SOPK : quels sont les symptômes du syndrome des ovaires polykystiques ?
Absence de règles, hyperpilosité, acné, peau des aisselles et de la nuque plus sombre… Si vous présentez un ou plusieurs de ces symptômes, vous êtes peut-être concernée par le syndrome des ovaires polykystiques. On vous en dit plus sur les symptômes du SOPK.
Comment savoir si vous êtes concernée par le syndrome des ovaires polykystiques ?
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une maladie hormonale très fréquente. 1 femme sur 10 en âge de procréer en souffre ! Cette maladie se caractérise par un dérèglement hormonal qui entraîne une production excessive d’hormones masculines, les androgènes.
Certains symptômes sont révélateurs de cette présence massive d’androgènes et peuvent mener à un diagnostic d’ovaires polykystiques. Ces symptômes se manifestent de façon différente d’une femme à l’autre : certains peuvent se révéler très puissants et handicapants, quand d’autres peuvent être très légers, voire absents. Zoom sur les 10 principaux symptômes qui doivent vous alerter et vous amener à consulter un médecin spécialiste.
1. Les troubles de l'ovulation
Les troubles de l’ovulation sont généralement le premier signal d’alerte d’un SOPK. Il peut s’agir d'une rareté (dysovulation) ou d’une absence d’ovulation (anovulation). On constate également une absence de règles (aménorrhée) ou des règles irrégulières, avec des cycles menstruels de plus de 40 jours.
2. L’infertilité et le désir de grossesse
Le syndrome des ovaires polykystiques est la première cause d’infertilité féminine. Ces troubles de la fertilité peuvent aller de difficultés à tomber enceinte à une infertilité complète. Parmi les femmes concernées par le SOPK, près de la moitié souffrent d’infertilité.
Le SOPK peut également induire des complications pendant la grossesse, comme un risque plus important de diabète gestationnel, d’hypertension artérielle gravidique, de prééclampsie, de prématurité et de petit poids à la naissance.
3. L’hyperpilosité ou l’hirsutisme
Habituellement, les femmes présentent un taux élevé d’œstrogènes et de faibles taux d’androgènes, hormones typiquement masculines. Le syndrome des ovaires polykystiques entraîne une production anormalement élevée d’androgènes, et en particulier de testostérone, qui induit une hyperandrogénie.
Le principal symptôme de cet excès d'androgènes est l’hyperpilosité. Les femmes qui en souffrent présentent une pilosité excessive dans des zones habituellement réservées aux hommes : menton, lèvre supérieure, poitrine, dos, fesses…
70 % des femmes atteintes de SOPK sont concernées par cette hyperpilosité qui peut être vécue comme gênante au quotidien. Une pilule contraceptive peut être proposée comme traitement de première intention de l'hirsutisme.
4. La perte de cheveux
Autre symptôme de l’hyperandrogénie : l’alopécie, c’est-à-dire la chute de cheveux. Chez les femmes souffrant de SOPK, des chutes de cheveux peuvent être constatées au sommet du crâne et au niveau des golfes frontaux.
5. L’acné
La production excessive de testostérone due au SOPK peut également provoquer de l’acné. Il n’est pas rare de voir l’acné et la peau grasse persister au-delà de l’âge de 20 ans en cas de syndrome des ovaires polykystiques.
6. La modification du timbre de la voix
Un taux de testostérone anormalement élevé peut de surcroît être à l’origine d’une modification du timbre de la voix, qui devient plus grave.
7. La diminution du volume de la poitrine
Une hypoplasie mammaire, caractérisée par un faible volume des seins, peut être constatée chez les femmes souffrant de SOPK. Au cours de la grossesse, le volume des seins peut ne pas augmenter et une différence de taille importante entre les deux seins ainsi qu’une faible production de lait peuvent être constatées.
8. La couleur de la peau des aisselles et de la nuque
Le syndrome des ovaires polykystiques peut être associé à un assombrissement et un épaississement de la peau des aisselles, de la nuque, de la région de l’aine et des plis cutanés. Ce phénomène, appelé acanthosis nigricans, s’explique par une résistance à l'insuline résistance à l'insuline plus fréquemment retrouvée chez les femmes souffrant d'un SOPK.
9. La prise poids
Un grand nombre de femmes souffrant de SOPK présente un poids corporel élevé. L’hyperandrogénie due à la présence importante d’hormones masculines peut provoquer une adiposité excessive et une difficulté de perte de poids. Une corrélation entre l'indice de masse corporelle et l'infertilité est mise en évidence. A l'inverse, une perte de poids de 10 % montre une régulation du cycle menstruel et une amélioration de la fertilité. Une modification du mode de vie, des habitudes alimentaires et la pratique d'exercices physiques peuvent ainsi influer sur la fertilité.
10. L’insulinorésistance et le diabète
Le SOPK peut avoir d’autres effets délétères sur l’organisme, notamment sur le plan métabolique. Chez certaines personnes, les cellules deviennent résistantes à l’insuline, c’est-à-dire ne parviennent plus à transformer le glucose en énergie. Le sucre s’accumule alors dans le sang et le pancréas doit produire plus d’insuline pour abaisser ces taux de glucose. On parle d’insulinorésistance (résistance à l'insuline), de pré-diabète, voire de diabète de type 2.
Bilan hormonal, prise de sang, échographie : comment diagnostiquer le syndrome des ovaires polykystiques ?
Après un interrogatoire sur les symptômes et l’historique médical ainsi qu’un examen clinique, le médecin spécialiste pourra prescrire des examens complémentaires pour confirmer le diagnostic de SOPK et mettre en place un traitement. Une échographie pelvienne recherchera la présence de petits follicules ovariens immatures en excès (la maturation folliculaire est bloquée par la présence d’androgènes en quantité excessive) et/ou un volume ovarien important. Un bilan sanguin, pratiqué par prise de sang en début de cycle menstruel, dosera les taux d’hormones et montrera un taux d’androgènes élevé, une inversion du rapport de la FSH et de la LH et éventuellement un taux de sucre dans le sang plus élevé que la normale en cas de SOPK avec atteinte métabolique.
La présence d’au moins deux de ces symptômes, en l’absence d’une autre maladie hormonale, peut laisser penser à un syndrome des ovaires polykystiques. Pour confirmer votre diagnostic de SOPK et connaître l’éventail des traitements disponibles, consultez un médecin spécialiste et n’hésitez pas à prendre un deuxième avis médical.
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Sources :
- Inserm, Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) : un trouble fréquent, première cause d’infertilité féminine, 2019
- Le manuel MSD, Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), 2021
- Assurance maladie, Symptômes, diagnostic et évolution du syndrome des ovaires polykystiques, 2021
- Deuxiemeavis.fr, SOPK, 2021
Publication le 26/09/2022 par Marion Berthon
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