Qu'est-ce que la ménopause précoce ?

Survenant généralement entre 45 et 55 ans, la ménopause peut parfois arriver très en avance. On parle alors de ménopause précoce, quand elle survient avant l'âge de 40 ans, ou bien d'insuffisance ovarienne prématurée. Comment détecter une ménopause précoce ? À quel âge se manifeste-t-elle ? Quels sont les symptômes de la ménopause précoce et ses causes ? Quelles sont les conséquences physiques et psychologiques ? Et quels sont ses traitements possibles ? On fait le point sur la ménopause précoce.

Bouffées de chaleur, fatigue, infertilité, troubles de l’humeur, sécheresse vaginale, sueurs nocturnes… Et si c’était déjà la ménopause ? Étape incontournable de la vie d'une femme, la ménopause concerne plus de 10 millions de femmes en France. En plus des différents symptômes cités plus haut, elle se caractérise par l’arrêt définitif des règles, de l’ovulation et donc de la fertilité. 

Quel est l'âge moyen de la ménopause pour une femme en France ?

Moment incontournable et normale de la vie de nombreuses femmes, la ménopause est souvent entourée de mystères et de questions. La question la plus fréquente concerne l'âge auquel elle survient. En général, la ménopause apparaît autour de l’âge de 51 ans. Mais elle peut survenir plus tôt. On parle alors d’insuffisance ovarienne prématurée (IOP), mieux connue sous le nom de ménopause précoce.

C'est quoi la ménopause précoce ?

Entre 1 à 2 % des femmes en France seraient atteintes d’insuffisance ovarienne prématurée ou plus communément appelée de "ménopause précoce". L’arrêt des menstruations survient alors avant l’âge de 40 ans. Sujet encore tabou aujourd'hui, la ménopause précoce peut être vécue difficilement par les jeunes femmes. 

Quels sont les signes et symptômes d'une ménopause précoce ?

La ménopause précoce se traduit par les symptômes suivants. Ce sont souvent les mêmes que ceux de la ménopause dite "naturelle".

La ménopause précoce commence dès l’apparition de cycles menstruels irréguliers. À cause de la modification du cycle, les règles peuvent être donc irrégulières, plus abondantes ou inférieures à la normale, trop rapprochées ou trop éloignées pendant plusieurs mois avant de revenir comme avant. Cette perturbation peut s'expliquer par le changement de l'équilibre hormonal de la femme.

Bouffées de chaleur, aménorrhée, sécheresse vaginale et vulvaire, sautes d'humeur, impossibilité de tomber enceinte, insomnies, sueurs nocturnes, troubles urinaires, baisse du désir...Tous ces désagréments font également partie des symptômes constatés par les femmes. Cependant, ces dernières ne ressentent pas toujours tous ces symptômes.

Un examen hormonal viendra confirmer le diagnostic. L’hormone folliculo-stimulante qui stimule la production d’œstrogènes et de progestérone par les ovaires sera alors mesurée pendant plusieurs semaines pour confirmer ou non cette hypothèse. Si le taux de FSH est élevé, celui des œstrogènes très bas et que c’est persistant, en plus de l’aménorrhée, alors il s’agit très probablement d’une ménopause précoce.

Quelles sont les causes de la ménopause précoce ?

Encore entourée de mystère, l'origine de la ménopause précoce, et de l'insuffisance ovarienne prématurée peut avoir des causes génétiques, médicales et immunitaires.

Les antécédents familiaux peuvent jouer un rôle clé dans la détermination de l'âge de la ménopause. Une femme avec une sœur ou une mère ménopausée à un âge plus ou moins avancé sera plus susceptible de suivre le même chemin. L'état de santé globale de la femme peut également avoir un impact sur l'arrivée de la ménopause. De nombreux autres facteurs extérieurs influencent aussi l’arrivée précoce de la ménopause comme le tabagisme, la consommation excessive d'alcool et des carences alimentaires. De plus, un indice de masse corporelle élevé peut accélérer le processus de la ménopause.

Quelles sont les conséquences d'une ménopause précoce ?

La survenue précoce de la ménopause n'est pas sans conséquences sur la santé physique et mentale des femmes touchées. Dans la plupart des cas, elle arrive soudainement, sans crier garde, c'est-à-dire sans phase de péri- ou préménopause. Les symptômes sont alors ressentis de façon plus durement. Au niveau physique, l’infertilité est souvent l’un des problèmes les plus préoccupants, car à cet âge, de nombreuses femmes ont encore l'envie d'avoir des enfants.

Ménopause précoce et grossesse

Si la ménopause précoce touche les femmes dans la fleur de l’âge, une question se pose : peuvent-elles encore tomber enceinte malgré une insuffisance ovarienne primitive ? Aujourd’hui, il est courant de proposer aux jeunes femmes d’effectuer un prélèvement d’ovocytes avant le début d'éventuels traitements pour préserver leurs chances d’avoir un enfant plus tard. Elles peuvent aussi se tourner vers la procréation médicalement assistée (PMA) via le don d’ovocytes.

Les femmes ménopausées jeunes sont davantage exposées aux risques de maladies cardiovasculaires et à l’ostéoporose, car elles perdent plus vite l’effet protecteur des œstrogènes. Un traitement hormonal substitutif pourra leur être proposé pour les protéger contre ce risque lié au faible taux d’œstrogènes.

Ménopause précoce : quels traitements ?

Le traitement principal de la ménopause précoce consiste à prendre des hormones de synthèse qui vont remplacer celles que les ovaires ne produisent plus, afin de compenser le déséquilibre hormonal, combler la carence et de préserver la santé de la femme. Il s’agit du traitement hormonal substitutif (THS). Ce dernier doit être adapté à chaque patiente. Par exemple, il n'est pas conseillé en cas d'antécédent de cancer du sein quelque soit le statut hormonal ou invasif/in situ, en cas d'antécédent d’infarctus du myocarde ou d’AVC ischémique, ainsi qu'en cas d'antécédent de maladie d’Alzheimer.

Vous avez un doute ? Faites un test !

En cas de doute sur l'arrivée ou non de la ménopause, parlez-en à votre médecin. Le diagnostic de la ménopause précoce se base sur l'âge et les signes cliniques, et en particulier l'absence de règles pendant plus d'un an. En cas de doute, un autotest (disponible en ligne ou en pharmacie) et un bilan sanguin permettent de contrôler la quantité d'hormone folliculo-stimulante (FSH). Dans la période précédant la ménopause, cette hormone augmente. L'autotest et l'analyse sanguine (qui offre plus de certitude) permettent de mesurer la quantité d'hormone folliculo-stimulante FSH, l’un des signes de la périménopause et ménopause. Il sera important de consulter un médecin pour discuter des tests de la ménopause et des résultats.

À noter, qu'un deuxième avis concernant la prise en charge de la ménopause précoce présentera plusieurs intérêts, dont établir un plan de traitement et de soin personnalisé pour vivre la ménopause précoce sereinement au quotidien.

Sources :

• https://www.inserm.fr/dossier/menopause/
• https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/menopause
• http://gemvi.org/grand-public/