
Infertilité
Dépression et infertilité : comment faire pour tomber enceinte ?Par Marion Berthon le 03/04/2025
Revue par le Dr Flore Roul-Yvonnet, Chirurgien maxillo-facial et stomatologue
Mise à jour le 14/04/2025
La chirurgie orthognathique est indiquée pour remédier à une dysmorphose dento squelettique, soit une mauvaise position des mâchoires dûe à un problème de croissance osseuse. Elle cherche à rétablir un équilibre cranio facial.
La mâchoire est une structure composée de deux os maxillaires soudés, entre eux en haut, sur lesquels s'insèrent les dents supérieures et l’os mandibulaire en bas sur lequel s’insèrent les dents inférieures.
Une mauvaise position de la mâchoire peut avoir diverses conséquences sur la vie quotidienne : difficulté à mâcher, dents mal positionnées, troubles de la respiration lors du sommeil (= syndrome d'apnées obstructive du sommeil) ainsi qu’une gêne esthétique. De plus, l’articulation temporo-mandibulaire (= entre l’os temporal et l’os mandibulaire) peut se remanier et être le siège de douleurs chez le patient.
Il existe trois différents types d’interventions : l’ostéotomie maxillaire (= chirurgie de la mâchoire supérieure), l’ostéotomie mandibulaire (= chirurgie de la mâchoire inférieure, et la génioplastie (= chirurgie du menton). En fonction des cas, le chirurgien réalise soit seulement une ostéotomie maxillaire, soit seulement une ostéotomie mandibulaire, soit les deux. La génioplastie peut se faire seule ou bien en même temps que les deux autres interventions.
Ces opérations sont du domaine du chirurgien maxillo-facial et nécessitent dans la plupart des cas au préalable un traitement orthodontique réalisé par un orthodontiste.
Ces prises en charge concernent surtout l’adulte et l’adolescent.
La chirurgie orthognatique est une intervention lourde dont les suites opératoires nécessitent une vigilance et des précautions particulières. Ainsi, il peut être intéressant d’avoir un deuxième avis pour confirmer l’indication chirurgicale.
De plus, il peut être intéressant de se procurer un deuxième avis afin de s’assurer que le travail orthodontique réalisé en pré opératoire est conforme et bien réalisé.
Chez les patients atteints de syndrome d’apnées obstructives du sommeil, la chirurgie orthognathique est un traitement de deuxième intention. Chez ces patients, un deuxième avis peut être pertinent afin de confirmer ou pas l’indication chirurgicale.
Pour les patients qui présentent des troubles fonctionnels de type difficulté à mastiquer ou à mordre, un deuxième avis peut être nécessaire afin de confirmer que ce qui cause ces difficultés est bien une mauvaise position de la mâchoire et pas une autre pathologie.
Enfin, un deuxième avis peut être précieux pendant la période de prise en charge post opératoire afin de réduire au maximum le risque de complications.
Un deuxième avis peut aussi s’avérer intéressant pour la prise en charge de la douleur post opératoire.
Mais aussi toutes les autres questions spécifiques que vous vous posez.
Pour bénéficier d’une chirurgie orthognathique il faut consulter un chirurgien maxillo-facial, spécialiste de la face qui réalise l’intervention. Il faut aussi consulter un orthodontiste qui réalise le travail de préparation et de finitions orthodontiques.
Il faut aussi rencontrer un anesthésiste avant l’intervention afin de discuter des modalités de l’anesthésie générale.
Plusieurs pathologies indiquent le recours à une chirurgie orthognatique.
Tout d’abord les troubles de l’occlusion dentaire (quand l’emboîtement des dents de la mâchoire inférieure avec les dents de la mâchoire supérieure n’est pas bon) peuvent nécessiter de recourir à ce traitement. Il en existe plusieurs types :
Ensuite, une asymétrie marquée du visage, entraînant des troubles esthétiques peuvent être une indication à ce type de chirurgie.
De plus, des troubles fonctionnels comme une difficulté à mastiquer, à fermer les lèvres complètement, à déglutir, à prononcer, ainsi qu’une usure marquée des dents ou des douleurs de l’articulation temporo-mandibulaire peuvent être des indications à une chirurgie orthognathique.
Aussi, des comorbidités comme un syndrome d’apnées du sommeil (= difficultés à respirer pendant le sommeil) ou des ronflements très sévères peuvent être dans certains cas pris en charge avec ce type d’intervention.
Enfin, des traumatismes, des blessures au visage ou des malformations congénitales peuvent justifier une chirurgie orthognathique.
La chirurgie orthognathique est obligatoirement réalisée sous anesthésie générale. Elle nécessite une hospitalisation d’une durée entre un et trois jours. Des centres réalisent maintenant des interventions en ambulatoire sous certaines conditions.
Avant l’intervention chirurgicale, un traitement orthodontique est entrepris pendant douze à vingt quatre mois afin de s’assurer que les dents du patient soient parfaitement alignées.
L’incision est faite directement à l’intérieur de la bouche du patient, ce qui permet une absence de cicatrices visibles de l’extérieur.
Dans le cadre d’une ostéotomie mandibulaire, le chirurgien recule ou avance la mandibule.
Dans le cadre d’une ostéotomie maxillaire, aussi appelée ostéotomie de Lefort 1, le chirurgien peut avancer, réduire la hauteur, ou modifier l’angle de l’os maxillaire supérieur. Il est aussi possible de rendre le palais plus large en pratiquant une disjonction maxillaire.
Enfin, si une génioplastie est réalisée, le menton peut être selon les cas, avancé, abaissé ou reculé.
Une fois la mâchoire mise en position souhaitable, le chirurgien visse des plaques de titane sur l’os afin de maintenir ce nouvel équilibre. Les plaques sont bien tolérées mais il est aussi possible pour le patient de les retirer six mois après l’intervention s’il le souhaite.
Le chirurgien ferme ses incisions avec du fil résorbable. Cela signifie que le fil se décompose naturellement dans la cavité buccale lors des suites opératoires et ne nécessite pas d’être retiré dans un deuxième temps.
Toutes les interventions, sauf la génioplastie isolée, peuvent nécessiter que des élastiques soient positionnés entre la mâchoire supérieure et inférieure afin de bloquer celle-ci et la maintenir dans sa nouvelle position.
L’intervention dure entre une heure et quatre heures.
Dans les suites opératoires, un appareil dentaire est maintenu entre six à douze mois pour consolider le travail orthodontique débuté préalablement et pour assurer un alignement dentaire idéal.
Le suivi de la chirurgie orthognathique passe par de nombreuses étapes.
Tout d’abord, le patient doit être préparé à ce que son visage gonfle transitoirement dans les suites opératoires (= oedème du visage). L'oedème est maximal dès le premier jour post-opératoire, et régresse en un mois. Pour accélérer la rapidité de diminution du gonflement, il est recommandé au patient de se glacer le visage.
Dans les suites opératoires, il faut être particulièrement vigilant avec l’alimentation. Lors des deux jours d’hospitalisation post opératoire, l’alimentation doit être liquide. Puis, tout au long du premier mois l’alimentation doit être moulinée (purée, compote, yaourt) pour ensuite être durcie petit à petit avec de la viande hachée, du poisson, des pâtes afin de revenir à une alimentation normale.
Il est possible dans les quelques jours qui suivent l’opération que le patient sente que son nez est bouché. Ceci est dû à l'œdème du visage.
La douleur post opératoire, fréquente et inévitable, est prise en charge par des antalgiques dès la sortie du bloc.
Le suivi post opératoire s’articule aussi avec le port d’élastiques qui permettent de sécuriser la nouvelle position de la mâchoire. Ceux-ci sont portés dès la fin de l’intervention. Des élastiques ainsi que des explications sur comment les utiliser sont donnés au patient lors de sa sortie d’hospitalisation.
Dans les suites opératoires, la sensibilité des lèvres peut être atteinte. Cela se traduit par des sensations de picotements, décharges électriques, hypoesthésie (= diminution de la sensibilité lorsque la lèvre est touchée). L’atteinte de la lèvre supérieure est temporaire et se résout en un mois environ. En revanche, la sensibilité de la lèvre inférieure met beaucoup plus de temps à se restaurer, parfois jusqu’à deux ans, et il arrive qu’elle ne soit pas entièrement pareille qu’en pré opératoire. Cependant, cette atteinte n’a aucune conséquence sur la motricité du visage.
Enfin, le travail orthodontique de préparation, débuté douze à dix huit mois avant l’intervention chirurgicale, est repris dans les suites opératoires pour des finitions d’une durée d’environ six à douze mois.
En ce qui concerne la convalescence, le patient sort de l’hôpital avec un arrêt de travail d’un mois et la consigne de ne pas pratiquer de sport pendant deux mois.
La chirurgie orthognatique présente de nombreux bénéfices.
Tout d’abord elle permet de restaurer une position physiologique de la mâchoire et de restaurer l’équilibre cranio facial. Le repositionnement de la mâchoire lève une gêne fonctionnelle à mastiquer, croquer, mordre et diminue les douleurs dans la région de l’articulation temporo-mandibulaire.
Elle permet aussi dans certains cas de pallier une gêne esthétique.
De plus, la chirurgie orthognathique fait parfois partie de l’arsenal thérapeutique chez certains des patients atteints de syndrome d'apnées obstructives du sommeil (= problèmes respiratoires lors du sommeil) et soigne ainsi cette pathologie.
Enfin, la chirurgie orthognathique permet d’arrêter l’usure excessive des dents qui est la conséquence directe d’une mauvaise position de la mâchoire.
La chirurgie orthognathique présente des risques de complications et d’effets secondaires de fréquences variables.
Parmi les risques fréquents, le patient peut ressentir des claquements, douleurs ou ressauts au sein de l’articulation temporomandibulaire qui sont dûs au fait que l’organisme doit s’habituer à la nouvelle position de la mâchoire.
Un autre risque fréquent est que le patient n’apprécie pas la modification esthétique de son visage malgré le fait que celui-ci soit plus équilibré. Pour remédier à cela, il faut parfois avoir recours à une aide psychologique.
Il est aussi possible que le patient ait une infection post opératoire à cause du fait que la cavité buccale n’est pas stérile. Il faut dans ce cas contacter le chirurgien pour qu’il mette en place un traitement adapté. Pour limiter ce risque infectieux, une hygiène buccale parfaite est conseillée.
Parmi les risques moins fréquents de la chirurgie orthognathique il y a par exemple un saignement important dans les suites opératoires qui nécessite parfois que le chirurgien ré-intervienne.
Les autres risques rares sont que l’os ne consolide pas, que les os se déplacent dans un deuxième temps, qu’il y ait une fracture post opératoire qui nécessite une élongation du temps de blocage de la mâchoire. Il est aussi possible que l’opération lèse les dents ou une branche terminale du nerf trijumeau, qui donne la sensibilité de la lèvre inférieure et du menton.
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Dépression et infertilité : comment faire pour tomber enceinte ?Par Marion Berthon le 03/04/2025