Sclérose en plaques : comment s'organise la recherche ?

Le Pr Pierre Labauge, invité à intervenir dans un webinaire consacré à la sclérose en plaque organisé par deuxiemeavis.fr, nous explique cette maladie chronique inflammatoire. 

Pauline d’Orgeval, Co-fondatrice & Présidente de deuxiemeavis.fr : “Professeur Labauge, est-ce que vous pouvez nous dire comment est organisée la recherche autour de la sclérose en plaques ? On a beaucoup parlé de traitements, mais avec les progrès de la recherche est-ce qu’il y aurait l'espoir d'une guérison ? Et si oui, à quelle échéance?”

Pr Pierre Labauge, neurologue  : “La recherche dans cette maladie est multiple. D'abord, il y a la recherche in vitro, la recherche immunitaire. Comprendre les mécanismes de la maladie, l'activation inflammatoire. Quelles sont les cascades immunitaires ? Et ça, ça se fait dans des tubes à la paillasse. Ensuite, vous avez la recherche sur des modèles animaux, également, pour reproduire des maladies inflammatoires : sclérose en plaques, ou cousines d’ailleurs de sclérose en plaques, des maladies inflammatoires centrales, voire d'aller tester aussi des médicaments chez l'animal. 

Si on reste dans cette voie-là, ensuite, si on trouve une cible d'intérêts pour les traitements, là on va passer à la recherche thérapeutique cette fois-ci. Il faut savoir qu'en moyenne, sur 100 molécules trouvées pour une maladie comme active, soit en laboratoire, soit sur des modèles animaux, il y en a une seule qui finalement arrivera en fin de course à être prescrite, soit parce que finalement ça ne marche pas, soit parce qu'il y a trop d'effets secondaires. Et donc on voit la difficulté de la recherche thérapeutique. (...)

La durée des études, en moyenne, c'est deux ans et demi pour voir s'il y a une différence  entre ce nouveau traitement et les traitements conventionnels de la sclérose en plaques.

Ensuite, vous avez d'autres voies de recherche. Vous pouvez avoir la voie de recherche sur l'imagerie, également, avec des IRM de très haut champ, ce qu’on appelle de 7 Tesla. Vous pouvez faire aussi du PET-IRM pour voir des malades, comment on peut remyéliniser. Donc on voit que dans la recherche il y a un deuxième bras qui est la recherche neuroradiologique.

Enfin, vous avez aussi la recherche épidémiologique. C'est une autre voie de la recherche et cette recherche est extrêmement importante. C'est pour ça qu'on a besoin de bases de données. Savoir qu'un patient, quand il est rentré dans un centre expert de sclérose en plaques, il peut et nous avons son accord, pour être intégré dans une base de données. En France, on a à peu près une prévalence de 130  000 patients sclérose en plaques et on estime que 70  000 patients sont suivis dans la base francophone qu'on appelle EDMUS. Et c'est très important.”

Pour plus d’informations sur la sclérose en plaque, retrouvez le webinaire complet ici. Le Pr Pierre Labauge est référencé sur deuxiemeavis.fr.

Vous pouvez faire une demande d’avis sur votre prise en charge sur https://www.deuxiemeavis.fr/pathologie/sclerose-en-plaques.