est sans doute un traitement par excès et donc c'est qu'il vaut mieux ne pas traiter.

Donc, le deuxième avis est important pour cette raison là, parce qu’il y a plusieurs façons d'avoir raison en médecine, de façon générale. Et donc il y a des façons plus ou moins adaptées à la situation de chaque patient. Et donc un patient peut être vu d'un œil différent par un praticien et par un autre, et c'est la convergence de ce regard, si c'est le même regard, qui va rassurer le patient en disant “C'est vraiment ça qu'il me faut”. 

Et quand il y a divergence, il faut un troisième avis, si je puis dire, pour mettre tout le monde d'accord. Encore une fois, on ne jette pas la pierre quand il y a une différence d'avis. C'est rare d’un deuxième avis, la plupart du temps, on est d'accord avec nos collègues. 

Mais quand il y a une différence, c’est une différence d’appréciation parce qu'encore une fois, il y a plusieurs façons d'avoir raison en médecine. Sauf que pour le malade en question, peut-être qu'une bonne façon, ce serait de ne rien faire parce que c'est souvent une discordance qu'on peut avoir avec les collègues.”

Pr Grégoire Robert, chirurgien urologue : “Je crois, effectivement, que cette prise de deuxième avis est tout à fait cruciale. Premièrement, parce que les recommandations, elles sont établies pour des cas très, très précis et que des situations presque caricaturales qui, en pratique courante, n'arrivent que très rarement. On a toujours des patients qui ont des antécédents particuliers, qui ont des présentations particulières de leur maladie avec certains symptômes, avec certaines particularités. Et tout ça ne rentre pas parfaitement dans les cases de ce qui est recommandé ou pas recommandé. Et donc il y a toujours la part d’un certain degré d'interprétation qui peut être fait par les équipes médicales qui prennent en charge les patients. 

Même si le premier médecin vous a donné la bonne recommandation, ça rassure d'avoir, par un deuxième médecin, la même explication, le même avis qui va vous conforter dans le fait que vous faites le bon choix.

Et c'est très, très important, quand on est face à un choix thérapeutique, d’être persuadé qu'on a fait le bon. Une façon de l’être, c’est de prendre un second avis, et qu’il soit concordant avec le premier, c’est ce qui est le cas le plus souvent, effectivement, dans tous les avis que l'on peut donner.”

Pour plus d’informations sur l’adénome de la prostate, retrouvez le webinaire complet ici. Le Pr Grégoire Robert et le Pr François Desgrandchamps sont référencés sur deuxiemeavis.fr.

Vous pouvez faire une demande d’avis sur un cancer de la prostate https://www.deuxiemeavis.fr/pathologie/cancer-de-la-prostate ou un adénome de la prostate sur https://www.deuxiemeavis.fr/pathologie/adenome-de-la-prostate.